simplex. Folia radicalia, conferta, numerosa, subspatulato-oblonga,
obtusa, basi insigniter dilatata, tomentosa, integerrima; caulina
alterna, breviora et angustiora, semi-amplexicaulia. Flores terminales,
pauci, plerumque cernui, foliolis involucri membranaceo-
apiculatis. Corollulæ infundibuliformes, flavæ, tubo gracili, limbo
oblongo, brèvi ter quinquedentato. Antheræ quinque in tubum
connatæ, denticulis totidem membranaceis termina tæ , inclusæ.
Semen lineari-oblongum, longitudinaliter striatum.
Habitat in montosis Peruviæ frigidis, vulgo Paromos dictis.
Plan te vivace, haute d’un pied (5 centimètres), recouverte, dans
toutes ses parties, d’un duvet tomenteux, roussâtre.
Racine fusiforme , de la grosseur du pouce.
Tige droite, simple, haute d’un pied ou d’un pied et demi (4 centimètres).
F euilles radicales, nombreuses, droites, rassemblées en faisceau,
oblongues, obtuses, sensiblement plus étroites dans leur moitié
inférieure, et dilatées en manière de graine à leur base; recouvertes
d’un duvet tomenteux, roussâtre, beaucoup plus v if en
dessous qu’en dessus : les feuilles caulinaires sont alternes, plus
courtes, plus étroites, et embrassent la moitié de la tige.
Fleurs terminales, uniformément composées de fleurons hermaphrodites,
de forme sphérique, déprimées, le plus souvent penchées,
larges de deux pouces (6 centimètres), et disposées une à
une sur chaque pédoncule.
Involucre (calice) commun, en forme de cloche, composé d’un
grand nombre de folioles toutes égales entr’elles, linéaires, glabres
en dedans, tomenteuses en dehors, et terminées par une pointe
étroite, membraneuse et aiguë.
F leurons très-nombreux, en forme d’entonnoir, jaunes, de même
longueur que l’aigrette et les folioles de l’involucre, découpés à
leur limbe en cinq petites dents ovales.
Etamines insérées au sommet du tube de la corolle : filets capillaires,
blancs : cinq anthères jaunes, réunies dans un tube cylindrique,
et terminées chacune par une petite dent aiguë, membraneuse.
Pistil : ovaire ovale : style droit blanc, plus long que les étamines:
deux stigmates écartés, terminés par une petite tête sphérique,
charnue, et d’un beau vert.
G raine ovale, couronnée par une aigrette.
A i g r e t t e sessile, de la longueur des fleurons, composée d’un très-
grand nombre de rayons, garnis, depuis leur base jusqu’à leur
sommet, de poils courts et droits.
Réceptacle légèrement convexe, couvert de poils, et marqué par de
petites cellules pentagones.
O B S E R V A T IO N S .
Le nouveau genre dont je viens de donner la description, et dont M. de Humboldt
et moi avons trouvé deux espèces, est originaire du Pérou ; il croît dans des lieux
froids et élevés de 2000 toises ( 4ooo mètres) au dessus du niveau de la mer. J’ai
donné à ce nouveau genre le nom de Culcitium, du mot latin culcita, qui signifie
coussin, matelas, etc., parce que toutes les parties de ces plantes, recouvertes d’un
duvet tomenteux très-serré et très-épais, servent de lit aux voyageurs qui sont forcés
de passer la nuit en plein air à une si grande élévation. On ramasse une grande
quantité de ces plantes, et, après en avoir séparé les graines et leurs aigrettes du réceptacle
sur lequel elles sont fixées, on forme d’abord, soit sur la terre ou sur la
neige, une première couche très-épaisse des tiges unies aux feuilles; on en forme une
seconde avec des aigrettes; sur celle-ci on en met une nouvelle de feuilles; puis
enfin une quatrième composée d’aigrettes. Le voyageur, à l’aide de cette couche, se
repose de ses fatigues, et est exempt de la crainte de se réveiller avec les pieds gelés.
Le genre Culcitium a si peu d’analogie avec tous les autres genres de l ’ordre des
Corymbifères, auquel il appartient, que je ne puis le rapprocher d’aucun d’eux. Il
est facile à reconnoître, i°. par ses fleurs flosculeuses composées de fleurons tous
hermaphrodites; 2°. par ses stigmates en forme de tête; 3°. par son involucre composé
de folioles toutes égales et diposées en cloche ; 4°* par ses aigrettes velues ;
5°. enfin par son réceptacle garni de poils et marqué de cellules pentagones.
Nous avons trouvé le Culcitium rufescens dans la montagne de Roucou Pichincha,
près la ville de Quito, à une élévation de 23oo toises (4600 mètres) au dessus du
niveau de la mer. C’est la plus élevée de toutes les plantes composées qui croissent
sur cette montagne, et une de celles du'nouveau monde qu’on pourroit cultiver ici
en plein air.