7o P L A N T E S É Q U IN O X IA L E S ,
RAMEAUXaltemes : les inférieurs, étalés, se prolongent beaucoup plus
que les supérieurs, qui sont d’autant plus droits et plus courts
qu’ils se rapprochent de la cime de 1 arbre ; les jeunes rameaux,
de couleur verte, sont couverts de poils blancs, semblables à ceux
qui s’observent sur les pétioles, la surface inférieure des feuilles
et les grappes de fleurs.
F euille s alternes, rapprochées les unes des autres à l ’extrémité
des jeunes rameaux, ailées avec impaire, longues de quatre à six
pouces ( i5 centimètres); foliolesoblongues, presque opposées, au
nombre de treize ou dix-sept, légèrement arrondies à leur base,
obtuses ou échancrées à leur sommet, glabres et d un vert luisant
en dessus, pubescentes en dessous, et pourvues de veinés transversales
qui ne sont sensibles à l ’oeil que dans la plante séchée.
Pétioles cylindriques, pubescens.
G r a p p e s axillaires, droites, plus courtes que les feuilles, et disposées
une à une.
F l e u r s papillonnacées, de couleur jaune, supportées chacune par un
pédicelle court.
C a l ic e en forme de cloche, légèrement charnu, pubescent en
dehors, partagé à son limbe en deux lè v re s, dont la supérieure
droite est divisée entrois dents, et l ’inférieure réfléchie en deux.
C o r o l l e composée de cinq pétales : le supérieur ou 1 étendard,
plus large que les autres, est de forme ovale, échancré au sommet,
et terminé inférieurement par un onglet : les ailes, de même longueur
que l ’étendard, ont une forme oblongue ; elles sont arrondies
au sommet , et divisées inférieurement en deux parties inégales :
la carène est formée de deux pétales plus petits que les ailes et
de même forme qu’elles.
É tamines au nombre de dix, dont neuf sont réunies par une
membrane qui enveloppe le pistil; la dixième, plus courte, est
située devant le pistil, et toutes sont renfermées dans la carène.
Pist il : ovaire ovale, pubescent, terminé par un style plus long que
les étamines : stigmate simple.
F r u i t : droupe ovale, longue d’un pouce et quelques, lignes ( 5 centimètres),
couverte d’un duvet tomenteux, légèrement comprimée
sur les côtés, terminée par une pointe courte, et m arquée, sur un
de ses bords seulement, d’un sillon qui s étend depuis la base
jusqu’au sommet du fruit.
G E O F F R O Y A SU P E R B A. ? ï
Bro u peu épais, coriace, recouvrant un noyau très-dur.
Noyau à une seule loge, renfermant une seule amande, et marqué
extérieurement de petits trous et d’aspérités.
OBSERV AT IONS.
La nouvelle espèce de Geoffroya que M. de Humboldt a dessinée sur les lieux, se
trouve dans une grande étendue de l’Amérique espagnole. Nous l’avons observée, pour
la première fois, dans les environs de Cumana ; quelques temps après nous en rencontrâmes
plusieurs pieds sur les bords de l’Orénoque, au-dessus des cataractes d’Atures
et à Santo Tomas de la Nueva Guayana ; enfin sur les bords de la rivière des Amazones
près du petit village de Tomependa, dans la province de Jaen de Bracamorros, à
la hauteur de 4<>o mètres. Dans ce dernier endroit, cette plante est connue sous le nom
d'Almendron , par la ressemblance que présentent ses fruits avec nos amandes.
Le Geoffroya superba est un arbre vraiment magnifique par la grosseur de son tronc
la disposition de ses rameaux, garnis de feuilles d’un beau vert; par la quantité de fleurs
dont il est presque constamment couvert ; par ses fruits nombreux ; et enfin par l’ombrage
qu’il offre aux voyageurs dans un pays aussi brûlant que celui où il végète. Le bois
d’une consistance très-dure et susceptible de prendre un beau poli, est utilement employé
dans les constructions. Les fruits, dont j’ai goûté, n’ont rien d’agréable; cependant les
enfans en mangent : ce sont surtout les perroquets, les singes et d’autres animaux, qui
les recherchent avec empressement.
Le Robinia striata., décrit dans le troisième volume du Species Plantarum de M. le
professeur Willdenow, à la page n 3», paroit se rapprocher beaucoup du genre
Geoffroya, et j’ose croire que mes soupçons se trouveroient bientôt vérifiés, si M. Brede-
meyer avoit rapporté et conservé le fruit de sa plante.
E X P L IC A T IO N DE L A P L A N CH E C.
Fig. i } unejleur entière, vue de côté.
Pig- 2 ) un calice dont on a ôté les pétales pour faire voir les divisions de son limbe.
Fig. 3, les pétales qui composent la fleur 3 séparés du calice} et conservant la même position
que dans l’état naturel
Fig. ¿\.} le pistil et les étamines séparés de la fleur.
Fig. 5 j le pistil seul.
Fig. 6, un fruit entier et de grandeur naturelle.
I^g' 7> A/, dont on a enlevé la moitié supérieure du brou pour faire.voir le noyau.
Fig. 8, Id. coupé verticalement, et montrant l’épaisseur du brou , celle du noyau et la forme de
l’amande.