R a m e a u x alternes : les inférieurs se portent dans une direction horizontale;
les supérieurs forment, avec le tronc, des angles plus
ou moins aigus : toutes les jeunes branches sont revêtues d une
écorce lisse d un e belle couleur verte et parsemée de petits tubercules
grisâtres.
F eu illes alternes, longues d’un à deux pieds (6 décimètres), sans
le pétiole, composées de trois folioles supportées par un pétiole
commun. Pétiole cylindrique de dix à onze pouces ( 2 à 5 décimètres)
de longueur, couvert, depuis la base jusqu’au sommet,
de petits tubercules grisâtres et disposés sans ordre ; convexe en
dehors, canaliculé en dedans, renflé à sa base. Folioles oblongues,
aiguës à l ’une et à l ’autre extrémité ; membraneuses, parsemées
. de points glanduleux, comme les feuilles des orangers et des millepertuis.
Les feuilles, lorsqu’elles sont fraîches, exhalent une odeur
aromatique extrêmement agréable. Les folioles latérales sont inégales
vers la base, la partie intérieure étant moins large que la partie
extérieure : la foliole du milieu est d’un sixième plus longue que
les deux latérales.
G rappe terminale, longue de quatorze à dix-huit pouces (4 décimètres
) , supportée par un pédoncule de même longueur à peu
près que les pétioles, et composée de ramilles alternes, portant
chacune trois à six fleurs.
C a l i c e infère, en forme de cloche, persistant, divisé à son limbe en
cinq dents égales, couvert en dehors d’un duvet tomenteux.
Corolle en forme de tube, composée de cinq pétales si exactement
unis dans leurs deux tiers inférieurs, qu’ils représentent une
corolle d’une seule pièce, lorsqu’on les observe sur une fleur
récemment cueillie : chaque pétale est couvert en dehors de
faisceaux de poils qui naissent sur autant de petits corps glanduleux.
Nectaire composé de dix petits corps pubescens, écailleux ou glanduleux,
disposés sûr deux ou sur un seul rang, qui entourent les
ovaires, et dont ils sont très-distincts.
Étamines : cinq un peu plus courtes que les pétales auxquels elles
sont attachées : filets blancs membraneux, plus larges en bas
qu’en haut : anthères droites oblongues, d’un beau jaune, et
terminées inférieurement par deux petits appendices èourts et
P istil : cinq ovaires supères, distincts, de forme ovale, et couverts
de poils, surtout à leur sommet : un seul style, placé entre les
ovaires, et de même longueur que la corolle : stigmates, cinq,
charnus, d’une belle couleur verte, réunis en un seul corps.
F ru it : cinq capsules ovales, bivalves, renfermant chacune une
graine.
OBSERVATIONS.
L’écorce de l'Angosture ( Cortex Angostura), que l’on regarde comme une des plus
belles acquisitions de la matière médicale, a été attribuée, tantôt au Brucea ferruginea,
qui appartient à l'intérieur de l’Abyssinie, tantôt au Magnolia glauca, qui ne végète
dans aucune partie de l'Amérique méridionale. Un botaniste célèbre avoit cru que cette
écorce, dont les propriétés médicinales ont été tant vantées par MM. Williams, Taylor
et Wilkinson ,-étoit fournie par le Magnolia plumieri, qui habite les régions équinoxiales.-
Nous avons été assez heureux d’avoir pu examiner l'arbre qui donne le Cortex Angostu
ra , pendant notre séjour à Saint-Thomas de la Nouvelle-Guayane, au mois dejuin
de l’année 1800: nous avons reconnu alors, M.Bonpland et moi, que. cet arbre, appelé
Cusparé par les indigènes, forme un nouveau genre ; nous.l’avons inscrit comme tel
dans le journal de nos herborisations; Notre respectable ami M. Willdenow, auquel je
dois mes premières connoissances en botanique, et auquel j ’avois envoyé une collection
de plantes recueillies sur les bords de l’Orénoque, du Rio Negro et du Cassiquiaré, a
décrit le Cusparé dans les Mémoiires de l’Académie de Berlin pour l’année 1802, pag. 20
l ia consacré ce nouveau genre à.mon compagnon de voyage, M. Bonpland; et c’est pour
conserver un nom imposé par ce grand botaniste, que je .consigne .¡ci le Cusparé-sous la
dénomination de Bonplandia trifoliata, en changeant le Bonplandia geminiflora de
M. Cavanilles en Caldasia geminiflora ( Hortus Berolinensis, Tom. I , pag. 5 i;Ji. La note
suivante, que M. Wüldenow a bien voulu me communiquer, mettra dans le plus grand
jour les différences des genres Quassia et Bonplandia.
« Bonplandia, novum genus a me dcscriptum, Quassiæ quidem affine, sed abunde ab
“ kac diversum situ staminum, quæ petalis inserta in Bonplandia et receptáculo affixa
« tin Quassia sunt; accedit adhuc corolla, petalis margine basim versus cohærentibus
corollam monopetalam mentientibus : ex comparatione characterum Bonplandiæ et
« Quassiæ differentia magis patet.
«BO N P L AN D IA .. « Q LA.S SI A.
« C alyx monophyllus, campanulatus, quin- « C alvx pentaphyllus, patens.
« quedentatus.
« C o r o l l a p e n t a p e t a l a , p e t a l i s b a s i m a r g in e « C o r o l l a p e n t a p e t a l a , p a t e n s . ’
h c o h æ r e n t ib u s , c o r o l lam m o n o p e t a lam ,
« t u b u lo s am , in fu n d ib u l i fo rm em m e n t ie n -
« t ib u s . " , ' . • •
Tom. il