OBSERVATIONS.
J’ai donné à ce nouveau genre le nom d’Andromachia, d’Andromachus, médecin
de Néron, qui s'est rendu célèbre par l'emploi du médicament appelé thériaque, dont
il est l’inventeur. Ce genre est originaire du Pérou; nous l’avons trouvé à n6oo mètres
de hauteur absolue près de Chillo, situé à quatre lieues au sud-est de la ville de Quito.
Je me propose, dans le cours de cet ouvrage, de faire connoitre plusieurs autres
espèces du même genre.
L’Andromachia igniaria, dont je donne la figure à la planche CXII, est remarquable
par la propriété dont elle jouit, de produire Une substance analogue à l’amadou.
Toutes les parties de cette plante, et surtout les jeunes pousses, sont recouvertes
de cette substance, qui est blanchâtre, quelquefois un peu rousse, et épaisse d’une
demi-ligne; elle est douce au toucher, s’enlève facilement par plaques; et, sans aucune
préparation, particulière, elle s’allume aussi facilement que le meilleur amadou, par
l’action du briquet. La médecine y trouve aussi un excellent slyptique. Nous devons aux
naturels du Pérou la connoissance de l'usage de cette plante.que les Espagnols emploient
fréquemment dans les colonies, et qui, jusqu’au voyage de M. de Humboldt, avoit
échappé aux recherches des naturalistes. L’Andromachia igniaria est une très-belle
production, et il serait à désirer qu’on pfit en obtenir des graines pour la cultiver
dans le midi de l’Europe. Elle offrirait aux spéculateurs une branche utile de commerce,
et nous enrichirions nos serres du nord d’un végétal aussi remarquable par
l’éclat de sa blancheur qu’utile par l’usage qu’on en fait dans la vie domestique.
E X P L IC A T IO N DE L A P LAN CH E CX I I .
Fi*. une fleur entière} considérablement grossie,'
Fig. 2, un demi-fleuron femelle.
Fig. 5, un fleuron hermaphrodite.
Fig. 4, calice dont on a enlevé la moitié pour montrer une partie du réceptacle et les paillettes
dont il est recouvert.