148 PLANTES ÉQUINOXIALES.
F leurons tubuleux, labiés ; tube presque cylindrique, un peu
plus large vers le sommet; la lèvre extérieure linéaire, à trois
dents aiguës; l’intérieure fendue jusqu’à la base en deux parties
linéaires, obtuses, contournées en spirale.
Étamines : cinq; filets très-courts, capillaires; anthères linéaires,
réunies en tube, et munies à la base de deux soies, qui sont plus
courtes qu’elles.
Pi s t il : ovaire oblong, un peu rude; style capillaire, plus long que
le tube de la corolle ; deux stigmates en tête divergens.
Péricarpe : nul.
G rain e s nues, oblongues, rudes, couronnées par une aigrette.
Aigre tte sessile, composée de plusieurs soies un peu velues.
R éceptacle un peu convexe, ponctué et nu.
OBSERVATIONS.
Quoique la plante que nous venons de décrire, diffère du genre Chætanthera de
MM. Ruiz et Pavon, par ses fleurons qui sont tous hermaphrodites, nous ne pensons
pas quelle puisse former un genre particulier sous le nom de Homoïanthus,
comme le propose M. De Candolle dans un excellent Mémoire sur les Composées *.
Nous tâcherons de développer succinctement les motifs qui nous ont empêchés
d’adopter les idées de ce célèbre botaniste.
Dans les plantes qui constituent le genre Chætanthera de la Flore du Pérou, la
différence entre les fleurons du disque et ceux du centre paroît être l’effet d’un
simple avortement. Les filets existent en effet dans les fleurons du bord : mais ces
filets sont dépourvus d'anthères2. Si l’on examine avec attention le Chætanthera pun-
gens, on découvre aussi une légère différence dans le développement des fleurons du
disque et de ceux du bord. En général, le genre Chætanthera, par sa structure et par
l’aspect des végétaux qu’il renferme, paroît appartenir à la Syngenesia cequalis de Linné.
Plusieurs plantes de cet ordre varient singulièrement dans la'forme des fleurons, sans
qu’on puisse les placer pour cela dans des genres différens.Nous nous bornerons à rappeler
ici le Bidens cernua, dont les fleurs sont tantôt radiées, tantôt flosculeuses, et que
Linné avoit regardées comme renfermant deux espèces, le Bidens cernua de la Syngenesia
cequalis et le Coreopsis Bidens de la Syngenesia frustranea. M. De Candolle
1 Annales cTHist. nat., année X.
a Flor. Peruv. Prodr., tab. 23, fig. 12.
range notre plante, sous le nom de Homoïanthus, parmi ses labiatifloresr, et la plupart
des genres qui composent cette famille naturelle appartiennent à la syngénésie polygamie
dans laquelle toutes les fleurs sont hermaphrodites.
Nôtre espèce, que M. de Jussieu considère aussi comme un véritable Chætanthera,
diffère des C. ciliata et serrata de MM. Buiz et Pavon par ses feuilles, et par les
fleurons du bord dépourvus d’anthères.
E X P L IC A T IO N DE L A P L A N C H E C X X V I I .
Fig. 1 , calice ouvert pour faire voir la forme de folioles et du réceptacle.
Fig. 2 et 3, deux folioles extérieures.
Fig. 4., une foliole extérieure.
Fig. 5, un fleuron.
Fig. 6 , le même, ouvert.
Fig. 7 , les étamines, grossies.
Fig. 8, le pistil.
Fig. 9/ un fleuron du centre qui n’est pas encore entièrement développé.
Fig. 10, quatre soies de l’aigrette, grossies.
1 De Candolle, Théorie êlém. de la Botanique, pag. 216 et 367.
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