XI. MALYACEÆ Browh.m .
TRIBUS I. BUTTNERIEÆ. K u n t h , DC.
Calyx 5-divisus, simplex, nudus. P etala 5, sæpissimè concavo-fornicata,
apice in ligulam producta. T ubus stamineus varié divisus; laciniis 5 s. io
sterilibus : antheræ 5-3o, 2-loculares, petalis oppositæ. Ovarium 5-locu-
lare; loculamentis sæpiùs 2-spermis. Styli 5 vel unum 5-fidum. Stigmata
5 vel unum 5-divisum. F ructus 5-locularis sæpiùs, 5-coccus. P erispermum
carnosum s. nullum.
Obs. Le célèbre auteur du Prodromus d it, dans la description générale de cette tribu
( Prod. I , p. 484) , que les filamens stériles sont opposés aux pétales. Ce sont au contraire
les anthères que j ’ai trouvé opposés dans toutes les espèces que j ’ai étudiées. M. Kunth,
qui a toujours été si exact, indique le même caractère dans les genres Buttneria, Theo-
broma, Abroma, Guazuma; et enfin M. de Candolle lui-même dit, dans sa description
du Theobroma, que les cinq filamens bianthériferes sont placés devant les pétales ( fila-
menta 5 biantherifera petalis opposita 1. c. ). Cette position des anthères dans les Buttné-
riées, bien constatée, forme un lien entre cette tribu et celle des Hermaniées où elle est
semblable.
X X X IX . BUTTNERIA. L im (<w. «t.) '
Calyx profundè 5-fidus, basi cupulæformis, æqualis, coloratus, per-
sistens aut deciduus. P etala 5, hypogyna, cum laciniis calycis alternan-
tia, erecta, unguiculata, apice concavo cuculata, supra cuculum in ligulam
producta erectam modo unicam modo triplicem lateralibus i brevissimis ;
parte anteriore descendente cuculi varie divisà, proximis duabus tubi staminei
laciniis arctè coalitd. Tubus stamineus petalis brevior, urceolatus, glaber,
varié divisus; laciniis 5-io sterilibus : antheræ petalis oppositæ eorumdem-
que cuculo obtectæ, parvæ, subglobosæ vel didymæ, mobiles, 2-loculares,
extrorsæ, longitrorsùs déhiscentes. Stylus brevis , glaber. • Stigmata 5 vel
stigma 5-divisum. Ovarium sessile , 5-lobum, 5-loculare ; loculamentis a-
spermis. Ovula angulo interno affixa, superposita ; superius ascendens; infe-
rius sus pensum. Capsula subglobosa, 5-loba, echinata, elasticè h-cocca. Cocca
abortu i -sperma; quædam interdùm vacua. Semen suspensum autascendens,
5-gonum, dorso convexum, lateribus planum, tuberculatum, hinc obtusum,
indè acutum. Umbilicus sublinearis, ad angulum seminis in pericarpio in-
(i) Quoique j ’introduise quelques légers changeinens dans la disposition des tribus qui composent ce vaste groupe , je
m’empresse de reconnaître que j ’ai pris pour fondement de mon travail celui de M. Kunth , le plus méthodique, le plus
soigné, le plus riche d’observations qui existe, è ma connaissance, sur une aussi longue série de végétaux.
ternum versùs extremitatem obtusam situs : chalaza ad eamdem extre-
mitatem obliqua, mamæformis, crassa, tuberosa. Integumentum duplex; ex-
terius crustaceum; interius membranaceum. Perispermum nullum. Embryo
rectus, umbilico parallelus : cotiledones convolutoe, radiculoe basim invol-
ventes , foliaceoe, latissimoe 9 biloboe.s lobis valdè divergentibus : radicula
extremitatem seminis angustiorem attingens, modô infera, modô supera.
Suffrutices erecti vel frútices sæpiùs scandentes, volubiles. Follv alterna,
simplicia, stipulata. Stipulæ laterales, geminæ. Umbellæ simplices, involu-
cratæ, in racemum seu paniculam sæpè dispositæ; rarissimè corymbi.
Flores parvi, sæpè atropurpurei. In Præfloratione , alabastra 5-angularia;
calyx petalaque valvata; tubus stamineus erectus.
Caracteres calycis, corollæ, staminum in speciebus infrà descriptis pluribusque Brasiliæ
exoticis ; ovarii stylique in omnibus Brasiliensibus ; ovulorum in iisdem excepta Australi-
sligmalis in iisdem, exceptis B . scabrâ et Australie capsulæ, seminis embryonisque in
B. scabrâ et melastomoefoliâ.
§ I. Comparaison des genres Buttneria et Commersonia. — La description du Commersonia faite par
Forster, et celle du Buttneria due à Linnæus sont également erronées; ainsi nous n’y pouvons puiser
aucune lumière sur les différences de ces genres. Les modernes en ont indiqué deux : i°. des soies ou
pointes nues ou presque nues dans le Buttneria, et des soies chargées de poils dans le Commersonia j
2°. un tube antherifère à d ix découpures dans le Buttneria, et à vingt ou plus dans le Commersonia.
Mais il n’est aucun botaniste qui ne sache qu’on n’a jamais distingué des plantes comme genre, uniquement
à cause des poils qui couvrent leur capsule. Quant au nombre des divisions du tube stamini-
fère, si nous l’admettions ici comme caractère générique, il deviendrait indispensable de séparer
les espèces américaines les plus voisines, et presque de faire un genre pour chaque espèce, puisque
nous en avons dont le tube est à cinq divisions stériles avec cinq anthères sessiles et alternes, d'autres
où il y a dix découpures, cinq fertiles et cinq stériles, quelques-unes qui offrent à leur tube dix
crénelures stériles et cinq anthères sessiles, d’autres où l’on voit dix lanières stériles et cinq filets
inférieurs fertiles, etc. Il faut donc nécessairement reconnaitre que s’il n’y avait d’autres différences
entre les genres Buttneria et Commersonia que celles qui ont été signalées jusqu’ic i, il serait, comme
le pensaient plusieurs botanistes, indispensable de réunir ces genres. Mais il existe des caractères
différentiels qui ont échappé aux auteurs, et qui sont très-importans. On a dit que les Buttneria et les
Commersonia avaient leurs pétales terminées par une languette; mais lorsqu’on examine d’un côté le
Commersonia echinata, type du genre, ainsi que le Comm. platyphjlla qui en est si voisin, et que d’un
autre côté on étudie les Buttneria d’Amérique, on reconnaît bientôt que leur languette est entièrement
différente. Dans le Commersonia, la languette parfaitement continue avec la partie inférieure du pétale,
n’en est que l’extrémité supérieure, les bords du pétale se courbent vers le centre de la fleur, et la languette
reste droite ou étalée en dehors : au contraire, dans tous mes Buttneria et une foule d’autres que
j ’ai observés dans les herbiers, j ai trouvé que les pétales s’inclinaient à leur sommet; que ce sommet
courbé se soudait fortement avec les divisions du tube anthérifère, en formant la voûte au-dessus de l’anthère,
et qu’au dessous de ce sommet il naissait une languette dorsale ( i) . Qu’on grossisse, par la pensée,
cette organisation et celle des Commersonia, et l’on ne sera certainement plus tenté de réun irles deux
genres. Mais à ces différences très-sensibles il vient encore s’en joindre d’autres non moins importantes.
Les Commersonia, comme l’ont dit Gay et Brown, ont, dans les loges de leur ovaire, trois à six
ovules (2 ) , et les Buttneria n’en ont que deux qui présentent ce caractère singulier d’ôtre l’un ascendant
et l’autre suspendu (3). Jacquin, Cavanilles et moi nous avons reconnu que la capsule des vrais
(i) M. Kunth, qui a si bien vu tout ce qu’il a décrit, a dit, des pétales du Buttneria : Petala dorso in ligulam producta.
11 est, à ma connaissance, le seul auteur qui se soit exprimé avec cette précision. Ses figures du B. mollis représentent parfaitement
ce caractère.
(a) Voyez l’excellent travail de M. Gay sur les Buttniriacies, p. 10, i/j, 19, a i . — Brown, en disant ( Bot. Mag. a ig i )
que son Rullingia différait du Commersonia par ses ovules au nombre de deux , a prouvé aussi qu’il avait reconnu que le
Commersonia avait plus de deux ovules.
(3) J’ai trouvé ce caractère dans mes six espèces brasilienncs, el M. Kunth l’a également reconnu dans son B. mollis.
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