X L I I I . M E L O C H 1 A . L ink. J ls s . C av. W ild. P ers.
Melochia et Riedlea. Vent. — Melochia (i) et Altheria. Aub. Dupet. —
Melochia et Mougeotia. Kunth. — Melochia, Riedleia et Altheria. DC.
Calyx nudus aut interdùm bracteis i-5 calyculatus, campanulatus aut
rariùs cupulæformis, 5-fidus, 5-gonus, xo-nervius. Retala 5, hypogyna,
cum divisuris calycinis alternantia, æqualia, erecta, oblongo-obovata,
obesissima, flahellato-venosa ; unguibus tubo stamineo adnatis. Stamina
5 , fertilia, petalis opposita, in tubum connata cylindricum, 5-nervium,
integrimi aut sæpiùs plùs minùs profundè divisum : fìlamenta compla-
nata, nervis tubi continua : antheræ dorso affixæ, mobiles, 2-loculares,
extrorsæ, lineari-ellipticæ, utrinquè obtusæ et bilobæ, glaberrimæ, lon-
gitrorsùm déhiscentes. Ovarium regulare , 5-lobum, 5-locuIare, sæpiùs
pedicellatum; loculamentis 2-spermis. Ovula angulo interno affixa, ascen-
dentia, imbricata. Styli 5, plùs minùs coaliti. Stigmata totidem, termi-
nalia, stylis continua, teretia, obtusa. Capsula calyce persistente vestita
persistentibusque stylis terminata, 5-locularis, 5-io-sperma, modo
debiscentiâ loculicidi vel septicidâ 5-valvis, modo septicidâ simulque
loculicidi apice io-valvis aut primo loculicidi 5-valvis demùmque sep-
ticidi io-valvis. Semina ascendentia, ovata. Integumentum duplex; exterius
crustaceum ; interius membranaceum. U mbilicus paululù supra extremi-
tatem seminis angustiorem situs : chalaza subterminalis. P erispermum car-
nosum. E mbbïo rectus in axi perispermi : cotyledones planæ, subfoliaceæ,
orbiculari-reniformes : radicula infera, umbilicum subattingens.
H erbe, sufifrutices aut arbusculæ ; pube omninò partitìmve stellati. F olia
alterna, simplicia, serrata, dentata vel crenata. Stipula latérales, geminæ,
angustissima, acutæ. Flores terminales, axillares aut oppositifolii, capitati,
umbellati, glomerati, spicati, corymbosi vel paniculati, rarissime soli-
tarii, albi, lutei, aurei, lilacini, purpurei, violacei aut bicolores. Bracteæ
adbasin pedicellorum. In P ræfloratione calyx valvatus; petala inclusa, contorta
vel subcontorta; tubus stamineus erectus.
Characteres omnes florls in speciebus n infrà descriptis; capsulæ in iisdem exceptó
M . lanata; seminis, perispermi et embryonis in M . graminifolìd et lilacinà.
Observations. § I. Caractères du genre Melochia. — V e o ten a t , d é c r iv an t la plante q u i i a appelée
medica serrata, c ru t pouvoir en faire un g en re d is tinc t des Melochia, p a r ce q u e , d it - il, i l e jis te
des b racté es à la base de son c a lic e , e t qu e les étamines sont réu n ie s en u n tu b e cy lin d r iq u e . Mais
l ’existence des b racté es ca licinale s ne forme pas u n ca ra ctère g én é r iq u e , e t la forme cy lin d r iq u e
d u tu be a n tb é r i fir e se retrou v e dans tous le s Melochia. L e g enre Biedlea au r a it d û , p a r conséquent ,|
ê tre r e je t é , s’il n ’eût p résenté que de semblables ca ra ctère s. Cependant Ventcu a t é ta it p a r hasard tombé
(t) Aub. Dupet. Mss.
sur une plante qui diffère réellement du Melochia pyramidata, parce que sa capsule est d’une
forme différente, et qu’elle s’ouvre en cinq coques (V . de Cand. Prod. I , 4 9 2 ); ainsi, sans s’eu
douter, cet auteur avait formé un genre que l’on pouvait alors considérer comme admissible. — Le
savant et ingénieux Dupetit-Thouars a su travailler d’une manière plus solide : parmi les plantes qu’il
avait recueillies à Madagascar, il s’en trouva une qu’il décrivit avec un soin extrême, et qui différait
du Melochia pyramidata par les mêmes caractères que le Riedlea serrata. La différence et les
rapports de son espèce et de la plante linnéenne ne lui échappèrent point (1); mais, dans son ouvrage
imprimé, il se contenta de comparer, avec le W altheria, sa plante qu’il appela Altheria (Gen.
Mad. n°. 6 4 ), et il dit expressément qu’elle ne différait du Waltheria que parce qu’elle a cinq
coques au lieu d’une : ce q u i, comme l’on sait, peut s’appliquer à tous les Melochia dont la déhiscence
est septicide, et ce q u i, par conséquent, suffirait pour démontrer l’identité de ces Melochia avec
XAltheria----Dans son admirable travail sur les Malvacées, M. Kunth devait nécessairement examiner
plusieurs M e lo c h ia pour la première fois, les espèces de ce genre furent comparées entre elles
sous le rapport du fru it, et l’auteur du Nova généra, laissant le nom de Melochia à celles oh la
déhiscence est loculicide, fit un genre nouveau, sous le nom de Mougeotia, de celles dont la
capsule s’ouvre en cinq coques. Cette différence parait tellement sensible, qu’en la voyant indiquée,
je n’ai pas hésité à adopter les deux genres proposés. Mais ensuite, ayant trouvé dans mes espèces
brasiliennes une suite de modifications intermédiaires, je n’ai plus éprouvé que des doutes. D’abord
dans les M . ulmarioïdes et sericea, les capsules, tout en s’ouvrant au sommet par des cloisons,
s’ouvrent en même temps par- le milieu des loges jusqu’au tiers de leur longueur, et cette seconde
déhiscence n’est pas moins naturelle que la première, puisque, dans le jeune fruit, elle était déjà
indiquée par une suture très-visible. Je sais que, dans les Scrophularinées, on tient peu de compte
de cette seconde déhiscence , quand elle coïncide avec la septicide; mais il me semble que c’est un
tort, car pourquoi serait-elle moins importante que l’autre, si elle est constante, qu’elle ne soit
point accidentelle, et qu’une suture l’ait indiquée d’avance? Cependant convenons, si l ’on veut
qu e , quand il y aura à peu près simultanément déhiscence septicide et loculicide, nous ne ferons
cas que de la première. Mais l’examen du Melochia graminifolia me fait éprouver un autre embarras :
en effet, j ’ai vu sa capsule globuleuse s’ouvrir du sommet à la base en cinq valves parfaitement
distinctes, et qui portaient la cloison dans leur milieu; j ’ai vu ensuite, par le temps, le frottement
ou la chaleur, chacune de ces valves se fendre entièrement par le milieu de la cloison, et dix valves
se former. Laquelle ici des deux déhiscences doit prévaloir ? Sera-ce celle qui s’opère la première ï
Sera-ce celle qui s’opère la seconde? Dois-je faire un troisième genre de ma plante, qui d’ailleurs
présente une physionomie si différente des autres espèces? Pour échapper à tous ces doutes et
admettre deux genres dans le genre Melochia, je me suis dit un moment : le M. pyramidata et
plusieurs autres ont une capsule pyramidale à lobes étoilés, et offrent une déhiscence seulement
loculicide; ils formeront un genre, et les autres espèces, qui ont une capsule globuleuse avec la
double déhiscence, formeront un second genre. Mais le M . lilacina m’a inspiré de nouveaux
doutes, parce qu’avec une capsule globuleuse, il offre une déhiscence simplement septicide. J’ai
éprouvé aussi des incertitudes pour le M . Hermannioïdes qui présente encore une autre modification -
la disposition de ses sutures me fait croire que sa déhiscence, que je n’ai pas vue, serait loculicide
ses lobes sont un peu comprimés à leur extrémité à la manière du M. pyramidata; mais en
même temps la forme de sa capsule est entièrement différente, puisqu’elle est obovée et à peu
près en coeur renversé. Au milieu de tant de modifications diverses, les caractères de la fleur
conservent la plus parfaite constance; donc il faut admettre qu’ic i, comme dans d’autres cas ceux
du fruit ont beaucoup moins d’importance, et n’y avoir égard que pour les différences spécifiques (2).
Personne assurément ne sera tenté de diviser le genre Veronica, et cependant il faut bien y admettre
comme l’a dit Brown (3) , et comme je l’ai moi-même vérifié , toutes, les modifications possibles de
déhiscence. — Lorsque des genres ne sont fondés que sur la différence de leur fru it, on est d’ailleurs
extrêmement embarrassé sur celui auquel on doit rapporter les espèces où le fruit n’a pu être observé.
Cette seule raison a porté M. de Candolle à rejeter les divisions du genre si nombreux Sida, et cependant
les caractères de ces divisions peuvent, avec de l’attention, s’apercevoir dans l’ovaire.
§ II. D e l’ Inflorescence extraaxillaire. — Des pédoncules véritablement opposés aux feuilles formeraient
une exception singulière dans la marche ordinaire de la végétation; mais pour peu qu’on
(1) Mss.
(a) Plus on examine les fruits, plus on sera tenté de revenir, au moins dans un grand nombre de circonstances, à la règle
de l ’immortel Suédois, qui disait : Sijlores convaiiimt ,fntclits autan difli-nm, coeteris paribus, conjungenda sunt ecnera
(3) Voyez Prod. 433 et 434*
T . I.