Frutices. Folia alterna, exstipulacea, trifoliolata, rarô simplicia, punc-
tato-pellucida. Flores terminales, corymbosi vel paniculati aiit composite
raeemosi. In Præfloratione divisura una corollæ ex terior, semi-exteriores
duæ, una marginibus obtectadorso nuda, quinta interior; stamina erecta.
Caractères in speciebus infrà descriptis observati.
I . (IO9) TICOR EA JASMINIFLORA. f
T. foliis trifoliolatis ; foliolis lanceolatis, acuminatis, in petiolum attenuatis ; paniculis
laxiusculis ; staminibus 3-6 sterilibus.
Ticorea jasminiflora. Aug. de S. Hil. Plant, rem. Bres. et Par. I , p. , tab. xiv, d.
— DC. Prod; I , p. 73o (1).
Sciuris multiflora. Nees et Mart. Nov. Act. Bonn. X I , p . i 55, tab. xvui, a .
Crescit in sylvis coeduis provinciæ Rio de Janeiro vulgo tlictis Capueiras, præsertim propè urbicu-
lam Tagoahy, et in provincià Minas Geraes inter fluvios Parahyba etPara/iybuna. FloretFebruano-
Aprili.
Usages. Les babitans. des p a ys où croît cette plante b o iv en t le jus de ses feuilles pour se guérir du
frambésia.
2; T ICOR EA FEBRIFUGA. f
T. caule sæpiùs arboreo; foliis trifoliolatis; foliolis lanceolatis, acuminatis, in petiolum
attenuatis ; paniculis coarctatis ; staminibus 3-6 sterilibus. ,
Ticorea febrifuga. Aug. de S. Hil. Plant, rem. Bres. Par. I ,p . 142. — Plant, us.
Bras. n°. xvi. — DC. Prod. 1, p. ySo.
Nom. Vulg. Quina; Très folhas brancas.
Crescit in sylvis partis occidentalis provinciæ Minas Geraes. Floret Februario.
U sages. L’e'coree de cette plante, fort amère et astringente, peut être substituée avec succès au quinquina
des pharmacies dans le traitement des fièvres intermittentes.
Obs. Cette plante est très-voisine de la précédente et n’en est vraisemblablement qu’une variété.
N o t a benè. C’est par erreur que le Zanthoxjlum n°. 4 a été indiqué sous le nom de n i ■
tidum, puisqu’il existe déjà une espèce de ce nom. C’est Z . lucidum qu il fallait écrire.
O b s e r v a t io n s g é n é r a le s su r l a f am i l l e d es R u t a c é e s . — § I . Géographie dés espèces bra-
siliennes. — Tout le monde sait que les plantes qui forment la famille des Rutacées sont dispersées
à peu près sur toute la surface du globe. Celles du Brésil méridional participent à
cette facidté de se répandre sous des latitudes fort différentes ; et si généralement on ne
retrouve pas la même espèce brasilienne dans des cantons très-éloignés les uns des autres,
du moins les espèces du même genre croissent souvent à des distances considérables. Ainsi,
tandis qu’un grand nombre de Z a n th o x jlum naissent dans les parties les plus chaudes du
Brésil et des autres parties du globe, le Z . h jem a le se trouve entre les 29 et 33e. d. de
latitude Sud, dans un pays où presque tous les arbres perdent leurs feuilles chaque année;
(1) Il s’csi glissé dans la phrase du Prodromus destinée à caractéris plante plus rs fautes d’impression assez graves
RÜTACEÆ. ig
et c’est précisément en hiver et à l’époque des gelées que cette espèce donne des fleurs.
On avait cru le genre Pilocarpus limité aux Antilles et à la Guyane ( Pilocarpus racemosa
et latifoUa); une espèce croît à Rio de Janeiro ( P . spicata) et une quatrième dans la province
de Sainte-Gatherine vers le 27*. de lat. Sud ( P . pauciflord). Il est à remarquer cependant
qu’à l’exception d’une seule'(Spirantkera odoratissima) toutes les- Rutacées que
j ’ai recueillies daûs le Brésil naissent dans les pays boisés et qu’aucune ne croît sur les
hautes montagnes. Les Rutacées anomales, y compris les Almeidea, habitent assez généralement
les forêts les plus épaisses, et la plupart s’éloignent peu des bords de la mer (1).
SII. D e Varrangement des genres de Rutacées q u i appartiennent à la F lore du Brésil
méridional. — J’ai fait voir dans mon Mémoire sur le Gjnobàse et mes Observations sur
les Rutacées (Y. Histoire des Plantes les plus remarquables) combien il était difficile
d’introduire des divisions dans la famille des Rutacées où. les rapports se croisent en tous
sens. J’ai dit en même temps que l’on pourrait; à la rigueur, adopter une tribu des Cus-
pariées ou Rutacées irrégulières - mais j ’ai fait voir aussi que, si nous n’y admettons pas
Y Almeidea, nous faisons de cette tribu une section artificielle, puisque le genre Almeidea
a réellement plus d’affinités avec les Cuspariées qu’avec les autres Rutacées ( 1. c. p. 117,
118 et i43); et, d’un autre côté, si nous l’excluons des Rutacées régulières, nous nous
écartons, des caractères de la tribu qui doit être l’irrégularité. Mais cette irrégularité même
peut souvent à peine se reconnaître; et, sans l’analogie, elle ne frapperait peut-être pas
dans le Galipea pentandra ; les soudures et l’irrégularité, fort sensibles dans le bouton
des Almeidea, disparaissent à peu près dans la fleur développée ; le Dictamus et le Spiran-
thera n’ont pas des fleurs parfaitement régulières , et il ne me paraîtrait guère naturel de
ranger, sinon ces deux genres, du moins le premier, avec le Ticorea et le Galipea. Pour
pouvoir diviser les Rutacées du Brésil, on né'trouve pas d’autres caractères qui soient
meilleurs que la régularité ou l’irrégularité de la fleur. Le feuillage varie dans les genres les
plus naturels. Le nombre des parties varie également dans le même genre. La préfloraison,
en isolant les genres Hortia, Metrodorèa et Pilocarpus , rapprocherait beaucoup trop le
Zanthoxjlum du Galipea etde Y Almeidea. On retrouve dans YEvodia le nectaire cupu-
liforme qui réunirait si naturellement les genres Spiranthera, Almeidea, Galipea, Ticorea,
etc. La distinction des ovaires et l’adhérence des styles se combinent de toutes les
manières dans les genres Galipea et Z an tho x jlum (ex Kunth). La direction opposée des
ovules tend à la vérité à confirmer le rapprochement des Almeidea, Galipea, Ticorea:
mais en même temps elle isole YHortia du Pilocarpus. Nous ne saurions établir de sections
sur l’absence ou la présence du périsperme, car il faudrait alors séparer Y Hortia et
le Pilocarpus si voisins par tous leurs autres caractères, et d’ailleurs nous devons reconnaître
que l’on a examiné jusqu’ici l’organisation d’un trop petit nombre de semences d’espèces
américaines pour que nous puissions nous servir des caractères de la graine comme d’un
moyen de division. Le même obstacle s’oppose également à ce que nous employions la direction
relative des parties de l’embryon; et comme nous ne trouvons point de moyens de division
dans le peu que nous savons aujourd’hui de cette partie de la semence, il est à croire
que de nouvelles dissections combleraient les faibles intervalles qui existent encore. L’embryon
des Zan tho x jlum entouré de périsperme, droit ou presque droit, a sa radicule
tournée vers l’ombilic ; avec un*périsperme, celui de Y Hortia est droit et parallèle au
hile; la même direction existe dans le Pilocarpus, mais sans périsperme; la radicule est
courbée sur un des cotylédons dans le Moniera, et ce cotylédon est enveloppé par l’autre;
elle offre une position semblable dans le petit nombre de Galipea et d’Almeidea où la
graine a été étudiée, mais les cotylédons n’y sont pas 2-partitcs et sont extrêmement chiffonnés.
Ce n’est donc point d’après un ou deux caractères isolés que j ’ai formé la série
de mes Rutacées brasiliennes, mais en me servant de tous les caractères et en les comparant
tous ; et c’est ainsi, si je ne me trompe, qu’il faut se conduire quand la nature n’a
(1) M. le prince de Neuwied et M. Martius ont fait la même observation. (V. Act. Bonn. vol. xi.)