
autres sent insérées sur un rang un peu intérieur ; la sixième pièce de la corolle
, que Linné nommait nectaire et que Swartz a désignée sous le nom exclusif
de corolle, se distingue des précédentes par sa forme et sa grandeur : elle est
dans une direction horizontale ; sa forme est ovale, arrondie et ondulée au sommet
; ses bords se relèvent en dessus, de manière à former une nacelle concave
et arrondie ; elle est traversée en long par une légère suture, et porte à sa surface
supérieure deux lames saillantes et longitudinales ; cette surface offre çà et là
quelques poils épars; la couleur de ce pétale est <l’un beau rouge pourpre; sa
base se prolonge en dessous en un éperon court, conique, obtus, quelquefois
échancré au sommet.
Sous la corolle, on trouve l ’ovaire, lequel est une colonne un peu amincie
à la base, à trois angles obtus et à six sillons longitudinaux. De cet ovaire naît
un style blanc, court, épais, à peu près en forme de massue, convexe du côté
supérieur, concave du côté inférieur, creusé vers 1 extrémité en deux godets
placés l’un au-dessus de l’autre ; le godet inférieur est vide, mielleux, et remplit
le rôle de stigmate; le supérieur est plus grand, et renferme l’organe mâle:
celui-ci a la forme d’une boîte membraneuse, attachée par un point au sommet
du godet supérieur ; cette boîte est arrondie ; vue en dehors, elle paraît entière
et sans loges; vue en dedans, elle présente d’abord deux loges longitudinales
séparées par une cloison, et très-visibles avant la fécondation : un examen plus
attentif montre que ces loges sont l’une et l ’autre séparées en deux parties par
une '.cloison transversale très-mince, et dans chacune de ces quatre loges, nous
trouvons deux paires de plaques accolées l’une à l'autre, attachées au fond de
la loge par deux filaments capillaires et remplies d’un liquide un peu visqueux.
Si maintenant nous récapitulons cette singulière structure, nous voyons évidemment
que la boîte membraneuse attachée au godet supérieur n’est pas une
anthère comme le disent Linné et Swartz, mais un filament; que les paires de
plaques qui se trouvent dans les quatre loges ne sont point du pollen, mais
de véritables anthères à deux loges, et qu’enfin ces huit anthères renferment
un pollen liquide. A in s i, la structure des Orchidées se réduit aux loix générales
de l’anatomie des végétaux ; on ne doit plus dire que leur pollen se divise
en plaques, ce qui est sans exemple dans le reste du règne et ce que
la physiologie ne peut concevoir, mais qu’un même filament porte plusieurs
anthères, comme dans la Fumetère, etc .; que ces anthères sont divisées en
deux loges très-profondes, comme dans les Tradescantes, e tc ., et que ces loges
renferment un pollen liquide comme dans tous les végétaux.
H I S T O I R E .
Le Limodore de Tankerwill est originaire de la Chine, d où il a été rapporté
en Angleterre.
On le cultive dans la serre chaude : il se multiplie par la séparation des boutures
après la floraison; celle-ci a lieu à la fin du printemps.
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