
L ’ovaire est cylindrique, placé sous la corolle, v e r t , glabre, marqué de
six sillons longitudinaux, un peu resserré à sa base, et divisé en trois loges
à son intérieur. Sur cet ovaire se trouve une corolle ouverte, profondément
divisée en six lanières inégales ; les trois extérieures ont 5 centimètres de longueur;
elles sont entièrement étalées, verdâtres en dessous, d’un blanc de lait
à la surface supérieure, quelquefois un peu tachetées de pourpre à la basé,
oblongues, obtuses, à peu près en forme de coin ; les trois lanières extérieures
sont plus courtes, plus étroites, redressées, courbées en dehors et réfléchies
à leur sommet, élégamment tachetées de blanc, de bleu et de pourpre.
Les trois étamines naissent devant les trois lanières extérieures de la corolle
; leurs filaments sont distincts, courts, épais, jaunâtres; leurs anthères
sont droites, linéaires, d’un jaune bleuâtre, remplies d un pollen jaunâtre
légèrement visqueux.
Entre les étamines s’élève le sty le , lequel est jaune, droit, long de 8-10
millimètres seulement; ce style se divise en trois stigmates pétaloïdes, droits,
divisés au sommet en deux lanières aiguës , et un peu découpées. Ces stigmates,
plus petits que ceux de la plupart des Iris, ressemblent beaucoup à
ceux des Vieusseuxies.
A cette fleur, on ne voit succéder aucun fruit; mais l ’ovaire qui persiste se
change en une véritable bulbe, et donne naissance à de petites feuilles; le
pédicelle s’alonge après la floraison, et soutient cette nouvelle production qui,
séparée de la plante-mère, peut servir à la multiplier.
H I S T O I R E .
La Morée à longue gaine est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance : elle
est encore très-rare dans les jardins de botanique. Nous avons eu occasion de
l’étudier dans les serres du M uséum d’Histoire naturelle, où elle avait été envoyée
d’Angleterre sous le nom de Morcea nor/hiana. 2\..
On pourra sans doute la multiplier facilement au moyen des bulbes qui
succèdent aux fleurs.
La floraison de cette plante a eu lieu le 16 floréal de l’an 11 , dans la serre
chaude; elle s’est épanouie à sept heures et demie du matin, et n’a duré que
jusqu’à une heure de l ’après-midi.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E .
L a P lan te de grandeur naturelle.
1. Le pédicelle et le pistil.