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Le filament de le la mi ne est soudé avec une des plus grandes divisions du
tégument interne de la fleur; il porte une anthère placée à l’entrée du tube,
droite, jaune, oblongue, à deux loges.
L ’ovaire est placé sous la fleur ; il donne naissance à un style b lanc , soudé
avec le tégument interne, libre et arqué à son extrémité; le stigmate est
visqueux, perforé , obtus et comme divisé en deux lèvres.
Après la floraison , le pédicelle se renfle au sommet, de maniéré a prendre
la forme d’une toupie, et soutient une capsule lisse, ovoïde, à peu près triangulaire
: cette capsule , qui mériterait presque le nom de drupe, renferme un
noyau simple blanc, que quelques auteurs ont pris pour une graine ; si on le
coupe en travers, on y distingue trois loges qui renferment chacune une
graine : deux de ces graines avortent le plus souvent.
H I S T O I R E .
Le Maranta roseau est originaire de la Jamaïque, de Saint-Domingue,
de Cayenne, et en général des îles et du continent de l’Amérique méridionale;
le Maranta-Tonchat, avec lequel il me semble qu’Aublet l’a confondu, est originaire
des Moluques et de la Cocbincbine. Ces deux espèces, infiniment
voisines , diffèrent entre elles , i.° par la tige qui est herbacée dans le Maranta
roseau, ligneuse et deux fois plus haute dans le Maranta-Tonchat; 2.0 par
les feuilles pubescentes et ovales-lancéolées dans le premier, glabres et ovoides
dans le second ; 3.° parce que le tégument interne de la fleur ou la corolle a ses
divisions très-inégales dans le Maranta roseau, et presque égales dans le Ton-
chat; mais l’une et l’autre ont la racine noueuse : aussi la plante de Cayenne,
décrite par A u b le t, me paraît devoir être rapportée à notre espèce.
Le Maranta roseau est connu à la Guyanne sous les noms d Herbe aux
Jlèches ou à'Herbe à la flèche ; à Surinam, sous celui de Padmira ; il semble être
aussi l’Agutiguepo-obi des Brésiliens, et le Tarupara des habitants de la Guyanne.
Sa racine est fort estimée des Américains, soit parce q u e , cuite sous la
cendre, elle est, dit-on, salutaire contre les fièvres intermittentes, soit parce
que son suc est employé pour guérir les plaies faites par des flèches empoisonnées
; aussi cette plante est-elle souvent cultivée autour des habitations des
Caraïbes ; ses feuilles et ses tiges servent à faire des corbeilles et des pagaras,
espèces de paniers dans lesquels les Caraïbes renferment leurs bijoux.
‘ Elle se plaît dans les lieux humides et voisins des ruisseaux ; on voit rarement
cette plante dans les jardins de botanique, et c est dans celui de
madame Bonaparte que nous avons eu occasion de l’observer.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E .
i. Les trois segments externes de la fleur. 2. Les segments internes.