
La copolle qui repose sur l'ovaire est d’une seule p iè c e , mais divisée en la»
nières si profondes, si faciles à séparer sans déchirement, qu’on serait tenté de
les regarder comme des pétales; les trois extérieures ont la forme d’un coeur
alongé, attaché par la pointe, et terminé au sommet par trois lobes, dont les
deux latéraux sont arrondis, minces, colorés et pétaloides, tandis que celui du
milieu est v er t, ca lleu x, pointu, analogue à la nature des feuilles ;. les trois
lanières intérieures sont oblongues, en forme de coin, pointues, rétrécies à leur
base en un onglet mince et alongé; deux dentre elles ont les bords inférieurs
roulés en dedans et légèrement ciliés ou veloutés : toutes ces lanières atteignent
5 centimètres de longueur.
Les étamines sont au nombre d e s ix ; leurs filets sont plus courts que la corolle,
insérés sur l ’ovaire, droits dans leur partie inférieure, courbés et redressés
à leur sommet ; le s anthères sont grosses, ovoïdes, de couleur pale.
Le style est plus court que les étamines, et se divise au sommet en trois
stigmates étalés et pointus; ce style naît d’un ovaire placé sous la corolle, qui
se change en une capsule presque globuleuse, marquée de six côtes saillantes
surtout à sa partie inférieure, surmonté par le rudiment du s ty le , lequel persistant
et croissant encore après la floraison, prend la forme dune pyramide
à trois pans; la-capsule est composée de trois loges formées par trois valves
q u i , à la maturité, se séparent avec élasticité ; les graines ne sont point attachées
aux valves comme dans le plus grand nombre des Liliacées; elles adhèrent
à un réceptacle central soudé avec les parois, et qui, à la maturité, se
divise en trois parties vers le sommet : chaque loge contient 8 à 12 graines
globuleuses e t d’un roux brun.
H I S T O I R E .
Cette plante est originaire du Pérou et en particulier des environs de Lima.
Nous en devons la connaissance au célèbre voyageur Feuillée , qui nous
apprend que la Pelegrina est cultivée comme plante d’ornement dans l’Am é rique
méridionale; peut-être mériterait-elle de recevoir les mêmes soins dans
nos jardins,* ses tiges annuelles naissent d’une racine vivace, circonstance qui
peut-être donnerait à cette plante un moyen facile de résister à nos hivers; elle
est maintenant cultivée dans plusieurs jardins de botanique dont elle fait l’ornement
à la fin du printemps, époque ordinaire de sa floraison.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E .
L a P la n te d e g randeur naturelle.
1. Le pistil et les étamines débarrassés de la corolle.
2. Le pistil.