
latéraux sont très-courts, très-étroits, et se croisent derrière le filament ; le lobe
du milieu est très-grand, déjeté du côté inférieur, courbé en forme de carène,
obtus, sinué sur les bords, d’une couleur orangée en dessous, et élégamment
bigarré en dessus de tacbes rouges et orangées. Le tube entier de la corolle
est rempli d’une liqueur visqueuse et sucrée, suintée par un nectaire épais5
charnu, ridé, jaunâtre , placé au fond de la fleur, et dont la forme ressemble
à une dent molaire.
Lorsqu’on ouvre la fleu r , on découvre le filament de l’étamine inséré au
fond du périantlie ; ce filament est la rg e , plane1, dilaté vers le sommet en
deux cylindres rapprochés, épais et tronqués; ce sont les deux loges d’une
même anthère, lesquelles sont très-éloignées à cause de la largeur du filament,
et qui ont été prises mal-à-propos pour deux anthères distinctes.
Du milieu du nectaire, on voit s’élever un style filiforme, blanc, comprimé,
qui suit le filament de l’élamine, traverse entre les deux loges de l ’anthère, et
porte un stigmate velu , tronqué, en forme de coupe à demi-fermée.
Je n’ai point vu le fruit de cette plante ; d’après Rumphe, c’est une capsule
à trois valves, recouverte d’un tissu cellulaire mol et charnu , qui contient quelques
graines noires, globuleuses, sèches, couvertes d’une poussière jaunâtre.
H I S T O I R E .
Cette belle plante est cultivée dans le jardin du Muséum dTIistoire naturelle
: elle y a fleuri au printemps passé. 2j..
La Globbée pendante est originaire des Indes orientales et des Moluques;
dans son pays n a ta l, elle croît de préférence à l’entrée des petits bois et au
pied des collines : sa grandeur et sa beauté ont fixé sur elle l’attention des
Indiens et des Malais, et ( ce qui est rare pour une plante qui n’est d’aucun
usage ) elle porte différents noms vulgaires ; les Malais la désignent sous ceux
de Globha ulan besaar ou Lanccjucis lacki lacki; ceux d’Amboine la confondent
avec la Globbée grappe de raisin, et la nomment Annipa maccan ; à Java, elle
porte le nom de Pacolang j les Madégasses désignent toutes les espèces de
Globbées sous le nom de Calimban, et celle-ci en particulier sous celui de Calimban
besaar; ce ne serait pas le seul exemple qu’on pût citer flc noms génériques
et spécifiques dans les langues des Sauvages.
Les tiges de cette plante servent à faire des cannes à peu près comme le
bambou ; ses feuilles étant séchées au feu se racornissent et se roulent de
manière à servir de' moule où les Malais placent du riz cuit; ils vendent cette
espèce de cornet plein de riz et le nomment Palipali.
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E .
i. La fleur débarassée de sa bractée. 2. La fleur dépouillée du calice externe.
3. La fleur coupée en long pour montrer le pistil et l’étamine.
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
N.° S. C'est par erreur que nous ayons indiqué la Tigridie comme originaire
du Cap-de-Bonne-Espe'ranee ; elle croît au contraire dans le Pérou et
le Mexique. On la trouve décrite et figurée dans Hernandèz , sous le nom
à'Ocoloxochitl veljlos Tigridis. Mex. 276.
N. 6. Depuis la publication de la première livraison de cet ouvrage , nous
avons eu occasion de voir dans le jardin de M. Cels une variété assez remarquable
de lAgapanthe en ombelle ; elle fleurit un mois au moins plus
tôt que l’autre; ses feuilles sont plus droites, d’une longueur égale, mais deux
fois plus étroites ; la hampe est un peu plus longue ; les bractées sont plus
courtes et plus larges ; les fleurs sont plus courtes, et en particulier le tube
de la corolle est deux fois plus court que nous l’avons décrite : à la base de
ce tube, on ne remarque point dans notre nouvelle variété un petit étranglement
circulaire qui existe dans 1 ancienne, mais on trouve au contraire
six protubérances sensibles au point d insertions des étamines, protubérances
qui manquent dans la première variété. Celle qui se trouve décrite dans le
corps de 1 ouvrage pourra prendre le nom d ' A gapanihe en ombelle à large feuille.
A. umbellatus lalifoliusj et celle-ci, A gapanihe en ombelle à feuille e/roi/e. A. umbel-
lalus angustifolius. A. foliis duplo anguslioribus, corolloe lubo duplo breviore. C ’est à
cette derniere qu il faut rapporter la figure de Pluknet.
N. 37. M. Lamouroux a découvert dans les environs d’Agen une nouvelle
Tulipe indigène qui a beaucoup de rapport avec notre Tulipe de l’Ecluse;
elle en diffère cependant par sa fleur plus grande et autrement colorée , par ses
trois pétales externes plus longs et plus pointus, et surtout parce que l ’onglet,
qui , dans la Tulipe de 1 Ecluse, ne dépasse pas la longueur du filet des étamines,
est trois fois plus long dans la nouvelle espèce de Lamouroux; elle se
trouvera décrite dans la nouvelle édition de la Flore Française , qui se prépare
sous le nom de Tulipe dA g en , Tulipa agenensis.
N.° 38. La structure singulière des racines de la Tulipe de Cels ressemble
absolument a celle de la Tulipe biflore de Pallas : on pourra en prendre une
idée en jetant les yeux sur la figure 3 de la planche D , vol. 3 , du Voyage en
Sibérie, de Pallas. A u reste, notre espèce étant constamment uniflore diffère
évidemment de celle de Pallas.