Au B I c A r d. Part. I I I . pag. iz j.
Le i i Février 1787, on prit ici fur le Weidendamm, fous le pont où
la Partque fe jette dans la Sprée, un bêcard. de trois pieds & demi de long.
Il s accordoit parfaitement avec notre deffin, excepté qu’il avoit une grande
tache ronde à l’opercule des ouïes, & un grand nombre d’autres plus
petites à la nageoire adipeufe. Ce poiifon, qu’on n’avoit jamais vu auparavant
dans nos contrées, fit beaucoup de bruit ici. Comme l’Elbe étoit
gelé de bonne heure, il avoit été arrêté dans fûn retour dans la mer; il
palfa donc dans la Havel, & de là dans la Sprée , qui n’eft que fort
rarement entièrement gelée.
Au H a r e n g , Part. I. pag. i$6.
On a beaucoup dilputé en Suède, fila grande quantité d’os, d’écailles,
& de nageoires qui relient au fond des chaudières après qu’on a fait
lhuile, & quon jette dans la mer, peut, dans la fuite, nuire ou non
à la pêche des harengs; cette queltion a été fur-tout traitée dans un
livre intitulé : Trangrums - açlen, qui parut en 1784. L’auteur foutient
que ce marc n’eit point nuifible. Je fuis du même avis; car comme le
hareng eft un poiifon vorace, 8- doit être plutôt attiré que chalfé par ces
relies. Dans cet ouvrage, qui traite de l’importance de l’huile de hareng,
il ell dit, que depuis 1760 jufqu’en 1764, on remplit 226,150 tonnés
d’huile de hareng, dont la valeur montoit à 2,035,350 écus d’Empire, ou
à 122 tonnes d’or. Pour prouver de quelle importance la pêche du hareng
ell pour Gothenburg, il ell dit dans ce même Traité; qu’en 1781 cette ville
exporta 107,309 tonnes de harengs falés, & en vendit ¿9,250 tonnes dans
le pays; de plus en harengs faurèts 2,655 tonnes au dehors ; en harengs
encaqués 334 tonneaux; & enfin en huile de hareng 14,542 tonnes au
dehors, & 535 dans le pays,
Dans la ville Killala, dans le Comté de Mago en Irlande, & qui ell
fituée fur le Golphe, on pêche au mois d’Oétobre un grand nombre de
harengs, non loin du boulevart La pêche ne commence que quand il
paroît un certain oifeau qui fuit toujours le hareng, & ne dure que deux
à trois femaines. Quelquefois, quoique rarement, une feule barque prend
en une feule nuit 10,000 harengs; mais ordinairement la pêche palfe
pour bonne quand on en prend 3 à 5000 r). Mr. A’Archenhol^ raconte
dans la première partie de fa Defcription de l’Angleterre & de l’Italie, que
la ville d’Invernefs occupe avec la pêche des harengs 500 barques &
-3000.
s) Bibliothek der neueften Befchreib. Tom. IV. p. 84.
A D , - .D j.^M T I O- N% S . j g i
ÎiÀ
3000 hommes. Glasgow feuj exporte lous les ans 30,000 tonnes' de
harengs. La valeur de cette exportation monte à 20,000 livres llerlings.
Suivant le rapport de Mr. Schoepf, le hareng paroît en Mai & en Juin vers
les côtes de la Nouvelle-York.
Mr. Gilpin raconté 1 ) que le hareng de l’Amérique ell un peu plus petit,
moins rond & moins gras que celui de l’Europe. Il paroît en grand nombre
dans cette partie du monde. Au mois de Janvier, on le voit fur les côtes
de la Géorgie & de la Caroline; en Février, fur celles de la Virginie;
enfuite à la Nouvelle-Angleterre, où il fraie dans les anfes & les rivières;
ce qui dure jufqu’à la fin du mois d’Avril, où il retourne à la mer. Au
mois de Mai, on l’apperçoit à Terre - Neuve ; & après cela il dilparoît
jufqu’à l’année fuivante. Cependant fon arrivée dépend du tems ; car
s’il fait chaud, il vient plutôt que lorfqu’il fait froid : circonftance qu’on
obferve auffi à nos poilfons d’eau douce. Mr. Gilpin fe trompe quand il
croit que les harengs font de grands voyagesllcet auteur ne les fait pas
non plus retourner de la mer du nord dans la mer glaciale, comme font
les autres naturaliftes; félon lui, ils cherchent des contrées tempérées en
Amérique : car il croit qu’ils fe règlent fur le cours du foleil, pour vivre
toujours dans une température agréable. Il a confirait une table particulière
dans laquelle il leur afligne leur demeure pour chaque mois, fuivant le
cours du foleil. Quant aux alevins, il affine qu’ils ne fuivent pas les vieux;
car on les trouve tout l’Eté, par troupes, dans les baies de l’Amérique; mais
ils difparoilfent vers l’automne. Il dit aufiique ces poilfons, en conféquence
de leur inftinét de fuivre le foleil, font obligés par la faifon de prendre un.
autre chemin que les vieux, jufqu’à ce qu’ils les rencontrent vers le vingt-
troifième degré de latitude feptentrionale & le foixante - & - dixième de
longitude occidentale, où ils retournent avec eux. Il faut que Mr. Gilpin
ignore que les poilfons ne croiffent que très-lentement, pour pouvoir
s’imaginer qus les alevins âgés feulement d’un an puilfent faire de fi longs
voyages, & revenir après ce tems comme des poilfons déjà tout-à-fait
formés. Il eû probable que les harengs de l’Amérique, après avoir frayé,
retournent au fond de la mer, comme ceux de l’Eurppe.
Au S p r a t . Part. I. pag.. tS6.
Monfieur le doéteur Walbaum, à Lübeck, .qui m’envoya un petit baril
de fprats falés, m’écrivit en même tems qu’en automne on prenoit
beaucoup de ces poilfons à Reyal, & qu’après les avoir falés, on les
envoyoit dehors dans des barils d’environ vingt livres.
x ) Americ. Philofoph. Tranfaû. Tom. II. p. a 56.,
Part. V I. ■ I C e