peétorale, fix à celle du ventre, huit à celle de l’anus, autant à celle
de la queue, & vingt-un à celle du dos.
La tète eft greffe; l'ouverture de la bouche large; les mâchoires font
garnies de plufieurs rangs de petites dents pointuès; le palais eft rude;
la langue comte & unie. Les narines antérieures font placées au milieu
entre 1 ouverture de la bouche & les yeux ; & les narines poftérieures
fe trouvent fort près des yeux. Ceux-ci font grands, placés fur le
fommet près fun dé l’autre, & ont un bord faillant, entre lequel fe trouve
un fillon. La prunelle noire eft entourée d’un iris rouge & d’une ligne
d’un jaune d’or. On apperçoit beaucoup de piquants tant fur les os
maxillaires que fur les opercules des ouïes. L’ouverture des ouïes eft large,
& la membrane branchiale eft foutenue par fept rayons courbes. La' ligne
latérale règne non loin du dos, dans une direétion droite. Le ventre eft
long, & l’anus plus près de la nageoire de la queue que de la tête. Dans
la nageoire dorfale, qui eft longue, on apperçoit douze piquants forts &
courbés en arrière. Dans la nageoire ventrale, il y a un piquant, & trois
dans celle de l’anus. Les rayons des nageoires peétorales font fourchus,
& ceux des autres nageoires ont plufieurs ramifications. Le fond de ce
poilfon eft brun; les côtés font tachetés de noir en haut, & blancs en bas.
Le ventre & les nageoires font rougeâtres; la nageoire pectorale feule eft
grife, & celle du dos eft à moitié brune. Toutes, à l’exception de celles
du ventre, ont des taches brunes. Les rayons des nageoires peétorales
font tachetés de jaune & de noir.
Ce poilfon vit dans la méditerranée & dans plufieurs endroits de
l’océan. Willughby en a vu à Vénife, à Gênes & à Rome <0 ; Cetti en
Sardaigne ¿); Forskaoel à l’île de Malte & à Conftantinople o); Hajfelquijl
à Smirne d '), & Duhamel au Croific en Brétagne & à Dieppe dans la
Normandie c). Il fe tient aux bords de la mer, & fe cache fous des
plantes marines, pour y épier les petits poiffons qui palfent. Lorqu’il n’eft
attrape point, il cherche des cancres. Willughby en a trouvé dans fon
eftomac f~). On en voit rarement qui ont plus d’un pied de longueur. Le
plus grand des deux exemplaires que je polfède, eft de la longueur du
delfin qu on voit ici. Sa chair eft maigre & coriace; & il n’y a guère que
le peuple qui en mange. On le prend tant au filet qu’à l’hameçon auquel
on attache un morceau de cancre. Ordinairement on en voit de grandes
troupes
a) Ichth. p. 331.
î> ) Sard. Tom. III. p. j 17.
c ) Defcript. Anira. p. xiv. XVIU.
d) Reiiè nach Palæft. p. 377.
e ) Traité des Pêch. Tom. II. Seéh V. p. 92.
f ) Au lieu cité.
1
troupes enfemble; ce qui fait qu’on en peut prendre beaucoup à la fois.
Lorfqu’il eft attaqué, il drelfe la nageoire dorfale, & blelfe la main avec
fes piquants. Il faut donc, lorfqu’on le prend, preffer fortement cette
nageoire vers le corps, pour l’empêcher de la mouvoir.
Le foie eft d’un jaune pâle;^la véficule du fiel large, & l’eftomac très-
mince, Le canal des inteftins forme deux courbures; les reins font comme
aux autres poiffons.
Ce poilfon fe nomme :
Kleinfchuppigter DrachenkopJ', en Simpskrablan, en Suède.
Allemagne. Scrofanello , ■ en Italie. ’
Scorpioen, Warkentje, en Hollande, Scorpina, en Sardaigne.
Diable ou Crapaud de mer du Croific, Cippullaifà, à l’Ile de Malte.
Scorpeno & Scorpine, en France. Skorpina, à Smirne.
Ulk, Marulk & Vitkiaeft, en Nor- Scorpit baliik, à Conftantinople.
wège.
Le premier deffin de ce poilfon , & qui eft même bon, a été fait par
Salvian g~); cependant il a omis les barbillons au-deffus des yeux. Gefner
nous a donné un nouveau delfin, dans lequel les barbillons font indiqués;
mais les nageoires y font repréfentées comme des mains A). La figure
que nous donne Aldrovand eft encore plus mauvaife ï) : il repréfente fon
poilfon avec une petite tête, avec deux nageoires au dos, & fans écailles.
Jonflon, qui a tout compilé fans jugement, a deux fois décrit notre
poilfon, & copié les defiins dont nous venons de parler A). La figure de
1 WMughby n’eft qu’une copie de celle de falvian /). Dans le delfin de
Duhamel les barbillons manquent aulfii m), & la nageoire de l’anus y efj
repréfentée avec un feul piquant.
Quand Haffelquifi dit que les écailles font unies 72) , Je ne faurois être
de fon avis; car dans les exemplaires que je polfède elles font rudes. ;
J’ai cité parmi les fcorpions de mer o) 1 e marulk de Pontoppidan />),
à l’exemple de Frédéric Müller y ) & d’Orr'o Fabricius r ) ; mais après un
examen exaét , je trouve que le poilfon de Pontoppidan rïeft pas un
fcorpion de mer, mais le nôtre : car cet auteur dit que ce poilfon avoit le
long du dos une nageoire forte garnie de rayons pointus, & de petites
g ) Âquat. p. »01. m) Traité des Pêch. Tom. III. Seéh V.pl. 3 .% 1.
h ) p. 8 4 5 . ’ - - • n) Reife nach Palæftina. p. 379;
r ) De Pifc. p. io z. ’ v ’’ o) Voyez la fécondé Partie, p.- 17*
k ) — — p. 74. tab. 19. fig. 10. p.75. tab. 18. p ) Norw. Tom. II. p. 301.
fig. 11. '' Vy£) Z. D. n.-^iÎy: ^
l ) Ichth. tab. X. 13. fig. 1. r ) Faun. Grcenl. p. 156. n. 13.
Pan. V I. B