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fur-tout en Laponie k). Dans la paroiffe de Chriftiansfund, en Norvège,'
& entre des montagnes très-efearpées, eft une pêche de faumons très-
remarquable & très-dangereufe dans la rivière de Mandai, près du pont
Bieland, qui eft bâti fur des poutres qui avancent fur la rivière; Nous
allons la décrire ici. Non loin de ce pont, du côté du nord, près d’une
cenfe appellée Fofs, la rivière fe précipite d’un rocher faillant & creux, &
forme une très-grande cataraéte. C’eft fous l’arc creux de cette cataraéte
que les pêcheurs ofent pénétrer, nageant fur des paniers d’oiier, qui font
attachés à une poutre, afin de n’être pas engloutis par le gouffre. Si cette
poutre fé caffe', les pêcheurs font perdus; & s’ils tombent parmi les écueils,
ce qui eft arrivé déjà plufieurs fois, on les a retirés à demi-morts par-
deffous la cataraéte. Mais fi la poutre tient ferme, ils nagent fur leurs
paniers’plats jufque fous les rochers creux, dans les voûtes defquels les
faumons habitent. On les en ch'affe au nombre de vingt & plus, & lorfqu’ils
fe préfentent à l’ouverture, on les prend /).
Mr. le doéteur Opit\, confeiller de la cour à Minden, m’écrit que les
faumons qu’on y prend en automne, quand ce poiffon retourne à la mer,
font d’une couleur grife, & tout-à-fait fans taches. On m’a écrit la même
chofe de Wefel. Or, comme le faumon bêcard-, comme nous avons dit
dans la troifième partie de cet ouvrage, à des taches couleur de cuivre,
on pourrait être tenté de prendre ces faumons fans taches pour les femelles,
ou pour le faumon gris ni) de Linné. Il eft vrai que les pêcheurs ont affuré
à mon ami Opit[, que ce poiffon ne différait en rien du faumon ordinaire;
mais comme ces gens ne jugent des poiffons que fuperficicllement, ori
ne fauroit fe fier à leur témoignage. Selon Mr. le profeffeur Falck', on
trouve aufli ce poiffon dans le Wolchow, près de Novgorod ; mais très-
rarement n).
 P E p e r i a n d e me r . ’ Part. I. pag. 14F.
. Ce poiffon eft fouvent tourmenté par le dragonneau des harengs 0);
J’en ai trouvé à prefque tous ceux que j’ai examinés : ordinairement ils
font à la partie fupérieure du dos; tantôt on les voit fortir à moitié, tantôt
ils y font tout-à-fait enfevelis. A un exemplaire que je conferve dans
de l’efprit de vin, cet hôte incommode s’étoit logé à la tête du poiffon,
près de l’oeil, & il n’en fortoit qu’un tiers. Quand même il eft tout-à-fait
caché, on peut pourtant le découvrir; car comme le poiffon eft à moitié
Æ) Scheffer. Lapon, p. 353.
/ ) Pontopp. Norw. II, p. a 5 3.
m) Salmo Eriox. L,
n) Reifen. Tom. III. p. 324.
o) Gordiüsharengum. Voy. ma Diiïèrtation fur
les vers des inteftins. p. 33. pl. 3. fig. 7— 10.
■ À i© <x> | g b r ar o m Ss.- 99,
tranfparent, & que le ver ne l’eft point, il fuffit de tenir le poiffon au
jour, pour appercevoir fon ennemi. Les vers vivoient encore à des poiffons
morts depuis plufieurs jours; c’eft ce que j’ai obfervé à ceux qu’on m’avoit
envoyés de Hambourg. IS’eftomac eft1 en forme de fac; j’y trouvai un
éperlan de la même efpèce, & qui étoit d’environ quatre pouces de long.
Le canal des inteftins commençoit près de l’ouverture fupérieure de
l’eftomac, & alloit en droite ligne jufqu’à l’anus.
A P Om b r e b’ A r V e r g ne. Part. I. pag. ty .
Les Tfcheremiffes appellent ce poiffon: Kadama; les Tartares, Kara &
Kongrala; les Barabes, Palok; les Teleutes, Kara-Bahk; les Bafchkales,
Berdy-Balik, & les Wotjaques, Ofipul. On le trouve dans le Don & dans
la mer Cafpienne, aufli bien que dans toutes les rivières de la Sibérie p).
Au L a v a r e t . Part. 1. p àg jq y
Ce poiffon habite dans toutes les rivières de la Ruffie & de la Sibérie.
Les Ruffes le nomment: Sig; les Tartares, Akkongrala, & les Teleutes,
A l- BidiÉ'f).
A l’ O n 1; 1. e . Part. I I I . pag. tz ji
Selon le rapport de Mr. Falck, ce poiffon parvient à la longueur de
deux pieds à deux pieds & demi : on le trouve dans tous les grands fleuves
de la Sibérie & dans les petites rivières qui s’y jettent.;:: On le nomme:
l.enuk en Ruflie ; Ufkutfch, dans les environs du fleuve Ob ; Kujik &
Kutfch-Balïk, chez les Tartares & les Teleutes, & A o , chez les Wogules r).
A u HeüCH. Paru I I I . pag. 12X.
Ce poiffon fe trouve dans tous les fleuves de la Sibérie. Le plus grand
que Mr. Falck ait vu, avoit trois pieds & demi de long. Souvent il remonte
les grandes rivières, pour paffer dans d’autres plus petites, où on le prend
en grand nombre dans des naffes. Les Ruffes le nomment Talmen &
Taimen; les Oftiaques, Taimen; les Tartares, Mier; les Bafchkales, Rifil-
Balik; les Teleutes, Bel-Balik; &lesCalmouques, Tfcheben s).
A la T r u i t e d e s A l p e s . Part. I I I . pag. 135,.
On la trouve aufli en Sibérie dans le Tobol & le Tom, & dans les
rivières qui s’y jettent t).
p ) Falck. Reifen. Tom. III. p. 427.
------- — — p. 4: « .
s ) Falcks. Reif. Tom. III. p. 414.
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