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membrane branchiale eft cachée, t a ligne latérale eft àrqüéë à foM
commencement; & l’anus n’eft pas loin des nageoires ventrales. Toutes
les nageoires ont une belle couleur verte. Dans la nageoire dorfale, les
neuf premiers rayons fonts courts & durs; les quatre fuivans longs &
mous: les uns & les autres font fimples. Les nageoires de la poitrine, du
ventre & de la queue ont des rayons ramifiés.
Marcgraf affure que ce poiffon eft d’une couleur argentine par tout le
corps, & qu’il n’y a que les deux rayons longs qui font noirs a'); mais le
Prince Maurice l’a deffiné tel qu’on le voit repréfenté ici ; car j’ai fait
peindre cette figure d’après le deflin qui fe trouve dans fon manufcript.
P ifin dit auffi que la couleur des nageoires eft verte ¿).
Ce poiffon vit tant dans les pays chauds que dans les pays froids &
tempérés. Marcgraf & Pifon en font mention d’un du Bréfil. Brown l’a
vu à la Jamaïque; Dutertre aux Antilles; NieuhoffAxas les Indes orientales,
& Fdrskaæl à Malte. Selon le Prince Maurice, il parvient à la longueur
d’un demi-pied. Sa chair eft d’un bon goût. Il fe nourrit de vers, d’infeétes
& d’autres petits animaux de mer. S’il en faut eroire' Pi/on, il grogne
comme un cochon lorfquïl eft pris.
Ce poiffon fe nomme :
Meerhan, en Allemagne.; \ Abacatuaja, au Bréfil.
Sôefmed, Kollivfiutermk, en Groenig Peixe Gallo, . aux Colonies; porto-
lande. gaffes jæ R paÿs.'^ -
Meerhoehn, borne laertje, en Hollande. Ikan Kapelle, aux Indès orientales.
Larger Silverfifh, aux Colonies àn-S SercLuk, à MMtéQ.^
glaffes de la Jamaïque. Coq de mer Lune, en France.
Quand Groriov demande, fi le poiffon dont parip Linné dans la dixième
édition de fon Syftème fous l’article de dorée, eft le même que le nôtre c ),
on doit lui répondre affirmativement; car Linné dit de ce poiffon que le
dixième rayon de la nageoire dorfale eft le plus long. Il eft probable que
cet auteur n’a jamais vu le coq de mer, fans cela il n’auroit pas cité à notre
poiffon laguaperva & l’abacatuaja de Marcgraf. Brown eft auffi cité à faux-
car je ferai voir dans la fuite qu’il a décrit un poiffon tout différent du
nôtre. Dans K lein, notre poiffon fe trouve deux fois d). Pour s’en
convaincre, il fuffit de comparer les deffins de cet auteur.
Marcgraf fe trompe quand il dit que notre poiffon n’a point de dénts é).
a) Brafil. p. ïtfi. ¿ ) Mi® Pifc; I V jp / j s : '” ; !!*$>•
p. 5 ;. i ) Brafil. p. ijj,.
c ) Zooph. p. n 8. n. 31a.
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C X C IP * 03 P l a n c h e , f i g; z. 3.
L’ouverture de la bouche petite : Zeus ore anguflo. B. v ii. P. xv i.
Tir vu.
v . m 4 ‘ m n c ‘ w UI- D ‘ .ïn r r
• O n reconnoît ce poiffon à l’ouverture de fa bouche qui eft petite. On
compte fept rayons à la membrane des ouïes; feize à la nageoire peétorale,
fix à la nageoire ventrale, vingt à celle de l’anus, dix-huit à la queue, &
vingt-quatre à celle du dos.
Cette dorée n’eft pas fi large que les autres. Sa tête eft petite & un
peu concave fur le devant. La bouche offre une ftruéture particulière. La
mâchoire inférieure, qui s’élève dans une direéiion droite, a fa jointure
dans l’angle qui eft prés de l’endroit où commence le: menton. Si on la
faifit pour ouvrir la bouche, cette dernièrë avance & prend une direétion
droite. La mâchoire fupérieure avance auffi : & le tout enfemble forme
un mufeau en forme de cylindre. L’ouverture de la bouche qui étoit à la
partie fupérieure de la tête, fe trouve alors au milieu, comme on peut le
voir fig-3- Si le poiffon retire la mâchoire fupérieure, l’inférieure la fuit
auffi, & le poiffon reprend fa forme précédente. Ce méchanifme de
l’animal, fert à lui faire prendre fa proie : car lorfqu’il nage près de la
furface, comme il fait communément, & qu’il apperçoit quelque mouche
ou infeéte, foit fur les bords, foit fur l’eau, il avance auffitôt le mufeau,
& en féringuant fur eux l’eau entrée par les; ouïes, il les abbat, & en fait
fa proie. Admirons l'Auteur de la nature, dont la fageffe eft fi féconde en
moyens de conferver ce qu’elle a créé!
Comme ce poiffon fe fert d’une rufe pour attraper fa proie, je crois
que le nom que je lui ai donné, lui convient affez. Les deux mâchoires
font garnies de très-petites dents pour arrêter les infeftes. Les narines
fe trouvent fort près des yeux. Ceux-ci ont une prunelle noire dans
un iris d’une couleur d’or. L’opercule des ouïes confifte en deux petites
plaques. La membrane branchiale, qui eft cachée fous ces plaques, eft
foutenue par fept rayons. L’ouverture des ouïes eft très-large. La ligne
latérale, qui règne non loin du dos, forme à fon origine un arc lâche, &