écailles. Par conféquent, ce ne peut être un fcorpion de mer; car ce
dernier n’eft garni ni d’écailles, ni de rayons piquants, & fon dos n’eft
pas non plus purvu de deux nageoires: Apparemment ces auteurs ont
été trompés par le nom de fcorpion de mer; peut-être auffi que ces deux
poiffons portent ce nom dans ces contrées: ce qui arrive affez fouvent
dans plufieurs pays, non feulement par rapport aux poiffons, mais
même par rapport à plufieurs produétions de la nature; ce qui a jetté
beaucoup de confufion dans l’hiftoire naturelle & dans la médecine.
Les anciens ont .exagéré les bonnes & les mauvaifes qualités de ce
poilfon : ils croyoient que fes piquants étaient venimeux, parce que ceux
qui en étaient bleffés, éprouvoient quelquefois des fuites fâcheufes j) .
Mais cela ne prouve pas qu’ils foient venimeux; car combien de fois
n’arrive-t-il pas qu’une piqûre d’épingle ou d’écharde peut, dans certaines
circonftances, avoir des fuites fâcheufes? Pour contre - poifon, ils lp
fervoient de la chair crue du mulet r), qu’ils appliquoient fur la plaie.
Ce remède, félon eux, était encore plus efficace, fi cette chair avoit-été
auparavant frottée avec du fouffre, du vinaigre &'trois baies délaurièr en
Poudre u f Rondelet guérit un enfant bleffé par ce poilfon, en appliquant
le foie de la fcorpène même fur la partie malade, & le mulet par deffus x).
Selon Hippocrates, le fiel de ce poilfon facilite-beaucoup les menftruês
& la délivrance de larrière-faix j ) . Dioforides dit que ce fiel détruit les
verrues & les excroiffances des ongles, & que le bouillon du poilfon eft
très-propre à lâcher le ventre Pline recommande auffi le vin, dans
lequel on a fait mourir ce poilfon, comme un remède contre les douleurs
de foie a ) , les maladies de la veffie, la chûte des cheveux ¿ ), & contre
les taches de la cornée c).
Galien vante la cendre de ce poilfon comme un remède lpécifique
contre la pierre d'y. Ifrfaut, félon lui, brûler trois poiffons de cette elpêce,
& en donner les cendres au malade.
s) Jovius. ‘de Rie. Rom. lib. i. cap. 13. j ): Dé Mat. méd. lib. i . dp . j i f
. i);=MulIusbatbalSS.: X= . ■>. 0 >, ; ,:ÿ Hiib-iiafi'üfcÿ,. ,càp.,5v:
I H H S B i lib' 3*- Cap' B - -„M D f l ««. cap. g’. "
x ) Hiffc.- des Poifl: P. I. p. 176. ^ ‘ c ) - W t Ê ~~ 7
y ) Dé lib, 1. ; . . . ' . d) n e Aümcnt. claff a.
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