122 D e s H é r i s s o n s a q u a t r e v v e n t s.
T R E N T E - S E P T I È M E G E N R E .
L E S H É R I S S O N S A Q U A T R E D E N T S .
A Sr' / V e "P ' R E j l f l S ^ P R -
Des Hérijfons à quatre dents en. général
Deux dents à chaque mâchoire: E i f ces dentibus quatuor.
Tetrodon. Linn. S. N. Gen. 137. p. 410.
Oitràcion. Artéd. Gen. 39. n. i l — 13. &
>, i i i -Syn. n. 1. 16—23.
Oftracion corpore, catheoplateo. Gronov.
Zooph. p. 49. n. 182—184-
Crayracion. Klein. MiiT. Pifc. IH. p. l8-
n. 1—4. & 8*
Orbes quibus quaterni dentes. Willughby.
Ichth. p. 155. & Orbis oblongus teftu-
dinis capite, p.147.
Orbes quibus quaterni dentes. Ruy. Sy-
nopft Pifç. p. 43. & Orbes quibus bini
dentes.' n. 7.
HériiTons de mer à quatre dents. Goilan.
Hift. des Poiff. p. 2 17 ..& Coffre à quatre
dents, p. L09.
Stachèlbàuche. Millier. L. S. III. p. 312.
Stachelbauch. Léske. Anfangsgr. der Na-
türg. Tom. I. p. 335.
L es deux dents larges dont eft pourvue chaque mâchoire, forment le
caractère diftinétif des poifforis de cë genre.
En les examinant attentivement, on trouve que ce qu’on croirait
être des dents, n’eft autre chofe que la mâchoire elle-même, qui eft
terminée en un bord tranchant, & par le moyen duquel le poiffon broie
les coquilles des coquillages & des ëcréviffes. Ces poiffons ont au lien
d’éeailles, des piquants à houppes v qui, chez quelques-uns, couvrent le
ventre feul, & chez d’autres le corps entier. Leur ventre eft très-large; car
$s peuvent le gonfler de manière que le corps ne paroît plus qu’une petite
partie de l’animal. Cette propriété leur fert à fe défendre contre leurs
ennemis: or, en gonflant cette efpèce- de bourfe, ils deviennent fi gros,
qu’il n’y a guère qu’un gros poiffon vorace qui puiffe les avaler; & comme
d’ailleurs ils font garnis de piquants ,, il eft peu de poiffons qui ofent les
attaquer. En examinant ces poiffons, j’ai trouvé que la partie du corps qui
fe gonfle, eft un fae particulier placé entré te péritoine & tes inteftins,
& qui: eft formé de la membrane interne du premier. Il n’a point de
communication avec, l’eftomae ; de forte que je n’ai pu te gonfler par lia
bouche; mais bien par l’ouverture des ouïes. Ainfi. on ne fauroit adopter
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l’opinion de Renard, qui peïifè que cette bourfe fert au poiffon à s’erhparer
de fa proie-, en rejettant par-lâ avec force fur tes poiffons qu’il veut
prendre l’eau qu’il a avalée; ce qui les étourdit, & les met facilement en
fon pouvoir a), il faudrait pour cela que cette bourfe fut en communication
avec l’eftomae. La tête eft groffe, & l’ouverture de la bouche, qui
fe trouvé à l’extrémitëi, eft petite.. Les lèvres font épaiffes; la langue eft
courte, immobile, & garnie de petites verrues. Le palais eft inégal, &
on trouve dans le gozier deux petits os en forme de rape. Les yeux
font placés au fôtnmet; ils font ronds & recouverts d’une membrane
clignotante.: Les narines font fimples, petites, & fe trouvent près des
yeux. Les ouvertures des ouïes font fimples, étroites, courtes, & forment
un arc lâche. Les opercules des . ouïes font petits, & confident en une
petite plaque cartilagineüfe. Chez quelques-uns de ces poiffons, on ne
trouve point de ligné latérale. Le dos & les côtés font en grande partie
ornés de taches & de bandes, & l’anus fe trouve dans le voifmage de là
queue. Leur chair eft coriace, & peu de gens en mangent, parce qu’elle
paffe pour venimeufe.. Ces poiffons ont cinq nageoires, dont deux font à
la poitrine tout près & derrière, les ouïes; une derrière, fur le dos.; une à
la queue, & une à l’anus. Leurs rayons font forts, ramifiés, & éntbufés
d’une membrane épaiffe.
Nous trouvons ces poiffons en partie dans la mer Méditerranée , en
partie dans l’Océan oriental & occidental. 1 y en a aufli une elpèce qui
eft naturelle à la mer du Nord. Ils ne parviennent pas à une groffeiir
fort confidérable. Ils vivent de coquillages, d’écréviffes, & d’autres petits
animaux de mer. Ils font ovipares ; du moins ceux que j ’ai examinés
m’ont paru avoir deux ovaires.
Pline a fait connoître 1e premier le flafcopfdro b'); Clufius }a tête de
tortue c) ; Willughby Yorbé étoilé dé) ; Koempfer le croijfafti eGa rd e r t
le fanfaron f ) , & Linné le globe .rayé g~). De ces fix efpèces, trois
feulement étaient connues à Willughby, à Ray & à Artédi. Willughby
en rapporte fix à la vérité; mais la première & la fécondé ne font que
notre flafcopfaro, & la quatrième & la cinquième appartiennent au genre
précédent, parce qu’elles n’ont que deux dents ; au- lieu que le fanfaron
qu’il met parmi les poiffons à deux dents K), appartient à celui-ci. Ray,
a) Hift. des Poiff. Tom. IL pl. 30. %. 14a.
b) Orbis. Nat. Hift. lib. 3 a. cap. a. Tetrodon
lùipidus. L.
c ) Orbis oblongus. Exotic. p. 14 . Tetrodon
teftudineus. L.
d) Orbis Lagocephalus. Ichth. p. 144. Tetrodon
Lagocephalus. L.
e ) ’ Amoen. I. p. 883. Tetrodon ocelatus. L.
f ) Tetrodon lævigatus. L.
g) lineatus. L.
A) Ichth. p. 155.