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qui étoit conduite par un fil d’archal qui donnoit dans tm baffin &
communiquoit par deux différens canaux avec un autre baffin rempli
d’eau, où ces .deux fils fe réuniffoient en un fil, qui propaga également la
fecouffe. On ne fauroit décider combien de fois le cercle de communication
peut être interrompu de cette façon avant d’empêcher le paffage du choc.
Ce qu’il y a cependant de très-certain, c’eft que plus ce cercle eft étendu,
plus la force du choc diminue. Tout ce que l’on a reconnu relativement
aux .parties. éleétriques debla torpillé ® - a - j
i°. Que toute fon éleétricité femble être renfermée & produite par fes
doubles organes, & que les autres parties de fon corps ne fervêïit que
de comduéteurs à cette éleétricité.
3°. Que l’effet des organes électriques du poiffon femble être dépendant
& fubordonné à fa volonté.
3°. Qu’il n’eft pas encore décidé fi, comme cela a lieu à l’égard des
autres parties doubles des animaux, la torpille peut mettre en aétion un
de ces organes féparement, ou fi l’effet eft toujours produit par la réunion
des deux organes. ' ; . "• ' ■ >’ ' / ’ ' . '
4°. Que la partie inférieure & fupérieure de ces organes peut, par leur
propre force, paffer de l’état de non éleétricité à celui d’éleétricité pofitive
ou négative, comme cela a lieu à l’égard de la bouteille de Leyde.
5°. Que les deux furfaces fe chargent de même d’une éleétricité oppofée,
& que la perfonne ne r e ç o i t a u c u n e -commotiondorfqu elle touche dans le
même tems les deux organes.
;6°. Que la commotion a toujours lieu lorfqu’on établit une communication
de corps conduéteurs entre le dos & 1& ventre du poiffon.
7°. Que les parties qui|ëntoufént les organes électriques du poiffon,
leur fervent, plus ou moins, de conducteurs, ffine perfonne qui touche
avec (deux doigts la même furface d’un ou des deux organes, n’éprouve
pas la moindre fecouffe ; mais dèél qu’elle porte un doigt fur une des
parties qui entourent l’organe éleétrique, elle éprouve la communication,
quoique bien plus foiblement que quand elle eft produite par le toucher
des deux furfaces oppofées.de l’organe. \ ~
8°. Que les parties du poiffon qui conduifent le mieux l’éleétricité,
font la nageoire de l’anus & celle du dos, qui entoui ent & touchent
extérieurement fes organes électriques, & celles qui fe trouvent intérieu*
rement entre lesdits organes. Mais tout ce qui fe trouve fous les fibres
transverfales, femble ne pas conduire du tout l’éleétricité. Lorfqu’on tire
le poiffon de l’eau, il femble que l’éleétricité eft conduite par le mucilage
qui entoure la furface de fon corps & par les glandes qui le fourniffent.
Quatorzième
D e r r i i Ï . 4 9
Quatorzième Expérience. Une perfonne toucha avec un doigt l’organe
d’un poiffon, & avec l’autre celui d’un autre poiffon, qui étoit peu diftant
du premier & étendu fur un linge mouillé ; elle éprouva fucceffivement
plufieurs fecouffes qui provenoient tantôt d’un poiffon & tantôt de l’autre;
ce que l’on reconnut par les mouvemens alternatifs des yeux de ces
poiffons, qui, comme il a déjà été remarqué, le;ferment fubitement, avec
une certaine force, lorlque l’animal donne le choc, .D paroît senluivre de
cette obfervation, que les organes non chargés de matière éleétrique, font
des conduéteurs, du moins extérieurement; ce qui eft auffi prouvé par
l’éleétricité artificielle qu’ils transmettent & par les étincelles quon peut
en tirer après les avoir éleétrifés artificiellement.
L’éleétricité ne femble produire aucun, mouvement ou changement
particulier dans les organes; elle eft feulement; fouvent accompagnée
d’une légère fecouffe des parties qui entourent 1 organe; ce qui eft difficile
d’obferver quand le poiffon eft encore vigoureux; mais lorfquil eft épuiie
par des fecouffes, & que fes mufcles fe détendent, on apperçoit à travers
la peau les- fibres. C’eft alors qu’on peut faire cette obfervation.
Il ne fut pas poffible de. conduire la matière par laquelle l’animal
donne les commotions par la plus mince lame d air, ni par une chaîne
mince fufpendue à côté d’un autre, fans leur contaét immédiat, ni par
une fente prefqu’imperceptible, que l’on avoit faite avec un canif dans
une plaque de fer blanc enduite de cire à cacheter. Malgré tous les foins
qu’on prit, il fut également impoTfible a’appcrccvoir -la-moindre étincelle
ou lumière ni de jour ni de nuit.
Mr. l’abbé. Spallanzani, 'célèbre phyficien, a fait, il y a quelques
années, de nouvelles recherches fur la torpille. n)., Il a eu occafion den
obferver deux fur la Méditerranée. Ses ' obfervations s’accordent avec
celles de Mr. Walsh. 11 a.reconnu, comme ce favant, que la fenfation
occafionnée par la torpille eft très-différente dun fimple engourdiffement;
il .a vu auffi que lorfqu’on la place fur une lame de verre, elle donne un
coup beaucoup plus fort; mais il n a pas été plus heui eux que lui pour
découvrir l’étincelle au moment du choc. Cependant il n’hélite point à
regarder tous les phénomènes que préfente ce poiffon, comme un effet
de l’électricité : il appelle par-tout commotion le.coup qu’il lance. 11 fe
fonde à cet égard fur la parfaite reffemblance de la fenfation qu’il
occafionne, avec celle que fait éprouver la bouteille de Leyde, & fur la
plus grande force du choc, lorfqu on place la torpille fur une lame de
- n ) Lettera dell’ Abate Spallanimì, R. P59ÌÌ « f c * . nàt.‘ è Prefetto-del. R. Mufeo nell’ Univerfita di
P avia, al Signor Marchefe Lucchejìni, Ciamberlano di S. M. il R e .di Pruilia.
Part. IV . N