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faites avec la peau du poiifon,- prouvent qu’elle n’eft qu’un très-mauvais
conduéteur, quoiqu’elle foit relativement à l’électricité du poiifon un bien
meilleur conducteur que la plus mince lame d’air.
Sixième, Expérience. Une torpille en vie fut mife fur une table; autour
d’une autre table il y avoit cinq perfonnes qui.fe touchoient; on avoit
fufpendu à des fils de foie au plafond de l’appartement deux fils de laiton
de treize; pieds de longueur; l’extrémité d’un de ces fils repofoit fur un
linge mouillé,;>où le poiifon étoit étendu, tandis'que l’autre donnoit dans
un baquet rempli d’eau p.ofé fur l’autre table, où l’on avoit encore mis
quatre nouveaux baquets également remplis d’eau. La première perfonne
■mit le doigt dans le baquet auquel communiquoit le fil d’àrchal, & chacune
des autres perfonnes mit aufii le doigt dans un des autres baquets; & étant
placées de cette façon toutes en .communication, on fit entrer dans le
dernier baquet une extrémité du fécond fil de laiton fufpendu au plafond.,
tandis que Mr. Walsh toucha le dos du poiifon avec l’autre.>,extrémité;
les cinq perfonnes qui fe trouvèrent dans le cercle de communication,
éprouvèrent une commotion, qui ne différoit. en rien de celte que ; fait
éprouver la décharge de la bouteille de Leyde, finon qu’elle - étoit moins
forte. Cette expérience fut répétée avec le même lire,cès,.fur huit perfonnes
qui formoient le cercle de communication.
Septième Expérience. Un poiifon. large fort dilpofé à donner; des
fecoulfes, fut faifi avec les deux mains, de façon qu’on toucha fes organes
éleétriques en même tems eh haut &■ en bas ; énfuite il fut plongé
& retiré de l’eau plufieurs fois dg.ifuitë, àufii vite’ qhe poffible,,J à la
profondeur & à la hauteur d’un pied. Toutesdes fois qu’onde plongea,
il donna une forte fecoulfe au moment où fa partie inférieure touchoit la
furface de l’eau, & une plus forte fecoulfe toutes les fois qu’on l’en droit,
On a remarqué que lorfque le poiifon fortoit ¡de {l’eau, il courboit fon
corps comme s’il faifoit un effort pour s’échapper. Outre les feconlfes
que donna le poiifon en paffant alternativement de l’air dahs feau. &
de l’eau dans l’air, il en donnoit encore au moins deux lorfqu’il ..étoit
entièrement dans l’air, ou tout-à-fait plongé dans l’eau. Ces dernières
fecoulfes parurent, autant qu’on pût en juger, n’avoir environ que le
quart de la force de celles que le poiifon donnoit en fortant de l’eau.
Quoique l’on n’ait pas mefuré le tems à la montre, on peut juger que
le poiifon donna environ vingt commotions en une minute, & près de
cent durant l’expérience.
La différence qui fe trouve entre les commotions, fuivant ÿque le
poiifon .eft entièrement ou en:. partie dans .l’eau, ou entièrement dans
E) E I i A CR vP ,ï X % E. 4;p.
fairjffifait connoître que la charge de la matière éleétrique n’eft qu’une
chofe momentanée.
Huitième Expérience. On mit une torpille dans une corbeille ’, qu’on
couvrit d’un filet à grandes mailles;||enluite on la plongea dans l’eau à
la profondeur d’un pied ; après quoi on paffa le doigt à travers du filet,
afin de toucher les organes éleétriques du poiifon, en mettant un doigt
de l’autre main dans l’eau, à une certaine diftance de la corbeille; ce
qui fit éprouver une commotion très-marquée dans les deux mains de la
perfonne qui fit cette expérience.
Neuvième Expérience. Lorfqu’on touchoit en même tems avec le pouce
& un doigt de la même main dans deux endroits du même organe, on
éprouvoit une commotion qui fembloit être deux fois plus forte que celle
qu’on avoit reffenti dans l’expérience précédente.
Dixième Expérience., Ayant remis le poiifon dans la corbeille, comme
dans l’expérience précédente, on le plongea à la diftance. de trois pouces
fous la furface de l’eau, & une perfonne le-, toucha fous l’eau avec une
baguette de fer, qui étoit alfez longue pour furpaffer environ d’un pouce
la; furface de l’eau ; en tenant en même tems l’afitre main à une certaine
diftance du poiifon; ce qui fit que cette perfonne éprouva une très-forte
commotion, ¡qui fut transmifepar le fer.
Onzième Expérience. Ayant fufpendu à,»une ficelle, de chanvre
humide la baguette de Ter de~l’expérience précédente,, on la tint hors
de l’eau, & approchant du poiifon l’autre extrémité de cette baguette,
on; éprouva également une commotion, & le choc fut transmis par les
SBeux corps.
Douzième Expérience. Après avoir mis une petite & foible torpille
dans un petit filet, on la plongea & la retira de l’eau alternativement.
Toutes les fois que le poiifon touchoit la furface de l’eau, la perforïne qui
tenoitle filet, éprouva de foibles commotions. Il s’enfuit de là:
i°. Que des corps plongés dans l’eau reçoivent des chocs par leur
contact immédiat avec le poiifon.
2°. Que plus le cercle d’aitivité de l’éleétricité du poiifon eft: borné,
plus lés effets en font confidérables.
3°. Que le poiifon étant dans l’eau, peut donner, par la communication
de différens corps, des commotions â des perfonnes qui fe
fe.trouvent à l’air.
Treizième Expérience. Quatre perfonnes touchèrent chacune en même
tems la partie inférieure & fupérieure du poiifon, & toutes éprouvèrent
des fecoulfes. Deux perfonnes propagèrent de la même façon l’éleétricité