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La tête eft petite ; les yeux font grands, & ont une prunelle noire
dans un iris jaune. Les narines font peu éloignées des yeux, ^ouverture
des ouïes, qui elt en forme de croiifant, fe trouve tout près de la nageoire
pedtorale. Le dos eft bleuâtre; les côtés & le ventre font blancs. L’anus
eft tout près de la nageoire qui porte fon nom. Cette nageoire eft vis-à-vis
de celle du dos. Toutes les nageoires font courtes, ont des taches
noires.. & des rayons ramifiés. Le corps eft couvert de taches d’un
brun clair & foncé. Les piquants font plus longs fur les côtés qu’au
dos & au ventre.
Nous trouvons ce poiffon comme le précédent, non-feulement en
Amérique; mais aufff dans la mer rouge & dans celle du Japon. Quant à
l’arrangement intérieur des parties, à la nourriture & à la manière de s’en
emparer, il ne diffère point du précédent; mais il le furpaffe beaucoup en
groffeur. Comme il a aufli la chair maigre & dure, on n’en fait pas grand
cas cependant fa pêche, félon le Père du Tertre .a ), offre un ipeétacle
agréable. Voici la manière dont on s’y prend ; On lui jette une ligne
appâtée avec un morceau de cancre de mer, duquel il approche d’abord.
Mais comme il a peur de la ligne, il tourne pendant quelque tems autour
de l’hameçon en faifant pluüeurs petites caracolles; enfin il hazarde de
goûter le morceau de cancre de mer; puis il le lâche tout à coup, & fe
frotte contre en le frappant de fa queue , comme s’il n’en avoit aucune
envie. Alors s’il voit que la perche de la ligne foit immobile, il fe
jette avec vivacité deffus l’appât, & l’avale avec l’hameçon. Mais dès
qu’il remarque qu’il eft pris, il entre en une telle rage, qu’il dreffe &
hériffe toutes fes armes, s’enfle de vent comme un ballon, bouffe comme
Un poulet d’inde qui fait la roue, & cherche à bleffer tout ce qui
l’environne. Quand il voit que tous fes efforts font inutiles, il emploie la
rufe: il baiffe fes piquants, fouille tout fon vent dehors, & devient flafque
comme un gant mouillé. Voyant que tout fon artifice ne lui fert de rien,
& que le pêcheur le tire à terre, il fait de nouvelles boutades, & fe
demène tant qu’il peut. Quand il eft à terre, il.hériffe tellement fes
piquants , qu’il n’eft pas -pofiible de le prendre par aucune partie de fon
corps : de forte qu’on eft obligé de le tirer avec, la ligne à une certaine
diftance du rivage, où il meurt peu de tems après.
On nomme ce poiffon :
Runde Stachelfifch, Meerflafche & Globe, Sculfifh. & Hedgehogg , en
Meertaube, en Allemagne. Angleterre.
a) Antill. Tom. II. p. aoj>.