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entourée d’un iris doré. Es font dirigés vers le bas ; & par-là le poiffon
eft en état d’appercevoir au-deffous de lui & de côté, , les animaux dont
il s’empare enfuite avec fa gueule redoutable. Près du bord en delfous
font les narines recouvertes d’une peau; & à la naiffance du tronc, on
trouve l’ouverture de la bouche en forme de croiffant. A chaque mâchoire,
il y a trois rangées de dents larges, pointues-par en haut, dentelées fur
les côtés : les gros ,en ont quatre au lieu de trois. La tête eft plus large
dans les jeunes que dans les vieux; c’eft ce que j’ai remarqué dans un
jeune poiffon long d’un pied & demi, que je poifède, & dans un autre
de fix pieds de long, qui' venoit du cabinet du Duc de Brunfwig, La
langue eft épaiffe, large, & femblable à celle de l’homme. Le tronc eft
allongé & rond, & c’eft pour cela qu’Arijlote le met avec raifon dans la
claffe des poilfons longs a). Le marteau eft gris par en haut; blanc païen
bas, & couvert par-tout d’une peau rude. Les nageoires font noires à
leur naiffance, & le refte eft gris; elles ont toutes une échancrurè en
forme de croiffant. Les nageoires pèétorales font placées par en bas ; les
ventrales font féparées, petites, & entr’elles on remarque l’anus. La
nageoire de l’anus & la fécondé du dos font petites; celle de la queue eft
longue. La première nageoire du dos eft grande, & fe trouve près
de la tête.
Nous trouvons en quantité ce poiffon dans la mer Méditerranée,
fur-tout près de Smirne, ainfi que dans les eaux de l’Amérique, &
principalement dans les contrées des Antilles & delà Jamaïque. Il parvient
à une .groffeur très - confîdérable, & pèfe jufqu’à quatre à cinq cents
livres ¿). Le Père Dinertre en a vu un qui avoif dix-fept pieds de long,
& huit de circonférence, c). C’eft fans doute par cette raifon qiïÆhan
& Galien e) l’ont pris pour une baleine. Il eft d’un naturel très-vorace &
n’épargne pas même les hommes. Les Nègres, lorfqu’ils travaillent dans
l’eau, fe trouvent fouvent obligés de réunir leurs forces pour l’attaquer;
& ils foht très-adroits à s’en rendre maîtres. Les pêcheurs le prennent
avec des crochets appâtés.
La chair du marteau eft dure, & rend une mauvaife odeur. Galien
dit qu’elle fournit une mauvaife nourriture, ainfi que celle de tous les
requins / ) . Mais cependant les matelots arabes la trouvent bonne g ).
On fe fert du foie de ce poiffon pour faire de l’huile, & de fa peau pour
polir les ouvrages d’ivoire & de bois.
I f t J i v H . A. | | j | cap. 15 , 3.
I ) Richter. Id th p. «65.
c ) AntiU.' Ton), II. p. »07. ■ g ) -Bm k Defcr. Anim, p. X.
_ 'ûf) Lib. io . cap. a.