
S D I S C O U R S SUR L’ O R I G I N E
tout fens des petits tourbillons de lamatière fUtile Tou
tes ces différentes produirons, dont la ca'ufe ne
paraît plus devoir être ignorée, ne donnent-elles
pas lieu de penfer que 1 on pourrait expliquer parla
la formation de toutes les efpéces de Pierres
qu il y a fur la fuperficie de la terre 8c dans fes entrailles
ï
. n e P a r ° î t en effet plus convenable. La matière
des Pierres fe réduit à une certaine quantité
•de particules criftalines, unies enfemble en de
petites maffès, ordinairement angulaires , blanches,
ou pénétrées d’exhalaifons minérales de differentes
couleurs, dans toutes les Pierres du premier
genre de la premiere clap. r
Une portion de terre extrêmement fine, diver-
lement colorée, mêlée avec une quantité égale
ou à peu près, de molécules criffaiines, réduites
en des malles ordinairement plus ou moins arrondies,
ou de différente configuration, peu ou point
raboteules, compofent les Pierres du fécond o-enrc
delà même clape. . *
Des portions , à peu près égales, de paillettes
talqueules, de diverfè couleur, mélées quelquefois
avec une certaine quantité de poufliere très-
lubtile, forment le genre des ardoilès ;& difîe-
rente quantité de fable, de gravier, de grès, de
cailloux, joints à des molécules criftalines, réduites
en des malfes, de grolfeur & de figure indéterminées,
& formées à coucjies fur couches
compofent les Pierres du Jecond genre delà féconde
cUi ï e' Voilà
D E S P I E R R E S . 9
Voilà donclamatière des Pierres. Nous voyons
comment il fe forme de telles concrétions, par la
figure déterminée des particules de différens crif-
taux triangulaires , cubiques , parallélipédes ,
rhombes, rhomboïdes, & d’autres figures géométriques,
& par la cohéfion de ces particules avec
d’autres de terre ou de fable, produite par un mouvement
auquel les Philofophes donnent divers
noms , fiiivant leurs differentes hipothéfès. Ne
pourroit-onpasprélùmerde-là que toutes les Pierres
de notre Globe n’ont point d’autre origine ?
Mais il s’en faut beaucoup que l ’on ne puifiê
expliquer la formation de toutes les Pierres par
ces fèuls principes. Où trouvera-t-on les rivières
qui ont produit tous les fédimens qui forment les
montagnes ? D’où leur courant auroit-il amené
toutes les paillettes talqueules dès ardoilès , 8c
tout le làble, le gravier, les marrons 8c les cailloux
, qui forment la maflè d’une infinité de rochers
? Comment des bancs de dix, vingt, trente
, quarante pieds, 8c davantage, tels que le font-
ceux des montagnes, & les malles quelquefois
énormes de granité placées au haut des Pyrénées
8c des Alpes, ou répandues en divers-lieu^ dans
des plaines, auroient-ils pû être formés lùr les rivages
de l’Océan ? Où voit-on des rui/îêaux, ou
des fontaines, qui coulant précifément lùr les plus
hautes montagnes, y pénétrent les rochers les
plus durs 8c tout d’une pièce, 8c y forment au milieu
des cavités à peu près rondes ou ovales, 8c les
B
Difficultés fur
cètte manière
de concevoir 1*
formation générale
des Pierres,