
ia8 LETTRE SUR TES POISSONS, &c.
plantes., des infeéles, des coquillages, des -vers , des
écrevijjes, des étoiles. La f&conde confidération ,
c eft que tous les lieux dont il s’agit, font tellement
liés avec la chaîne des principales montagnes, que
1 on ne peut établir 1 origine des uns, fans y comprendre
celle des autres : de forte qu’il faut nécef-
fairement avoir recours à une caufe générale , &
non a une caule particulière, .que l’imagination
pourrait lùggérer, faute de faire attention à toutes
les circonftances & à l'état des chofes , non
plus qu aux réglés generales de la Méchanique,
que la Sagelfe ïùprême a établies dès le commencement
du Monde.
Je vous prie, M O N S I E U R , & tous les
Philofophes entre les mains de qui cette Lettre
pourra tomber, de le doiiner la peine de joindre
ce que je viens de dire des Poilfons, à ce que j'ai
dit ci-defîus des'crabes, ôc devoir fans prévention,
fi j’ai bien rapporté les Phénomènes, & fi j’ai rai-
fonnéconféquemment, quoiqu’auffi fuccintement
que je l ’ai pu.
J’ai l’honneür d’être avec beaucoup d’eftime^
de confidération Sc de reconnoiflance,
M O N S I E U R ,
Votre très-humble & très-obéiflânt
Serviteur B * * *.
Neufchâtelen S u f f i , ce l o , A o û t \ j ^ x .
LETTRE
Ï 1 9
L E T T R E
De M. C * * * . -à M. B * * *
^ / [ o N S I E U R ,
QU e l fera le fuccès du lècond Ouvrage fur
lesfojjiles ou les corps marins cpui fe trouvent dans
■ la Terre, que M. B * * *. fe propofe de mettre fous
preflè ? On peut croire , ce me femble, que tous
ceux qui liront ce Traité avec attention, feront au
moins convaincus de cette première vérité, Que
les eaux de la mer, ou des eaux qui Je Jint mêlées avec
celles-ld , ont couvert tout notre Globe. C eft à ce fen-
timent que fe font déjà rangés plufieurs grands
Phyficiens de votre connoilfance, & on peut préfumer
que tous les Sçavans qui raifonnent s’accorderont
bien-tôt fiir ce point. La fécondé vérité ,
qui attribué au Déluge univerfel ce tranfport des
corps marins, rencontre beaucoup plus d’oppofi-
tions ; cependant on peut efpérer que dans peu
elle fera aufll reçue ; ce qui m’en perfiiade, c’eft
que le fentiment qu’on oppofe à celui-là eft tout à
la fois contraire à ce que la furface de la Terre,la
dilpofition & l’arrangement de fes couches offre à
R