
140 LETTRE SUR UN ELEPHANT'
„ qu’on y eut creufé à la profondeur d’environ trois;
„pieds;
„ C e t arrangement ou cet état des differens lits
„-fous leiquels s’eft trouvé l’Eléphant, à la prolon-
„ deur de vingt-quatre pieds, lait voir évidem-
„ nient qu’on n’avoit jamais creufé là une folle
„ pour cet animal, puiique li la colline avoit été
„ c r e u le e dans- cet endroit & remplie de nou-
„ veau , après que le cadavre y auroit été jet-
„ t é , on y auroit lùrement trouvé les lits dé-
orangés. Outre cela , on conçoit beaucoup
„ moins-comment le tu f s’y ferait formé, de nou-
jj v e au , & auroit pû le lier- Sc fe durcir.fi fort. Il y
„ auroit eu aufli dans ce cas de l’interruption dans
„ l e s veines , & entre les racines d eT o fteo co lle ,
„ & cette pierre labloneufe n’auroit pas pû y c ro î-
„ t r e en telle quantité qu’elle formât une couche
„ de deux pieds d’épaiîfeur au milieu du gravier
,, qui compoloit le fécond lit lùpérieur-, & r em —
„ p lir au-deffous l ’efpace de deux p ied s, &c.-
„ M. Tentxelias ayant ainfiiait voir que ces con -
„ jeétures étoient hazardées, tient que cet élé—
„ phantefl: l ’un de ceux qui périrent avec les au--
„ très animaux dans le D é lu g e , & que flottant fur
„ l e s eaux, ilfe ren con trad an s la co lon n eq u ico u -
„ vroit ce t endroit de la terre, lorfque les. eaux -
„ commençoient à-bailler, & qu’ayant-gagné le-
„ fo n d elles le couvrirent des fables qui formèrent
„ ces differens lits , & furlefquels une terre noirâ-
„ tre. s’amaffa, agrès que. la lùrface fut defféchée...
P E ’ T R I F I E ’. r4r
S L ’ Auteur prétend qu’on ne peut expliquer cette
„-découverte que par cette cataftrophe univerfel-
„ l e , & il remarque que divers lits de làbles ou
„ d’arénes prouvent que la colline de Tonnen a
„ été formée par le D é lu g e , & que la profondeur
„ de la terre qui- lé trouve au-deflûs confirme
„ aufli cette vérité..G'eft.ce qu’il explique, & qü'il-
,,. établit dans les dernières pages de là Lettre.
„ Vous a vou e re z , M O N S LE U R , qu’en
'„ fuppofant le Iquelette & la colline dans l’état où,
„ l’Hiftoriographe Saxon- nous les a repréfentés,.
yy les jeux de la Nature, & les Jemima àc quelques
„ Phificiens ne peuvent guéres figurer ici avec
„.honneur. Eeu Mi Ifelin, Doéfeur & Erofefleur
„ en Théo lo gie à B â le , à qui la Lettre de M. Tent-
„ -zelius. n’avoit pas échappé,, me fit l ’honneur de
- ,, m’en parler à l ’occafion des Lettres- Philosophiques-:
,, de M . Bourguet qu’il vit én Manufcrit ; & il ne;
„ doutoit point que ce fquelette d’éléphant ne fut;
„ une relique du Déluge,
„V o u s a v e z , -M O N S I E U R , dans le v o ifi- •
„.nage de Vdangin, une elpéce de fouterrain d’où
„ l ’on tire un làble fin , & qui lért aux mêmes ulà-
„ gés que celui de Tonnen : n’y découvrira-t-on
„ point aufli quelque animal pétrifié ? Il y a encore
„ à une certaine diftance de-là quelques toifes de
„ r o c toutes tapiffées de coquillages, & les pier-
,, res dont le Château de V'alangin eft bâti , en
„■ etoient parlèmées. Les réflexions judicieufes que
vous ai oui faire fur ces-pétrifications,.me