
 
        
         
		Les  étamines  sont  au  nombre  de  six,  insérées  sous  l’ovaire,  adhérentes  à  
 la  base  du  périgone,  très-inégales  entre  elles;  les  trois  supérieures  sont  de  
 moitié  plus  courtes que  le périgone ; les filets  sont  grêles  et  blanchâtres:  trois  
 d’entre  eux  portent des  anthères  fertiles,  ovales,  à  deux  loges; les trois  autres  
 présentent  des  anthères  stériles  en  forme  de  croix  à  quatre lobes  obtus. 
 L ’ovaire  est libre,  ovoïde, surmonté d’un  stylé  simple, et se  change  en une  
 capsule,  qui  par suite  d’avortements  est le plus  souvent  à  deux  valves larges,  
 mucronées  au  sommet,  munies  à  l’intérieur  d’un  placenta  adhérent  sur  le  
 milieu  de  sa  longueur,  à  une loge,  à  trois  ou  quatre  graines  : quelquefois  on  
 trouve  trois valves  et deux loges  avec  le  rudiment d’une troisième. Les graines  
 sont  tronquées  d’un  côté,  irrégulièrement tétraèdres,  un  peu  bosselées,  d’un  
 roux  grisâtre ;  leur  périsperme  est corné ;  l’embryon  est  niché dans  une cavité  
 dorsale ;  l’ombilic  est  latéral,  assez marqué. 
 H I S T O I R E . 
 La variété A , qui  est le  type de l’espèce, est indigène de l’Amérique, d’après  
 le  témoignage  de  Dillenius, qui  y   rapporte  les synonymes de Marcgraf et  de  
 Plumier.  Elle  a  été  retrouvée  en  dernier  lieu  dans  l’île  Saint-Thomas,  par  
 M.  Ledru. La  variété B   est  indigène  du  Japon, s i,  comme  il  est très-vraisemblable  
 ,  les  synonymes  de  Koempfer et de Thunberg  lui  appartiennent. Mais  
 ces deux plantes, qui proviennent de pays si différents, et qui sont si semblables  
 entre  elles,  sont-elles  deux  espèces  ou  deux  variétés ? C’est ce  que  je n’oserais  
 décider,  n’ayant vu  que  la  première. 
 Cette  plante  est  annuelle,  et fleurit pendant  l’été  dans  les  jardins de  botanique. 
 Ses  fleurs  sont  d’un  bleu  d’outremer.  En  les  écrasant  sur  le  papier,  on  y   
 dépose  cette  couleur  d’une manière  assez  fixe  :  peut-être pourrait-on  l’utiliser  
 dans  la  peinture.  Koempfer  assure  qu’on  en  fait  au  Japon  une  espèce  d’outremer, 
   en  humectant  ses  pétales  avec  du  son  de  riz.  On  plonge  dans  cette  
 liqueur  une  carte  qu’on  fait sécher  ensuite,  et  on  répète cette immersion jusqu’à  
 ce  que  la  carte  soit  suffisamment  chargée  de  matière  colorante. 
 E X P L I C A T I O N   D E   L A   P L A N C H E   206. 
 N.  B.  Le  nom  de  C om m e lin a   vulgaris,  C om m É lin e   vulgaire,  a  été  mis  par  
 méprise  au  bas  de  la  planche,  à  la  place  de  celui  de  C om m e lin a   commuais  
 ^  C om m É lin e   commune. 
 1.  Une  fleur  vue  par  devant,  en  ayant  enlevé  les  trois  lobes  internes. 
 2.  Un  des  grands  lobes  pétaloïdes  internes. 
 3.  La  capsule.