
Les fleurs sont rouges, un peu fouettées de jaune, disposées en épi lâche
et terminal, légèrement pédonculées, et naissent ordinairement deux ensemble
de l’aisselle de chaque bractée: celle-ci est ovale, large, courte, membraneuse,
caduque.
L’ovaire, qui est placé sous la fleur, adhère avec le périgone, dont le rang
extérieur, analogue à un vrai calice, est composé de trois lobes droits lancéolés
, persistants, beaucoup plus courts que le rang interne ; celui-ci, qui est analogue
à une corolle, est d’une seule pièce, alongé, tubuleux à sa base, divisé
en six lanières oblongues-lancéolées, irrégulières, dont cinq sont droites, et
une sixième réfléchie roulée en dehors. Une septième lanière, toujours soudée
par la base avec les précédentes, porte sur un de ses bords une longue anthère
jaunâtre. Le style lui-même est adhérent par la base avec les lanières internes
du périgone; il a presque l’apparence d’un pétale, et porte un stigmate linéaire
et latéral.
Le fruit est une capsule ovoïde, un peu triangulaire, couronnée par les
lobes persistants du périgone, hérissée d’épines m olles, à trois loges, a trois
valves chargées chacune, sur leur face interne, d’une cloison qui va atteindre
l’axe* à cet axe adhèrent plusieurs graines globuleuses, lisses, noirâtres, delà
grosseur d’un petit pois.
H I S T O I R E .
Le Balisier paraît originaire des Indes. On le retrouve aussi dans l’Afrique
et l’Amérique, sous les tropiques; mais il est probable qu’il y a été introduit
par la culture. Peu de plantes sont aussi faciles à propager, soit par ses graines,
soit par la division de ses racines. 2j..
Les feuilles du Balisier servent à faire des cabas pour envelopper la gomme
élémi; on les emploie comme supports pour sécher le cacao, et elles remplacent
celles de Bananiers pour couvrir les cases. La racine est regardée
comme diurétique, mais elle est hors d’usage; les graines sont très-employées
pour faire des grains de chapelet : on en tire aussi une belle couleur pourpre
qu’on n’est pas encore parvenu à fixer. Mais le principal usage du Balisier,
est de servir d’ornement, à cause de son beau feuillage et de l’élégance de ses
fleurs.
O B S E R F ¿4 T I O N S.
Dans la synonymie de cette plante, je n’ai fait aucune mention des différentes
variétés qui y sont rapportées par les auteurs. Je suis en effet porté
à croire avec Miller que ce sont des espèces distinctes. Le Canna patrens Ait.
et le Canna coccínea Mili, présentent dans leur structure des caractères suffisants
pour les séparer. Le Canna lulea ne paraît guères différer que par la
couleur de sa fleur, mais cette couleur se conserve par les graines. Je reviendrai
sur les rapports de ces plantes avec le Balisier, lorsque je traiterai
de chacune en particulier.