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 Fam.   des  A s p h o d è l e s .   J u s  s . — H e x a n d r i e   mono g ynie .   L ijv. 
 Scilla  obtusifolia.  I.  scapo  laterali,  foliis  linguiformibus,  undulatis,  floribus  
 racemosis  ebracteatis.  Desfont.  Ji.  atl.  299.  t.  86.  Poiret.  in Lam.  Die t.  eneycl.  
 vol.  6. p. 742.  Pers.  enchir.  1.  365. 
 Scilla  obtusifolia  foliis  ovato-oblongis  obtusis,  racemo longissimo, floribus pe-  
 dunculo brevioribus.  Poiret.  Voy.  en Barb.  vol.  2.  p.  149. 
 S C I L L E   A  F E U I L L E S   OBTUSES . 
 Cette jolie plante, dont nous devons la première description àM. Desfontaines,  
 se  distingue  facilement  des  autres  espèces  du  même  genre,  par  ses  hampes  
 latérales,  ses  feuilles  obtuses  en  forme  de  langue,  et  ses  fleurs  petites  et  dépourvues  
 de  bractées. 
 Sa  bulbe  est de  la grosseur d’une noix, presque  sphérique  et  rétrécie vers  sa  
 partie  supérieure.  Sa  base émet des  fibres radicales, grêles  et  peu nombreuses.  
 De  son sommet naît un faisceau de  4-5  feuilles oblongues, en forme de langue,  
 longues  d’un  décimètre,  larges  de deux  à  trois  centimètres.  Ces  feuilles  sont  
 entières  et un peu  ondulées  sur les  bords, obtuses  à  leur sommet, quelquefois  
 terminées  par  une  petite  pointe,  rétrécies  et  concaves  à  leur base.  Ce  n’est  
 qu’après  la  floraison  qu’elles  acquièrent  leur  entier  développement,  et  l’on  
 n’aperçoit  même  à  cette  époque  dans  les  individus  cultivés,  tels  que  celui  
 d’après  lequel  la  planche  ci-jointe  a  été  faite,  que  des  rudiments  de  feuilles  
 bien  différents,  pour leur  forme,  de  ce  qu’ils  doivent  devenir  par  la  suite. 
 Les hampes, le plus  souvent  au nombre de deux,sortent  de la  bulbe,  à côté  
 des  feuilles :  elles sont simples, cylindriques, droites, grêles, mais  assez  fermes,  
 hautes  de trois  à  six décimètres, un peu  rougeâtres  à la base. Les fleurs, qui se  
 rapprochent  beaucoup  de  celles  de  la  Scille  d’automne,  forment,  comme  dans  
 cette plante,  une grappe  allongée et  terminale. Elles  sont,  dans  leur jeunesse,  
 d’un bleu léger, mais prennent en vieillissant une teinte violette. Les pédicelles  
 qui  les  supportent  sont filiformes,  redressés,  trois  fois plus longs que  la fleur,  
 et absolument  dépourvus  de bractées. 
 Le périgone est  petit, bleu  ou violet, partagé profondément  en six segments  
 elliptiques, obtus  et  étalés,  à  la base desquels  sont  insérées  les  étamines, qui  
 leur sont égales en  longueur.  Les  filaments  sont  grêles  et  rougeâtres;  ils  supportent  
 des  anthères  bleues,  oblongues  et  vacillantes. 
 Lovaire  est  libre,  un  peu  ovale,  surmonté d’un  style  égal  aux  étamines; le 
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