
Notre variété B , qui serait mieux nommée monstruosité, présente une tige
plate très-large, qui s’épanouit au sommet en un nombre immense de fleurs:
de Bry en a compté 122 dans un pied qui a fleuri à Francfort-sur-Mein, et
dont il donne une figure. Au reste, cet aplatissement de la tige est un accident
qui se rencontre dans un grand nombre de plantes^ telles que la chicorée * le
jasioné, l’asperge, lejasminum fruticans, etc. Les physiologistes n’en ont point
encore déterminé la cause.
Notre variété C. est une autre monstruosité à fleur pleine très-grande, et
presque semblable à celle des magnoliers. Je la cite encore d’après de Bry et
Gaspard Bauhin.
On en connaît encore d’autres variétés à fleurs doubles, à fleurs rayées de
ronge, et à feuilles panachées qui sont produites par la culture, et qui n’offrent
rien de remarquable.
LILIUM PEREGRINUM.
Lilium peregrinum. L. foliis sparsis, corollis campanulatis cernuis, petalis
basi angustioribus. Mill. Dicl. n. 2.
Lilium album floribus dependentibus sive peregrinum. C. Bauh. pin. 76.
Sultan Zambach,sive Martagon Constantinopolitanum albo flore. Çlus.hist. 1.
p. i 35. ic.
Martagon album Lilium candidum Bizàntinum. Lob. icon. t. 1 53. f . 2.
Sultan Sambach. De Bry. Flor. nov. t. 4.
B. Caule fasciato multifloro.
Lilium album byzantinum polyanthon. C/us. hist. loc. cil.
Cette espèce paraît avoir été apportée de Constantinople en Europe yèrs la
fin du seizième siècle. Elle a été décrite et figurée par l’Ecluse, dont la figure
a été copiée par Lobel et par de Bry. Comme cette plante a disparu de la
plupart des jardins, Linné, ne l’ayant pas vue , l’a réunie comme variété au
Lis blanc, dont elle diffère par ses fleurs pendantes, au lieu d’être dressées
comme dans l’espèce commune. Miller, qui paraît l’avoir cultivée, l’a rétablie
comme espèce distincte, et a fait observer qu’outre la disposition de ses fleurs,
elle diffère du Lis blanc par sa tige plus courte, ses feuilles plus étroites et
en plus petit nombre, ses fleurs un peu moins grosses, et ses pétales plus étroits
à leur base. D’après ces caractères, il assure qu’elle est certainement distincte.
Malgré ces autorités respectables, les botanistes subséquents ont continué à
classer le Lis de Constantinople comme variété du Lis blanc : je ne crois pas
cependant qu’à la seule inspection des figures citées on puisse garder des
doutes sur la diversité de ces deux espèces, surtout si l’on réfléchit à l’assertion
positive de Miller.
Ce Lis, comme le précédent, est sujet, d’après l’Ecluse et Miller, à avoir
une tige fortement comprimée et chargée d’un très-grand nombre de fleurs.