PREFACE
Vers le milieu du dix-neuvième siècle, un des plus habiles botanistes de l’époque parcourut
les diverses contrées de la Sénégambie, à l’effet d’en étudier les productions naturelles:
Ce voyageur était Adanson, homme qui acquit ensuite une grande célébrité dans
plus d’un genre, et dont le génie extraordinaire, ainsi que la vaste érudition, faisaient espérer
un excellent ouvrage sur les plantes des pays qu’il avait explorés. Mais par une singulière
fatalité attachée aux travaux de ce grand naturaliste, ceux qu’il avait rédigés sur la
botanique du Sénégal restèrent inédits, à l’exception de la relation abrégée de son voyage,
publiée en 1 7 6 7 , dans laquelle se trouvent quelques indications très-succinctes d’un petit
nombre de plantes. Nous ne compterons pas au nombre des écrits sur la botanique sénégalaise;
quelques articles épars dans la grande Encyclopédie où Adanson traita de divers genres
de plantes remarquables par leur utilité. Si le savant rédacteur de ces articles s y montra
descripteur excessivement exact, il n’eut pas le bon esprit d adopter les heureuses innovations
.introduites dans la nomenclature par Linné; de sorte que ses descriptions furent négligées
depuis par les botanistes.
Après Adanson, la Sénégambie fut visitée de. loin à loin par un petit nombre de voyageurs,
dont aucun ne publia les plantes qu’il avait récoltées. Les herbiers- de quelques personnes
à Paris profitèrent de ces richesses, qui restèrent pendant long-temps ignorées. C ’est
ainsi que MM. De Jussieu, De Candolle et Ga y reçurent des plantes récoltées au Sénégal par
•Roussillon, Geoffroy, Bâcle, Dollinger, le jardinier Richard, et d’autres voyageurs qui n’étaient
pas botanistes. Quelques-unes seulement sont connues par de simples phrases spécifiques
insérées dans le Prodromus de M. De Candolle. Enfin les collecteurs envoyés au
Sénégal par 'M. Sieber en ont rapporté une petite quantité d’espèces qui ont été distribuées
aux divers botanistes d’Europe, et dont plusieurs ont été publiées par M. Reichenbach.
Tel était l’état des connaissances que l’on possédait sur la botanique du Sénégal lorsque
MM. Pçrrottet et Leprieur arrivèrent dans ce pays en 18 2 4 . Aucun ouvrage d’ensemble iie
put être consulté avec fruit par ces voyageurs qui dès-lors résolurent d’amasser des matériaux
pour l’exécution d’une Flore de cette région.
■ . A son arrivée des Antilles où M. Perrottet avait été envoyé pour y prendre la cochenille