Les Maures emploient leurs captifs à la récolte de la gomme. Ces malheureux, qui ne prennent pendant plusieurs
mois d’autre nourriture que cette substance fade, la détachent des écorces, soit avec la main, soit au moyen de
longs bâtons au bout desquels est fixée une sorte de houlette ou de ciseau. Les morceaux de gomme sont reçus
sur des nattes, pour éviter qu’ils se salissent; mais il arrive souvent que la gomme, étant tombée naturellement sur
le sol par l’effet de la sécheresse et des vents, se trouve altérée par de la terre, du sable, ou des débris de feuilles
et d’écorces. ,,
Les usages de la gomme sont trop connus pour qu’il soit nécessaire de les énumérer ici. On sait que la mede-
cine en fait aujourd’hui un très-grand usage, surtout depuis que la dootrine'physiologique amis en crédit les boissons
anti-phlogistiques. Elle jouit de propriétés adoucissantes incontestables, et même elle pourrait passer pour
nutritive, si on considère, comme nous l'avons dit plus haut, que les Maures et leurs esclaves s’en nourrissent
exclusivement. L’art du confiseur et celui du pharmacien font également un emploi très-considérable de gomme
qui sert de base à une foule de pâtes et d’autres préparations. Enfin la gomme sert dans les arts industriels pour
donner du corps et du lustre aux gazes et étoffes légères ; dans la chapellerie, pour la fabrication de 1 encre, etc.
Explication de la planche LVL — a. Portion de feuille pour faire voir le pétiole commun, une pinnule de
foliole et les glandes— b. Foliole très-grossie. — c- Glande idem.— d. Plan symétrique de la fleur; on voit en a
les bractées; en i , le calice; en a, la corolle; e n d , les étamines ; e u e ,le disque glanduleux; e n /, l'ovaire.
__e'. Bouton de fleur très-grossi ainsi que les détails suivans.— f. fleur entière,— g. Corolle avec le calice déchiré
pour faire voir l'insertion! —h. Étamine. ovaire. — L Le même coupé longitudinalem ent.1. ovaire
et disque glanduleux. — m. Valve du fruit avec les graines demandeur naturelle— n. Graine revêtue de sa
pulpe sèche____ La même dénudée de pulpe. — p. Test déchiré.<ç q. Embryon-----r. Le même ouvert par sa
moitié pour faire voir la plumule et la radicule— s. Plumule et radicule très,grossies. — t. Coupe transversale
4e la graine.
ACACIA SEYAL.
A- caule fruticoso spinoso rubigmoso, spinis geminis rectis, pinnis 2- 5-jugis; foliolis 8-1 2 -jugis
oblongo-linearibus glabris; leguminibus subeompressis linearibus falcaïis acutis glabns.
A caciaSeyal D elile Flor. Æ g y p t, 1 4 2 , tab. 5 a, / . a. D C . P rodr. 2 , p . 4 6 0 .
Crescit copiosè in arenosis siccis regionum Cayor, W a lo , et ferè ubique in Senegambiâ.
F loret à Septembre ad Novembrem.
OBSERVATIONS. Après avoir étudié avec attention la description et la figure de Y Acacia Seyal de la Flore
d’Égypte, nous avons reconnu que notre plante de la Sénégambie devait lui être rapportée. Néanmoins, M. Delile
n’indique pas, dans sa description, les écailles ferrugineuses qui recouvrent les branches de cet Acacia, lesquelles,
à la vérité, sont caduques, et laissent une écorce jaunâtre ou un peu brunâtre. Ce caractère d’avoir l’écorce des
branches couverte d’écailles ferrugineuses, est tellement constant, que les voyageurs reconnaissent facilement, par
son moyen, cette plante parmi les espèces du genre Acacia, si nombreusesau Sénégal. C’est cette espèce que
M. Caillié a trouvée fréquemment dans son voyage à travers l’Afrique, et qu’il a désignée, dans sa Relation, sousr
le nom de Mimosaferruginea.
Nous avons sous les yeux, une plante des collections sénégalaises de Sieber, qui est identique avec la nôtre, et
qui est étiquetée Acacia Giraffoe Willd. Si nous eussions été certains de l’exactitude de cette détermination, nous
LEGUMIN OSÆ. 249
aurions adopté ce nom, parce que l’identité entre la plante recueillie par les collecteurs de Sieber et la nôtre nous
semble constatée; mais il est très-probable que Y A . Giraffoe est un simple synonyme de Y A . Seyal, ou peut-être
\ A . SieberianaDC.
ACACIA ADANSONII. N o b .
A . spinis geminis, ramulispetiolisque pubescentibus; pinnis 4-6-jugis, foliolis 1 2 - 16 -jugis, oblongo-
linearibus, glandulâ inter infimas et ultimas pinnas ; capitulis pedunculatis axillaribus ternis quater-
nisve; legumine margine undulato aut integro, toruloso, 1 0 - 1 2 -spermo.
Mimosa astringens Thonn. e t Schum . P L Guin, 2 .
Gommier rouge Gonaké A d a n s. E ncycl. de d ’A lem bert Suppl. 1 , p . 83.
Arbor 3o-4o pedes a lla, ramosissima; trunco erecto, crasso; ram ispatulis, densè et, brevè pubescentibu
s.— F olia bipinnata; pinnis 4-6-jugis; foliolis 1 2 - 1 6 -jugis oblongo-linearibus, minimis,
approximatis ; peüolo communi glandulâ inter ultimas et infimas pinnas instructo. — Spinæ stipulares,
rectæ , divaricatæ, albido-pubescentes.— F lores crebri, capitati, flavi, suaveolentes; pedunculis
brevibus, geminis ternis quaternisve, axillaribus. — Calyx minimus, infundibuliformis, extùs pilo-
sus, 5-dentatus. M-Corolla calyce duplô longior, hypogyna, 5-petala, petalis ferè ad apicem coalitis,
basi tubulosa, attenuata et quasi pedicellata.— Stamina cum corollâ circà ovàrium inserta, basi libéra,
creberrima, bi- tri-serialia ; antheris minimis didym is, âpice glandulam rubescentem gerentibus. —
L egumen lineari-oblongum, paulô incurvum, compressum, margine undulatum aut integrum, nec
moniliforme, 5-6 poil, longum, 8 -9 lin. latum, 8- 1 2 -spermum; valvis crassis brunneis, velutinis,
lineis depressis transversis inter seminanotatis. — Semina orbiculata, compressa, atro-viridia, nilida,
hilo brevi notata.
Crescit copiosè in locis depressis secùs fiumen Sénégal, àfluvio dicto M arigot des M aringouins
in regione W alo usque ad B a kel in regione Galam.
Dicitur vulgô Gonaké seu Gonatié.
F loret à Septembre ad Novembrem.
OBSERVATIONS. Jusqu’à ces derniers temps, les.auteurs ont négligé cette espèce, qui pourtant avait été indiquée
assez clairement et décrite par Àdanson dans l’Encyclopédie de d’Alembert. Thonning et Schumacher l’ont
publiée de nouveau sous le nom de Mimosa astringens que nous n’avons pas adopté, attendu que cette plante n ’est
point un Mimosa, et que le nom spécifique d’astringens entraîne l’idée d’une qualité physique commune à la
plupart des Acacia. Son fruit distingue essentiellement cette espèce de Y Acacia arabica dont elle-se rapproche
beaucoup sous tous les autres rapports. Au lieu de présenter, comme celui de cette dernière plante, des étrangle-
mens très-resserrés entre les graines, ce fruit est à peine sinueux sur les bords, et il offre entre les graines des
lignes transversales déprimées. Quelques différences dans le nombre des paires de pinnules et de folioles viennent
se joindre à la différence essentielle du fruit, pour autoriser à distinguer de Y Acacia arabica la plante d’Adanson.
Comme Y A . vera a été très-imparfaitement décrit par les auteurs, et que nous doutons même si ceux qui ont parlé
de son fruit ont bien eu en vue celui qui appartient à cette plante, nous ne pouvons lui rapporter la plante d’A-
danson, ainsi que nous étions d’abord tentés de le faire ; mais nous partageons maintenant l’avis de M. Delile (Cent,
de Plant, de Cailliaud, p. 2 8 ), qui élève des doutes sur la validité de Y Acacia vera de Willdenow.
'L'Acacia Adansonii fournit une gomme plusrouge et plus âpre que celle de Y A . arabica. Elle se dessèche faci-
32