
 
		INDIGOFERA  PAUCIFOLIA. 
 I.  caule fi'uticoso erecto cinereo-albicanti, ramis  teretibus; foliis imparipinnatis,  i- 3-jugis, foliolis  
 oblongis, obtusis,  infimis  alternis  sæpiùs minoribus  subtùs  cinereo-albicantibus ; racemis subspicatis  
 folio m ultô longioribus ; leguminibus subfîliformibus torulosis arcuatis pendulis. N ob. 
 Indigofera paucifolia Delile F l. Æ g y p t.  107 , tàb. Z'], f   22.  D C . P rodr.  2 ,p .  224* 
 Indigofera macrophylla Schum . P l.  G uin. 2 , p .  146.? 
 Crescit  ubiqrie in planitiebus regionis W alo ;  etiam in paludosis saisis N ’Gheberr et N ’Galèle  regni  
 Cayor. 
 Floret à mense Septembre ad Martium. 
 OBSERVATIONS. L’aspect de cette plante, qui atteint quelquefois jusqu’à dix pieds de hauteur, ayant de grands  
 rapports avec celui de  1’/.  tinctoria,  on  devait  croire  qu’elle pouvait fournir également de  l’indigo.  Cependant  
 nous avons constaté, par des expériences faites en 1825 avecM. Plagne, chimiste envoyé au Sénégal pour faire des  
 recherches relatives à l’indigo, que XI. paucifolia était tellement impropre à la fabrication de cette substance, que  
 ses  feuilles, macérées pendant une journée entière,  n’ont pas même coloré l’eau  et  qu’il n’en est rien  résulté.  
 Nous avons  été souvent  trompés  par les Nègres qui venaient nous vendre des graines d'Indigofera tinctoria pour  
 les semis ; ils y mêlaient fréquemment celles de XI. paucifolia qui, d’après ce que nous venons de dire, ne fournissent  
 aucun produit tinctorial. 
 INDIGOFERA  TINCTORIA. 
 I.  caule sufïruticoso erecto;  foliis  imparipinnatis, 4-8-jugis; foliolis ovalibus, apice quasi  truncatis  
 emarginatis,  subtùs appressè et parcè pubescentibus;  racemis  axillaribus folio  brevioribus;  leguminibus  
 teretiusculis vix torulosis, arcuatis, pendulis, brevè pubescentibus,  10-12-spermis.  N ob. 
 Indigofera tinctoria L in n . spec.  1061. D C . Prodr. 2 , p .  224 var. macrocarpa. 
 Indigofera ornithopodioides Schum . p l.  Guin.  2 , p .   146. 
 Indigofera emarginata Perrottet in  A n n . m a rit. janvier i 83ô. 
 Crescit  spontanea in  sabulosis  Senegaliæ.  Colitur  à Nigritis  et  Europæis  secùs  flumen  Sénégal,  
 locis  dictis  L aybar,  la Sénégalaise, Richard-Tol, N ’B aroul,  Podor,  et  usque ad Bakel  in  regione  
 Galam. 
 F loret  ab Augusto ad Decembrem. 
 OBSERVATIONS. Nous avions désigné cette variété de X Indigofera tinctoria sous le nom spécifique d’emarginata,  
 à raison de ses feuilles constamment échancrées, et des différences qu’elle présente dans son aspect extérieur.  Elle  
 croît abondamment au Sénégal,  dans tous les terrains secs et sablonneux, depuis le village de Gandiol, situé vers  
 le bas du fleuve, jusqu’à Bakel, dans le pays de Galam. 
 C’est un arbuste très-rameux dès la base, qui atteint souvent, dans les bons terrains, la hauteur de quatre à six  
 pieds et plus. Les Nègres le cultivent  autour  de leurs habitations et l’emploient,  sans beaucoup d’apprêts ,  pour 
 teindre en bleu leurs tissus de coton.  A cet effet, ils ne prennent que les feuilles dé la plante qu’ils arrachent à la  
 main et pour ainsi dire une à une.  Après les avoir broyées légèrement dans un mortier, ils les font fermenter dans  
 un  baquet,  avec une certaine quantité d’eau, de gomme et de cendres de Salsola ,  de Tamarix ou de  Salvadora.  
 Ils plongent à plusieurs reprises leurs pagnes ou autres  tissus dans ce bain jusqu’à ce que ces  étoffes,  exposées  à  
 l’air, aient pris une teinte bleue, couleur qui n’est ni brillante, ni d’une grande solidité. 
 Les  Bambaras  et  les Saracolets,  habitans des environs de Galam,  composent,  avec les feuilles réduites en pâte  
 de  XIndigofera  tincloria,  des espèces de pains arrondis ou tourteaux qu’ils font sécher  au soleil et vendent aux  
 différons peuples qui fréquentent Bakel. La matière colorante de cet indigofère, ainsi séchée  et pouvant se  conserver  
 fort long-temps, devient un objet de commerce très-lucratif. 
 Les colons du Sénégal coupent, au moment de la floraison, XIndigofera tinctoria dont ils font des bottes d’environ  
 deux mètres de circonférence ;  et les disposent par lits superposés dans des  cuves,  en les recouvrant  de quelques  
 pouces d’eau. Au bout de neuf ou dix heures, l’eau prend une couleur verdâtre et se recouvre d’une pellicule irisée  
 cuivrée.  Dès  ce moment la fermentation commence à s’établir, et on la reconnaît aux bulles de gaz  qui viennent  
 crever à la surface. On décante aussitôt et on procède au battage en se- servant de pagaies avec lesquelles  on  agite  
 fortement pendant une heure ou deux. Lorsque la liqueur d’essai indique le point exact de la formation de l’indigo,  
 on ajoùte une certaine quantité d’eau de chaux limpide, et on laisse reposfer le liquide pendant environ une heure,  
 temps suffisant pour  la précipitation de la matière colorante. Celle-ci est placée sur des claies pour égoutter l’eau ;  
 on la fait ensuite bouillir dans une chaudière pendant trois  heures,  et  on la fait passer sur des claies couvertes de  
 toile pour l’écoulement complet de l’eau ; enfin on achève la dessiccation en la mettant en presse. 
 L’Indigofera tinctoria a été cultivé, avec XI. Anil de l’Amérique équinoxiale, par les Français qui ont tenté de  
 coloniser les rives inférieures du Sénégal ; mais  le produit de l’une et -de l’autre de ces espèces de plantes tinctoriales  
 n'ayant pu balancer, à beaucoup près,  les dépenses qu’occasionaient et la  culture et la fabrication de  l’indigo  
 , cette branche d’industrie est sur le point d’être abandonnée- 
 L’expérience nous a convaincus, dans ces dernières années, que les deux espèces tinctoriales d’Indigofères ci-des-  
 sus mentionnées ne pouvaient pas se travailler  ensemble,  et qu’il ne résultait de leur mélange qu’une faible quantité  
 d’indigo de mauvaise qualité. En effet, la première espèce ( /.  tinctoria) entre en fermentation deux heures au  
 moins  avant la seconde, en sorte que si l’on veut attendre la fermentation complète de celle-ci, on perd la  totalité  
 de la première.  Le battage de l’une s’opère également avec plus de célérité que celui de l’autre, et ainsi de  toutes  
 les autres opérations. 
 Il  est  encore  une autre cause qui  influe puissamment sur la qualité  de  l’indigo, du  Sénégal.  C’est la  matière  
 pulvérulente excessivement fine dont sont chargées en dessous les feuilles de la plante.  Cette poussière  se détache  
 des feuilles lors de la macération, et par son extrême division  reste suspendue dans l’eau où se précipite la substance  
 colorante avec laquelle elle s’unit, et dont elle altère nécessairement la  pureté. L’atmosphère  est  d’ailleurs  
 tellement  chargé de poussière qu’il s’en dépose une grande quantité dans les cuves pendant la fabrication  de l’indigo. 
  M. Chevreul a  trouvé effectivement quatorze pour cent  de matières  étrangères dans l’indigo  du  Sénégal.  
 C’est à cette circonstance  que nous devons attribuer l’altération de l’indigo  obtenu jusqu’à cette  époque  dans  les  
 divers établissemens agricoles de la colonie. 
 Des essais comparatifs nous ont démontré que la variété de l’espèce tinctoriale, indigène du Sénégal, produisait  
 une plus grande quantité d’indigo, à masses égales de plantes , que X Anil d’Amérique introduit dans la colonie. En  
 effet ,  cent vingt bottes de plantes de la première, chacune de deux mètres de circonférence et de quatre pieds et  
 demi de longueur, ont produit net douze livres d’indigo de bonne qualité, tandis que la même quantité de la dernière  
 espèce n’a donné que huit  livres de même qualité. Mais les graines  de l’espèce du Sénégal  ont  le grave inconvénient  
 de rester quelquefois plus  d’un an dans la terre sans  donner aucun signe de germination,  tandis que  
 celles dè X Anil au contraire germent  trois ou quatre jours après leur mise en terre. Les  agriculteurs ne tardèrent  
 pas à reconnaître la cause de  cette germination tardive. Ayant remarqué que ces semences étaient revêtues d’une  
 tunique épaisse, cartilagineuse et crustacée,  enduite en même temps d’une sorte de vernis imperméable, qui em