10 FLO RÆ SENEGAMBIÆ TENTAMEN.
Remarques sur les genres TJNONA et U V A R IA .
La famille des Anonacées est encore un des groupes de Végétaux, dans lesquels l'organisation primitive de
l’ovaire éprouve de notables altérations lorsqu’il arrive à l’état de fruit. D’après un grand nombre d’observations
et d analyses que nous avons faites, il nous est démontré que quatre des genres appartenant à cette famille, et
adoptés par les auteurs les plus modernes, doivent être réunis en un seul. Ces genres sont Asimina, Porcelia,
Uvaria et Unona. Pour ne parler ici que des genres Uvaria et Unona, les seuls auxquels on ait rapporté plusieurs
des Anonacées de la Sénégambie, nous ferons remarquer le peu de valeur et même le peu de fondement des caractères
sur lesquels on a fondé leur distinction. Ainsi en prenant pour point de comparaison la Monographie des
Anonacées de M. Dunal et le Systenta vegetabïlium du professeur De Candolle, on voit que le genre Uvaria offre
pour caractères distinctifs des carpelles charnus multiloculaires, polyspermes, ayant les graines disposées sur deux
rangées longitudinales. Dans 1 Unona les carpelles sont secs, indéhiscens, à une ou plusieurs loges, contenant des
graines disposées sur une seule rangée longitudinale. Examinons chacun de ces caractères. 1°. Selon les auteurs,
les fruits ou carpelles des Uvaria sont charnus, et ceux des Unona sont secs ; mais nous pouvons assurer que cette
différence n existe pas dans la nature. Le péricarpe, dans les Unona, est tout aussi charnu que celui des Uvaria :
c’est un fait hors de doute pour tous les voyageurs qui ont été à même d’observer ces végétaux vivans. Il est vrai
que quand on les examine dans les herbiers, la partie charnue, réduite par la dessiccation, devient coriace, sèche,
mais ce n’est pas sur cet état dénaturé qu’il faut apprécier les caractères d’un organe. Le fruit de toutes les espèces
que nous avons précédemment décrites, était bien évidemment charnu. D’ailleurs l’Unona esculenta de M. Dunal,
que Roxburgh appelait Uvaria esculenta, a, selon ces auteurs, des fruits qu’on mange; ils sont donc charnus
lorsqu’ils sont encore frais. Ainsi sous le rapport de la consistance du péricarpe il n’existe aucune différence entre
les deux genres qui nous occupent. 2°. Maintenant dans Y Uvaria le péricarpe serait à plusieurs loges, tandis qu’il
serait généralement à une seule loge dans l’Unona. Mais ici c’est encore une erreur, et qui provient de ce que les
auteurs qui l’ont commise ont négligé ce précepte fondamental émis par mon père, que c’est dans l’ovaire qu’il faut
rechercher la véritable structure du fruit. En effet, si l’on examine l’ovaire dans les deux genres, avant ou peu
après la fécondation, on voit qu’il est constamment et sans exception à une seule loge; à l’angle interne de cette
loge, le long de la suture longitudinale, on trouve un assez grandnombre d’ovules disposés généralement sur
deux rangs. Mais comment se fait-il que les auteurs décrivent le péricarpe qui résulte de cet ovaire uniloculaire,
comme à plusieurs loges ? Yoici l'explication de cette différence. A mesure que l’ovaire se développe après la
fécondation, le péricarpe devient charnu, retenu par une enveloppe extérieure qui est assez résistante, la paroi
interne cède et s’interpose entre les graines qui sont peu nombreuses, et à l’époque dè sa maturité le fruit parait
alors à plusieurs loges. Mais dans toutes les espèces où la partie charnue du péricarpe prend moins de développement,
la paroi interne reste intacte et le fruit continue de n’offrir qu’une seule loge. Entre ce fruit qui reste
ainsi à une seule loge et celui dans lequel, par le développement accidentel de la paroi interne, les graines sont
séparées par de fausses cloisons, existe-t-il une différence d’organisation? Non sans doute, le type est le même,
et la différence n est qu accidentelle et par conséquent de peu de valeur. Aussi avons-nous cru devoir réunir ces
deux genres en un, en lui conservant le nom d'Uvaria qui est le plus ancien.
Nous avons eu récemment l’occasion de reconnaître que M. Blume, dans sa Flore de Java, a fait des observations
à peu près analogues aux nôtres sur la structure de l’ovaire dans les deux genres précédens. Cependant ce botaniste
propose encore de distinguer ces deux genres, en ne laissant toutefois parmi les Unona que les espèces dont le-
fruit est alongé et toruleux ; mais cette distinction nous paraît tout-à-fait artificielle.
A. RICHARD.
MENISPERMEÆ. 11
MENISPERMEÆ. J i ss.
CISSAMPELOS. L.
Flores unisexuati, monoici aut dioici. M a sc . Calyx profundè 4-partitus, laciniis patulis.
Corolla hypogyna monopetala, subcupulæformis integra aut lobata, calyce multô brevior,
rarissimè petala quatuor ; stamina 4 monadelpha. Femin. Calycis sepalum unicum; corolla
unipetala, calyce sepalo opposita. Ovarium excentricum, obliquum, uniloeulare, uniovu-
latum, ovulo erecto; stylus subtrigonus, apice subtrifidus. Stigmata tria obtusa. Drupa
parva obtusa apice laterali ; nuce instar ferri equini curvatâ. Semen teres, uti nux, curvatum.
Embryo in endospermio carnoso, parco, nidulans. '
Caulis suffruticosus, flexuoso-sarmentosus. Folia alterna exstipulata. Flores minutissimi
axillares, raeemosi aut corymbosi.
CISSAMPELOS MUCRONATA. Nos.
C. foliis cordalis, integris apice obtusis mucronatis, utrinque præserdm sùbtùs tomentosis ; floribus
masculis in racemum folii longitudine disposilis, bracteatis; flor. femin. subspicatis bracteatis.
Caulis sarmentosus, teres, crassitie cligiti minimi, uti folia cæteræque partes, griseo-tomento-
sus- F olia alterna petiolata subcordato-reniformia, sin ulato , integra, subtùs pallidiora, apice
obtuso subemarginata, mucronata, mucrone brevi, molli; petiolo unciali, teretiusculo.— F lores
unisexuati : masculi minimi umbellati • umbellæ paucifloræ pedunculatæ , 3-4 in axillâ bracteæ
subcôrdatæ , petiolatæ , et spicam folio quadruplé longiorem, distantiflorem efformantes ; um-
bellarum pedicellis gracilibus subcapillaribus. — Calyx 4-sepalus, patens ; sepalis æqualibus, oblongis
obtusis, intus glabris, externè lanuginosis. — C orolla unipetala, calyce brevior, unilateralis, basi
columnam antheriferam amplectens, obtusissima, integra. — S tamina 4 monadelpha ; androphorum
brevissimum ; antheræ biloculares, didymæ, loculis subrotundo-ovoideis. — F lores feminei spicati,
spica folio longiori; flores in axillâ bracteæ cordatæ, brevitèr petiolatæ, mucronatæ, 10 - 12 pedi-
cellati, plerique abortivi.—Calycis sepalum unicum, oblongum, acutiusculum.—C orolla unipetala,
obtusa, sepalo opposita. — Ovarium gibbosum, uniloeulare, uniovulatum.— S tylus brevis.— S tigmata
tria obtusa. — D rupa carnosa rubra, pisiformis, subverrucosa 5 nux ossea, instar ferri equini arcuata
verrucosa, indehiscens. — S emen nuci conforme. Integumentum tenue. Endospermium carnosum.
Embryo teres, ferè longitudine endospermii, hippocrepicus in endospermio nidulans 5 cotyledones
angustæ, radiculâ paulô breviores.
C rescit frequens in sylvulis regni Walo.
F loret mensibus Sèptembre et Octobre.
OBSERVATIONS. Cette espèce nous a paru nouvelle. Cependant elle se rapproche assez du Cissampelos tomen