valves, dont chacune porte les graines attachées sur le milieu de sa face interne ; si nous remarquons que
ces graines arillées se composent d’un embryon droit et cylindrique placé au centre d’un endosperme charnu,
toute espèce de rapport et d’affinité cessera entre ce genre et les deux familles auxquelles il a été successivement
rapporté, quoique, il faut en convenir, par son habitas, il ait une si grande ressemblance avec les Crucifères ou
les Cleome.
Mais dans quelle famille devra être rangé ce genre? Nous ne saurions répondre bien positivement à cette
question, et nous n’avons que des doutes, des approximations à présenter ici à ce sujet. Deux des caractères les
plus saillans de ce genre, sont: 1° sa capsule uniloculaire, à trois trophospermes pariétaux, s’ouvrant en trois
valves, portant les graines sur le milieu de leur face interne ; 2° un embryon droit dans un endosperme charnu.
Parmi les familles de plantes polypétales, dans lesquelles se trouvent réunis ces deux caractères, celles dont notre
plante se rapproche le plus sont les familles des Violariées et des Drosérâcées. Mais l’absence de stipules dans le
genre Wormskioldia, l’ovaire terminépar trois styles distincts et divariqués; éloignent ce genre de la première de ces
familles pour le rapprocher davantage de la seconde. En effet dans le genre Drosera, qui en est le type, nous trouvons
également un calice monosépale, tubuleux par sa base, cinq pétales alongés, insérés ainsi que les étamines vers
la partie inférieure de la paroi interne du tube calicinal ; trois styles, mais profondément bifides, tandis qu’ils sont
simples dans notre genre. Cette masse de caractères communs nous paraît être de quelque poids en faveur du rapprochement
que nous proposons, et malgré le port si différent du genre Wormskioldia, peut-être conviendra-t-on
avec nous que, dans l’état actuel de nos connaissances, c’est des Drosérâcées qu’il se rapproche le plus. Cependant,
nous le répétons, ce n’est qu’avec doute que nous lui assignons cette place, et seulement en attendant que quelque
nouvelle découverte nous en révèle une meilleure.
Le caractère de ce genre, tel que nous venons de le présenter, diffère sensiblement dans plusieurs points im-
portans de celui qui avait été précédemment donné par MM. Thonning et Schumacher. En effet, ces botanistes
disent que l’insertion des pétales et des étamines se fait au réceptacle ; nous avons au contraire constamment vu les
pétales et les étamines attachés à la paroi interne du tube calicinal; et comme celui-ci se détache circulairement par
sa base, peù de temps après la fécondation, il entraîne avec lui les étamines et les cinq pétales. Les mêmes auteurs
disent aussi que les graines sont attachées aux sutures. Je les ai au contraire toujours observées insérées au milieu
même de chacune des trois valves.. Malgré ces différences nous nè doutons pas cependant que nous n’ayons eu en
vue le même genre que les botanistes danois.
Explication de la planche XI. — â. Bouton de fleur.—b. Fleur entière.—-c. Calice fendu longitudinalement
pour faire voir l’insertion des pétales et des étamines.—-d. Pistil. —e. Fruit entier.—f. Graine grossie avec son
ârille et son podosperme.— g. La même coupée longitudinalement.— h. Embryon.
A. RICHARD.