COMBRETÜM NIGRICANS. L eprieur in herb.
C. caule arboreo erecto, inermi ; ramis subfastigiatis; foliis oppositis breyè petiolatis, ovato-lanceo-
latis, supernè glabris lucidis glaucis, subtùs brevissimè rufo-velutinis; fructibus in racemos laxos bre-
vesque dispositis; alis glabris ferrugineis. Nob.
A rbor erecta, ramosa, inermis; cortice cinereo, longitudinaliter rimoso, à ligno secedenti;. ramis
subfastigiatisj oppositis, cinereo-pulverulentis. | | | F olia opposita, brevè petiolata, ovato-lanceolata,
subacuminata, integra, supernè glaberrima lucida, glauca, subtùs brevissimè rufo-velutina, dessic-
catione iiigricantia, adulta 3-4 poil, longa, 2 poil, circiter lata. — F lores non vidimus. — F rucxus in
racemos axillares laxos brevesque dispositi, pedicellati, basi articulati, decidui, 4_alati, oblongi, basi
vix emarginati j alis glabris, ferrugineis, circiter 1 pollicem longis.
C rescit in montosis prope Bakel regionis Galam; etiam in sylvaticis ad ripas Gambiæ.
F ructus maturescunt Augusto.
OBSERVATIONS. Cette espèce a quelque ressemblance par son port et son feuillage avec le C. altum. Nous
regrettons de n’avoir à notre disposition que des individus sans fleurs, d’après lesquels il nous a été impossible de
donner une description complète et suffisante pour fixer l’opinion des botanistes sur la validité de cette espèce qui
a été d abord trouvée par M. Leprieur dans le pays de Galam, et que nous avons rencontrée également sur les bords dç la Gambie.
GUILLEMIN et PERROTTET.
RHIZOPHOREÆ. R. B rown.
RHIZOPHORA. Loti..
Calycis tubus obovatus ovario adhærens, limbus lobis 4 - i 3 oblongo-linearibus persisten-
tibus. Petala tot quot calycis lobi, oblonga apice biaristata convoluta et juniora stamina 2
ante quodque petalum sita amplectentia. Stamina petalis numéro dupla. Antheræ erectæ
ovatæ, basi insertæ. Ovarium junius biloculare, ovulis pluribus pendulis. Stylus 1 apice bi-
fidus. Fructus calyce coronatus indehiscens i-spermus. Semen parvulum. Albumen nullum.
Embryo inversus, germinans è semine longé exiliens.
Arbores in uliginosis præsertim maritimis crescentes, glabræ, facilè radicantes. Folia opposita
pinguiuscula, integerrima. Pedunculi axillares. {Char, esc D C. Prodr. 3 ,p . 3 i .)
RHIZOPHORA M ANGLE.
R. foliis obovato- oblongis obtusis', pedunculis a-3-floris petiolo longioribus, fructibus subulato-
clavatis. {DC. I. c.) Flores 8-andri, pallidè flavescentes. Fructus drupaceus.
Rhizophora Mangle Linn. Spec. 634- DC. I. c. p . 32. Jacq. Amer. p. 1 4 1 , tàb. 89. Catesb. Carol.,
tom. 2., tab. 63. {bona.)
C rescit in locis saisis lutosis ad ostia fluminum Senegambiæ. Copiosè occurrit circà Saint-Louis,
ubi dicitur Khéech à Nigritis; etiam ad ripas maris conterminas fluminum Gambiæ et Casamanciæ.
F loret à Septembre ad Martium et ferè toto anno.
OBSERVATIONS. Cette plante, décrite dans tous ses détails par la plupart des auteurs, et connue des voyageurs
sous les noïns de Palétuvier et de Manglier, se trouve abondamment dans les localités vaseuses et salées sur les bords
des fleuves et rivières de la Sénégambie qui avoisinent la mer. C’est bien la même espèce que celle qui croit si
abondamment aux Antilles, au Mexique, à la Louisiane, à la Caroline et au Brésil. Dans les environs de Saint-Louis,
et notamment aux Fours-à-Chaux, le bois du Manglier et celui de VAvicenma sont les seuls combustibles dont on
fasse usage. Les Nègres emploient aussi ce bois, quoique peu dur, à la construction de leurs cases. Aux environs de
Joal et sur les bords de la Casamance, les racines de Palétuviers sont couvertes d’une quantité prodigieuse de deux
espèces d’huîtres dont les habitans font une grande consommation. Une seule racine en fournit souvent la charge de
deux hommes. ,
Les auteurs ont souvent parlé de la singulière germination des Rhizophora, et de 1 aspect pittoresque qu o ent
les racines pendantes de ces arbres à l’embouchure des rivières des pays chauds. On sait que leurs graines, a^ant
de tomber à terre et renfermées dans le fruit, émettent des espèces de racines en forme de baguettes, longues un
à deux pieds, lesquelles pendent des branches, et vont s’implanter dans le sol vaseux au moyen d'un assez grand
nombre de radicelles qui sortent de leur partie inférieure. Ces corps alonges et pendans ne sont pas, à proprement
parler, des racines, ainsi que les auteurs les ont considérés jusqu’à ce jour. A leur sommet, c est-à-dire au point où
ils sortent du fruit, on observe une articulation par laquelle ils se rompent et se détachept. C est en cet endroit que
la gemmule et les feuilles primordiales partent du centre de la baguette, la rompent latéralement et s élèvent ans
l’air. Le corps de la baguette est nu, excepté à là partie inférieure où, comme nous 1 avons dit plus haut, e e
émet de vraies racines. Il nous semble donc rationnel de considérer les baguettes pendantes des Rhizophora comme les
tigelles ou les premiers mérithalles de ces arbres, et non comme de véritables racines. En un mot, ces organes sont
assimilables aüx tigelles alongées et radiciformes d’une foule de graines en germination, tigelles que la plupart es
auteurs ont décrites sous le nom impropre de radicules. On doit à M. Turpin (Annales des Sciences nature es,
vol. XXI, p, 298) un travail très-remarquable sur ce sujet, qu’il a éclairci au moyen d’excellentes figures, et ou d a
fait connaîtrè parfaitement la véritable germination du Radis (Raphanus sativus). Ce qu il dit des préten ues racines
de cette plante est fort applicable aux baguettes des Rhizophora.
Outre les baguettes ou jets radiciformes sortant des fruits dont nous venons de parler, les Rhizophora^ emettent
de leur tronc et de leurs branches inférieures une grande quantité de racines adventives, qui vont s implanter en
terre, et prennent un accroissement considérable. Ces prétendues racines mettent en communication es parties
supérieures de l’arbre avec le sol, et persistent aù point de fournir presque exclusivement à celui-ci sa nourriture,
car le tronc principal ne devient plus qu’une simple partie d’un support commun ; tellement qu on a ît que es
racines adventives des Palétuviers exhaussaient les tiges de ces arbres à la manière des Palmiers. Iln y a ici aucun
exhaussement, ainsi qu’il résulte de l’observation que nous venons de donner, et nous croyons qu on a tort e con
sidérer toute la partie de ces rameaux pendans qui est hors de terre comme une racine. C ést une vraie ranc e,
organisée à la manière des branches dressées de l’arbre, et qui ne diffère de celles-ci que par sa direction, n pn mpt,
c’est une sorte de couchage que la nature emploie pour augmenter les moyens nutritifs de cette singulière plante.
PERROTTET et GUILLEMIN,