Le N . odorata, D C ., est, d’après la description, une espèce avec laquelle le N. rufescens a certainement beaucoup
de rapports ; mais le nombre des pétales différent dans les deux plantes, et surtout l'absence d’appendice
au sommet de l’anthère dans le N . odorata, ne permettent pas de les réunir. En effet, ce dernier caractère a fait
placer cette plante dans la section des Castalia, tandis que le N . rufescens doit se ranger parmi les Cyanoea, DC.
NYMPHÆA MICRANTHA. Nos.
N. foliis parvis rotundatis cordiformibus peltatis integerrimis petiolatis, petiolis longissimis graci-
libus, lobis divaricatis aeuminatis, sublùs rubescentibus violaceo-pùnctatis, supernè glabris pallidè
viridibus, inter lobos sæpiùs bulbiferis ; stigmatibus l 5 subsessilibus radiatis.
E hïzoma. grumosum basi petiolorum lanuginosum, lanâ molli rufescente, radicellis longissimis
rubiginoàs.__F olia parva, 3 poil, longa, a poil, lata, rotundato-cordiformia, peltata, integerrima,
petiolata , petiolis longissimis gracilibus, lobis aeuminatis divaricatis, subtùs rubescentia ma-
culis nigris notata, supernè glabra pallidè viridia, inter lobos sæpiùs bulbifera, bulbilüs sphæricis
pubescentibus.-CAi.Yx 5-sepalus, sepalis angustis lanceolatis aeuminatis violaceo-pùnctatis.—Petaua
1 0 , ‘1,-2 poil, longa, sepalis ferèminora, lanceolata, angusta, coerulea autpallidè coerulæa.—Stamina
numerosa ; filamentis albidis basi angustis ; antheris inæqualiter longis, filamentis visduplô longiorïbus
appendiculatis, appendicuds brevibus conico-teredbus— S tigmata i 5 subsessilia, radiata.—Ovamum
rotundatum.— Semina numerosissima, minima , nigricantia.
Ç rescit in paludosis peninsulæ Promontorii-Yiridis prope N’Batal ; in regione Galam ; in regno
Caypr, etCF
loret mensibus Septembre, Octobre, etc., et ferè toto anno.
OBSERVATIONS. N’ayant pu voir en nature le Nympkoea slcllata, Willd., il ne nous a pas ete possible, d après
les seules figures incomplètes que nous avons eu à consulter, d’établir une comparaison rigoureuse de notre espèce
avec celle-ci. Elle nous a paru suffisamment distincte par ses feuilles plus petites ; ses lobes plus courts, aigus; ses
pétioles beaucoup plus longs, plus grêles ; par ses stigmates au nombre de quinze au lieu de dis ; enfin par ses
sépales plus longs, étroits et non concaves ni obtus. En ajoutant à ces différences, la considération des contrées si
distantes entre elles dans lesquelles ces espèces vivent, nous avons cru devoir faire de celle du Sénégal une espèce
nouvelle en attendant que le N . stellala nous soit mieux connu.
NYMPHÆA ABBREVIATA. Nos.
N. foliis peltatis subro tondis integerrimis utrinque glabris, lobis parum divaricatis glaberrimis
rotundatis sæpiùs inæqualibus ; floribus albidis brevibus; antheris dissepimento distincte, valvis
incomplelè dehiscentibus ; stigmatibus i 5 radiatis.
R hizoma grumosum obconicum aut sphæroideum, rugosum, basi petiolorum lanâbrevissimâ cinereà
obsitum- radicellis elongatis teretiuseulis mollibus rufescentibus.—F olia peltata, orbiculata, inle-
gerrima utrinque glabra, sublùs concolora, basi-lobata, lobis parum divaricatis ; nervis 10 - 12 di-
visis medio proéminente penninervuloso, nervulis divergentibus anastomosantibus ad foliorum
margines. — F lores albidi, parvi, brevè pedunculati.— Calyx 4~sepalus brevis; sepalis lanceolatis
erectis medio viridiusculis margine albescentibus. — P etala 12 angusta, lanceolata, sepalis paulô
longiora. — S tamina numerosissima ; filamentis membranaceis angustis in stigma incumbentibus 3
antheris gracillimis filamenta superantibus bilocularibus, loculis incompletè dehiscentibus, marginibus
involutis, dissepimento valdè distincto, appendice tereti acuto instructis. — S tigmata i 5 libéra margine
involuta, supernè convexa, subtùs concava, canaliculata, apice indexa, crebris papillis onusta.
Habitat in aquis stagnantibus Casamanciæ, ad Kounoun in peninsulâ Promontorii-Yiridis.
F loret mensibus Marüo et Aprili.
OBSERVATIONS. Ce Nymphoea ne paraît avoir aucun rapport direct avec les autres espèces de la section des
Cyancea de De Candolle, dont il fait partie. Ses fleurs, d’un blanc sale, composées de pétales courts et roides, sont
portées sur un pédoncule fort court. Ses feuilles, de grandeur moyenne, ont une forme presque arrondie, parfaitement
entière, terminant un pétiole de même longueur que les pédoncules ; la cloison qui sépare les anthères
est apparente, et les bords des valves sont toujours relevés et non étalés, même long-temps après l’émission du
pollen.
N o t e s u r le s u sages d e s N YM PH Æ AG Ë E S .
. Les graines que contiennent abondamment les différentes espèces de Nymphoea que nous venons de décrire,
fournissent une nourriture Saine et avidement recherchée par les peuples des contrées où elles croissent, surtout
dans les temps de disette. Ils les mangent crues ou bouillies à la manière de leur farine de millet, appelée Couscous.
Ces graines, d’une finesse extraordinaire, ont légèrement le goût de celles du Pavot blanc,
Les sangliers ou cochons sauvages, multipliés en Sénégambie, sont aussi très-friands des graines de ces Nymphoea,
et surtout de leurs racines tuberculeuses. Il en résulte que, dans certaines localités un peu désertes, ces animaux
finiront par les détruire complètement. En attendant, le nombre de ces Plantes aquatiques, dont pendant une
partie de l’armée les marigots, les marais et les mares d’eau de l’intérieur des terres sont couverts, est considérable.
On est surpris, à l’époque de la maturité de leur graine, de voir arriver le soir dans les villages lés femmes
et les enfans chargés de leurs nombreux fruits encore entiers. Ils les étendent au soleil devant leur case pour les
faire sécher et les faire ouvrir naturellement. Ils ne réduisent leurs graines en bouillie que lorsqu’elles ont subi une
sorte de torréfication qui leur fait acquérir un goût fort agréable. Ivl. Leprieur nous apprend dans ses notes que les
habitàns mangent également les racines farineuses de ces Plantes après qu’elles ont été cuites sous la cendre ; leur
saveur se rapproche de celle des Pommes de terre.
Les Nègres donnent le nom de Diakhar aux Nymphoea Lotus et coerulea.
PERROTTET et GUILLEMIN.