
5 4 EXPLICATION DES PLANCHES
P LA N CH E X X IV .
DISPOSITION DES FILONS VUS HORIZONTALEMENT, tome V , page l o i ;
On appelle mines, les excavations souterraines que l’on creuse pour en retirer le minerai ; le
lieu qui contient l’assemblage du minerai et des substances qui y sont mélangées se nomme
git. Les gits se rencontrent en couches , dans des fentes, dans de grandes excavations, par place,
ou disséminés dans le sable. Les premiers gits se nomment couches ; les seconds fion s ; les troisièmes
masses ou stockwerck ; les quatrièmes rognons ; et les cinquièmes seijfenverck.
Un grand nombre de couches minérales se trouvent dans des terrains, anpiens, d’autres dans
des terrains de transitions, d’autres dans des terrains modernes j et d’autres dans des terrains d’allu-
vion. On donne au minerai que ces derniers contiennent le nom de minerai d’ alluvion : un grand
nombre de minerais de fe r , exploité, se trouvent dans cette situation.
Quoique le mot filon z\t eu différentes acceptions en France, que quelques géologues, tels que
Desmarets et Duhamel père, se soient servis de cette expression comme synonyme du mot giti
nous croyons ne devoir appliquer ce nom-, avec la généralité des géognostes français, qu’aux
fentes remplies de minerai, et le regarder comme la traduction du mot allemand gange.
Si tous les géologues sont d’accord sur la formation des couches minérales, s’ils les regardent
comme contemporaines à celle des pierres qui composent les montagnes, il n’en est pas
ainsi de la formation des filons. Juncke en rapporte l’origine à la création; Utmann, Eler-
lein , Meyer, l’attribuent à l’action du soleil. Lehmann considère les filons comme les rameaux
d’une masse énorme répandue dans l’intérieur du globe ; Stahl, comme l’ouvrage d’une révolution
unique et momentanée, tel que le déluge de M oïse; Hençkel et Trebra, comme le produit
de la fermentation ; Zimmermann, comme le résultat d’une transmutation.
Werner, qui a combattu victorieusement toutes ces opinions , regarde les filons comme ayant
d ’abord été des fentes vides qui ont été formées à différentes époques, mais toutes d’une
époque postérieure à la formation des masses dans lesquelles elles sont ; que les matières que l’on
trouve dans ces fentes proviennent d’une suite de précipités qui ont rempli en totalité ou en
partie les espaces vides ou fentes existant dans les roches, et en a fait des filons ; que ces précipités
sont entrés par la partie supérieure des fentes qui étoient ouvertes, et qu’ils ont été formés
par une dissolution aqueuse qui couvroit la contrée où ces fentes étoient.
Malgré les nombreuses observations qui paroissent contredire cette opinion, nous pensons
qu’ il est convenable de ne lui présenter ici aucune des objections que l’on pourroit lui faire ;
au reste, cette opinion est la plus généralement adoptée.
Le i couches et les filons ont des directions et des inclinaisons. On appelle direction, la tranche
horizontale faite dans le g i t , et inclinaison, sa plus grande pente, ou celle qui est dans une di-
jrection perpendiculaire à la direction principale.
On donne le nom de salbandes, en allemand saalbandes^, aux deux grandes surfaces qui encaissent
le filon; la salbande supérieure se nomme to it, l’ inférieure mur.
Puissance : c’est l’épaisseur du git. Quelquefois elle est constante ; mais le plus souvent elle
est variable. Les filons S’étranglent ou se renflent, Lorsque la puissance est très-foible, on donne
au filon le nom de veine y veinule ou filet.
Gangue : désigne les substances qui remplissent le git avec le minerai ; elle peut être stérile y
mêlée de points de minerai, contenir du minerai en petites masses, dispersée eii rognons,
former des bandes , des couches distinctes, ou dispersées dans le .minerai.
Dans quelques pays à mines, les filons sont parallèles ; dans d’autres , ils ont des directions
très-variées ; ils se croisent, se traversent, se ramifient.
Souvent, dans les croisemens des filons, les minerais s’enrichissent ; d’autres fois ils s’apau-
vrissent ; plusieurs conservent, après s'être traversés, leur allure et leur richesse ; d’autres se dérangent;
î’un entraîne l ’autre après lui.
Quand un filon perce jusqu’à la surface du sol, on donne le nom & affleurement à la trace que
POUR LA MÉTALLURGIE. 55
l ’on apperçoit. Si de l’affleurement le filon se perd promptement en diminuant de puissance,
on le nomme coureur de gaV n; s’il se perd, en augmentant de puissance, on lui donne le nom
Marnas.
'Enfin, les filons sont nobles ou sauvages, selon qu’ils contiennent du minerai en abondance,
ou quils en sont dépourvus. , , . , . . . . ,
..Nous devons observer que la planche que nous allons décrire, étant une projection horizontale
des gits de minerai, indique leur direction. ^
A B . Filon principal. Ce filon est mal réglé; il est large dans des parties, étroit dans’ d’au-
très; il varie dans les proportions de minerai qu’il contient ; il est dérange de sa direction; enhri,
il présente plusieurs des accidens que l’on remarque en exploitant ces filons.
C D. Branche du filon principal L M , stérile , sauvage ou ignoble dans la plus grande partie
de son cours. Ce filon étrangle le filon principal A B en I , où il le rencontre.
E F . Autre branche stérile du filon principal L M , ou du tronc L C , de la branche L D .
Cetre branche traverse le filon principal A B et la petite branche K S : il occasionne un nouveau
dérangement dans le filon principal A B , au point où il le traverse.
G H . Filon dérangeant. C e filon rencontre en B le filon principal A B , le dérangé de sa
direction jusqu en H ; mais celui-ci reprend ensuite sa direction primitive de H en B.
I K. Branche du filon principal L M , ou mieux de la branche C D . Cette branche coupe
le filon principal A B , et contribue, avec les autres, à son dérangement.
K D . Dans ce filon ignoble on v o it, sur la face gauche, une fente ou elle est plus foncée
que le reste du filon. - . .* .
LM . Filon principal, traversé par une fente que 1 on remarque dans la partie la plus noire ;
du point L partent plusieurs branches qui s ecartenr du filon principal.
M Q. Fente ou fissure existant entre les deux filons principaux A B et L M.
N O. Branche accompagnant î c’est un filon qui s'écarte en N , du filon principal L M , qui
suit, jusqu’en O , une direction parallèle, et qui s’écarte ensuite de O en &c. du filon principal.
R S . Petite branche qui s’écarte en S du filon principal A B , et qui rencontre et croise la
branche stérile E F . .
T U. Petite vein'e qui rencontre en X la veine principale L M.
X Y . Petit filer qui rencontre en X la petite veine T U . , , .
Z . Branche du filon principal A B , qui s’en écarte et s’en sépare en i , pour s’y réunir en i .
i . Point de division et de renflement du filon principal A B .
1. Point de réunion ou de séparation de plusieurs branches.
3. Espace stérile entre les deux divisions du filon principal A B.
4. Espace stérile formé par la branche Z , et une.autre division du filon principal A B .
Comme cette planche a été copiée d’après celle que M. Duhamel p ir e , inspecteur-général
des mines, et membre de l’Académie royale des Sciences, a fait imprimer dans sa Géométrie
souterraine, nous invitons les personnes qui voudront avoir de plus grands détails,, à consulter
cet ouvrage.
^ P L A N C H E X X V ,
CONTENANT DES SOUFLETS, MACHINES SOUFLANTES ET VENTILATEURS,, tome VI ,
page 1 66*.
Figure i re. Souflets coniques, existant du tems d’Agricola. Ces souflets étoienc mus à’ la
main ; la têtière formoit le g it, et le filon opposé le volant.
a. . Têtière faisant fonction: de git. C ’est un cercle plan en bois, fixé sur un support.
b. Bure, canal de taie que l’on place dans la tuyère , et par lequel l’air sort du souffet.
c. Volant, plan de bois circulaire, d’ un diamètre plus grand que celui de la têtière : on-l’avance
vers la têtière pour expirer l’a ir , et on le retire ou l’éloigne pour 1 aspirer.
d. Ouverture par laquelle l’air encre dans, le soufleu