menti di colonne marmoree nella diruta Cattedrale, immagine non più alta di novantun centimetri, non più
larga di settantasei, di un originale greco ben più nobile e sereno del Laocoonte Valicano. Che altro resta
fuor di questo Museo adesso scoperchiato e sconnesso?
<1 Resta il misero avanzo sotterraneo di una cappella degli Ottimati, dove pochi mesi fa ferveva tanta vita
giovanile, restano i fiorili marmi commessi e i begli ornati e i putti ridenti nella diruta cappella del Crocifisso,
là dove sorgeva il maggior tempio di Reggio, opera di quel Mori che aveva rifatto tutta la pianta della
povera città dopo l’esterminio del 1783. Restano sull’altura le rotonde torri del Castello cinquecentesco. Ma
soprattutto resta 1 eterna natura circostante che tien luogo dei monumenti infranti, delle statue abbattute, e
delle dolci voci che hanno risuonato per quelle vie e in quell’ondante seno. In questa eterna natura è ancora
la Grecia, l’antica e indistruttibile madre di Reggio.
Racconta una leggenda greca che il grande cantore Aristone di Reggio fu sfidato una volta da Eunomo,
musico di Locri, in un certame della sacra Delfo. « Non può Aristone reggino vincere » disse Eunomo di
Locri, « poiché non può un cantore locrese esser vinto da uno di Reggio, dove anche le cicale sono mute. »
Ed Aristone era già vicino alla vittoria, quando una cicala si posò sulla cetra di Eunomo cui éràsi rotta
fpjl ' una corda, e così lo soccorse che Aristone di Reggio restò vinto.
I Le parole di Eunomo tornano, come allora, a simbolizzare il nuovo sterminio: « Reg-
I tillÉ iill gio dove anche le cicale sono mute.... » <| VITTORIO -SPINA7 7 0 ] A
REGGIO. C| La route qui, de Naples la grecque conduit à la grecque Rhegion, suit
M ■ ffi la cote ondoyante de la mer Tyrhénienne; la première partie du voyage s’effectue dans M •
ilsi O le milieu de la nuit, la seconde vers le matin. Pendant les heures nocturnes la mer S U
Tyrhénienne, qui reflète les étoiles, est calme comme lorsque ses eaux se partagèrent au passage du grand
navire d’Enée, naviguant silencieusement à la voile, les rames au repos, vers Cumes et Rome mère, tandis
que le sommeil éternel tombait du ciel sur les tempes humides du vigilant Palinure, comme le chante Virgile.
C[ A chaque arrêt, dans ces parages déserts, parmi les maisonnettes s éveillant au sourire de la mer, résonnent
les noms dérivés des villes grecques, comme des rejetons toujours refleurissants. Temesa, dont le bronze trempé
donna des armes aux guerriers d’Homère, Métauria sur le fleuve du même nom, à l’embouchure duquel on
pêche de nombreux thons, et où l’on croit que le doux Stesichore, poète des amours, vit le jour; Mesima,
aujourd’hui Rosamo, aux tombeaux découverts apparaissant au soleil comme de sévères divinités grecques, et
où, de la lointaine Chalcis, aborda l’errant Oreste pour aller déposer l’arme sanglante dans le temple d’Apollon
à Reggio; et la riante Scylla sur le pic escarpé surplombant la mer où, sur la haute proue de son navire,
Ulysse passa armé de lances, pendant que le monstre, sortant de la profonde caverne ses horribles têtes et
ses griffes ravissait ses fidèles compagnons.
Mais au tournant de la dernière pointe Reggio paraissait à nos yeux, blanche le long de la plage, entre
la basse pointe de Calamizzi et les plaines élevées de Modona, dominée par des côteaux, des collines et des
plateaux dont les taches jaunes au milieu du vert donnent à ce pays une étrange apparence de pays grec:
une apparence et pas autre chose, désormais.
Reggio avait eu une civilisation millénaire depuis que ses premiers habitants, ainsi que ceux de Messine,
étaient venus de l’Eubée mère aussi de Cumes, de Naxos, de Catane et de Zancle. Seule avec Naples
et Tarènte, les trois grandes villes soeurs, elle était restée pour témoigner jusqu’aux derniers temps de la
puissance de Rome, de la civilisation grecque, éteinte partout ailleurs. Elle avait produit, ou recueilli des rois