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Matth. 26, v. 28. C’est un corps d’Ecritures qui contient les conditions et le
contrat de cette Alliance, l’histoire de la Naissance, de la Vie et de la Moit
de Jésus-Christ, la doctrine qu’il a enseignée, le progrès de ses prédications,
de celles de ses Disciples, et l’établissement de son Eglise. ■
La première et la principale partie de ce recueil se nomme I’E v a n g i l e ,
c ’est-à-dire, bonne nouvelle , nom que saint Matthieu lui a donne, parce
qu’elle nous apprend la naissance d’un Libérateur et du Sauveur de tous les
hommes, qu’elle enseigne la voie et les moyens de les conduire au salut ; ce qui
èst contenu dans quatre Livres, qui sont appelés YEvangile de saint M atthieu,
de saine Marc, de saint L u c , de saint Jean, lesquels sont mis et placés dans
ce rang , par rapport à l’ordre des temps auxquels ils ont été écrits, et non par
rapport à la qualité de leurs auteurs ; deux d’entr’eux, savoir saint Matthieu et
saint Jean, ayant été apôtres du Seigneur, et les deux autres n’en ayant été
que les disciples.
La seconde partie contient les Actes, c’est-à-dire, les actions et les prédications
des apôtres et des disciples de Jésus-Christ,
Ensuite sont les quatorze Epltres de saine P a u l, une aux Romains ,
deux aux Corinthiens, une qux Galates, une aux Ephésiens, une aux
Philippiens, une aux Colossiens , deux aux Thessàloniciens , deux à
Timothée, une à T ite , une aPhilémon, et la dernière aux Hébreux. Ensuite
sept autres Epitres surnommées Catholiques, parce quelles renferment les
règles universelles et générales du christianisme, et qu’elles sont adressées à
toute l’Eglise en général ; et de ce nombre sont VEpltre de saint Jacques, les
deux de saint P ierre, lès trois de saint Jean, et celle de de saint Jude.
Enfin ce qui termine le nouveau Testament, c’est le Livre de Y Apocalypse
de saint Jean l’Evangéliste, c’èst-à-dire, le Livre de ses Révélations, ou
Prophéties. Sur chacun de ces écrits on peut voir ce qui en est dit dans laver-,
tissement particulier qu’on a mis à la tete de chacun de ces Livres. il suffit de
remarquer que tout le nouveau Testament contient l ’histoire, non-seulement
des trente-trois années, de la Vie de Jesus-Christ, mais encore des soixante-
cinq années suivantes ; du progrès de la prédication de son Evangile depuis
l’année du monde 4000 jusques en l’année 4098.
Le premier et le plus ancien des écrivains du nouveau Testament et des
quatre Evangélistes, est saint Matthieu, l’un des douze apôtres de Jésus-Christ,
qui a écrit tout ce qu’il a appris, soit de la bouche même de son maître , soit
de ceux qui avoient eu avec lui de plus étroites liaisons. Il entreprit cet ouvrage
la sixième année après la niort de Jésus-Christ, à la sollicitation des Juifs de
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Jérusalem qui s’étoiènt convertis ; et comme il le composa principalement
pour les Juifs, il l’écrivit en leur langue, ou, comme disent S. Irénée et
Eusèbe, en la langue de leur pays, c’est-à-dire, en syriaque mêlé d’hébreu et
de chaldéen, langage que les Juifs avoient contracté pendant le temps de leur
captivité : fcest ce que saint Irénée, Origètie , Eusèbe, saint Athanase.,
saint Epiphane et saint Jérôme ont entendu lorsqu’ils ont dit que l’Evangile de
saint Matthieu avoit été écrit en hébreu. L ’Histoire Ecclésiastique assure, que
Pantjpnus étant allé aux Indes, il y trouva- l’Evangile de saint Matthieu écrit
en hébreu, qui y avoit été apporté par l’apôtre saint Barthélerni, et que ce*
exemplaire y étoit encore du temps de l’empereur Commode. L ’auteur de la
Vie de saint Barnahé rapporte que cet apôtre étant allé prêcher l’Evanrile en
Grèce, il y avoit porté un exemplaire.de l’Evangde de S. Matthieu, qui fut
ensuite trouvé dans son tombeau sous- le régne de l’empereur Zénon ; mais
plusieurs savans croyent avec beaucoup d’apparence que cfétoit un exemplaire
grec, et non hébreu, comme l’a supposé Antime , qui cherchoit à quelque
prix que ce lût des autorités pour soustraire son évêché de la jurisdiction du
patriarche d'Antioche, d’autant plus qu’il n’y apas d’apparence que S. Barnabe
ait porté un exemplaire hébreu dans un pays où personne n’eût entendu eette
langue.
Saint Jérôme assure qu'il a vu un exemplaire hébreu de saint Matthieu qui
étoit gardé dans 'la bibliothèque de Césarée, à Berée et ailleurs, sur lequel il
a traduit cet Evangéliste ; mais on ne sait si cet exemplaire étoit celui dont
s’étoient servi les Nazaréens et les Samaritains, et qui étoit altéré, ou si c’étoit
un exemplaire copié exactement sur celui de saint Matthieu ; mais quoi qu’il
en soit, aucun de ces exemplaires ne se trouve plus, car celui qui a été imprimé
depuis par Munster, est l’ouvrage de quelque Juif moderne qui l’a traduit en
hébreu sur le latin.
On ne sait point du tout qui est l’auteur de la version grecque que nous
avons ; saint Athanase, ou l’auteur de la Synopse de l’Ecriture sainte, dit que
S. Jacques , évêque de Jérusalem, a traduit en grec l’original de S. Matthieu •
mais Eusèbe, sur l’autorité de Eapias, lib. 3 , histor. cap. 39, dit que chacun
1 avoit traduit en. sa propre ’-langue, et Origène assure que ces traductions
avoient bien des fautes, et bien des différences, aussi-bien que les copies
grecques, par 1 erreur et là faute des copistes, chacun s’étant donné la liberté
d’ôter et d’ajouter selon sa fantaisie ; et c ’est ce qui engagea saint Jérôme
de s’appliquer à les corriger sur la Concorde Evangélique, ou les Canons
dEusèbe , et sur ce qu il appelle la vérité ou, fidélité grecque, c’est-à-dire sur