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inférieures sont entières, les supérieures à trois lobes plus ou moins profonds, souvent
incisés ou pinnatifides, tous bordés de grosses dentelures en scie un peu obtuses, dans
le bas du limbe, pointues vers le sommet ; ces feuilles sont un peu échancrées en
coe u r à leur base, terminées en pointe, longues d’environ deux pouces, un peu pales
en-dessus, légèrement velues outre les soies piquantes dont nous avons parlé.
Les stipules sont au nombre de deux, soudées en une seule, située entre le pétiole et
le rameau qui nait de son aissèle; cette stipule est membraneuse, à deux nervures
principales et divisée au sommet en deux lobes aigus, tracés de la soudure des deux
stipules, dont elle est formée; elles se dessèchent et tombent de bonne heure, en laissant
sur la tige une cicatrice de chaque côté de la feuille.
Les grappes mâles naissent solitaires à l’aissèle des feuilles situées alternativement
à droite et à gauche du petit rameau, qui nait au milieu de l’aissèle; chaque grappe
est divisée en rameau pennés, et munie d’un bractée membraneuse au-dessus de la
base; l’axe de la grappe est glabre, d’un rouge purpurin clair; les pédicelles sont
blanchâtres courts ; les fleurs verdâtres, distinctes les unes des autres. Chacune d’elles
est composée d’une périgone à quatre lobes profonds et de quatre étamines, disposées
d’une manière analogue aux Orties d’Europe.
Les fleurs femelles ne me sont point connues et naissent probablement sur des pieds
différens. Il paroîtroit d’après la figure de Rheede (si elle appartient bien réellement
à l’espèce que je décris ic i) , que les fruits forment des globules arrondis et hérissés
de poils qui rappellent un peu la disposition de ceux de YUrtica pïlulifem.
H I S T O I R E .
La plante que je viens de décrire est provenue dans le jardin de Genève de graines
de Napaul, envoyées par M. Wallich, sous le nom que j’ai conservé. La figure du jardin
de Malabar ne s'y rapporte que d’une manière imparfaite, soit par ses feuilles, moins
découpées, soit surtout par ses grappes divisées en deux branches seulement au lieu
de se ramifier à la manière des feuilles pennées, soit enfin parce qu’il paroit, d’après
la description, que les fleurs seroient monoïques; Rheede dit que la plante du Malabar
s’élève jusques à la hauteur d’un homme; la nôtre (cultivée en serre chaude, il est
vrai) n’a jamais dépassé trois pieds de hauteur. Plukenet n’a donné aucune description
et sa phrase se rapporte à la citation de Rheede. La description de Forskahl, faite