H I S T O IR E .
Cet arbuste croît naturellement dans les montagnes du Canada, près du lac Cham-
plain, et se retrouve vers le midi des Etats-Unis jusqu’en Caroline. Il vit en pleine
terre dans notre Jardin où il fleurit au printemps, mais il n’a point encore porte
fruit.
Michaux, qui a découvert cette plante , l’avoit rapportée avec doute au genre Ile x ;
et en effet, l’examen de sa fleur ne permet pas de l’y réunir. Je l’en avois d’abord
séparé sous le nom de N uttallia ; mais *M. Rafinesque l’ayant établi sous celui de
Netnopanthes, et celui de Nuttalia ayant été employé par M. Sprengel pour un genre
de Légumineuses, j’ai cru devoir, pour éviter toute confusion, adopter le nom générique
de M. Rafinesque, en conservant le nom spécifique de Michaux qui est le
plus ancien*
Le Nemopanthes, comparé à Y llex et au Prinos, qui diffèrent à peine entr’eux ,
s’en distingue par ses pétales absolument libres et non réunis par la base, et surtout
jpar son calice presque nul, ou réduit à un simple rudiment en forme de bourrelet.
M. Rafinesque considère les organes que nous appelons pétales comme les pièces du
calice, tant le vrai calice est peu apparent ; mais l’analogie avec les genres voisins
ne permet pas de douter de *son existence sous forme rudimentaire et de la nature
pétaloïde des lanières intermédiaires avec les étamines.
Ces deux genres {YIlex et le Nemopanthes) appartiennent l’un et l’autre au groupe
des Aquifoliacées que j-avois proposé, comme famille distincte, en i8i3 ( Théor. élém .,
éd. i ), mais sans énoncer son caractère ; dès-lors M. Robert Brown ayant établi une
division des Rhamnées de Jussieu, qui me paroît devoir être adoptée, en Rhamnées
proprement dites et Célastrinées , je ne considère plus les Aquifoliacées que comme
une tribu^ de ces dernières. Les Célastrinées, qui se distinguent des Rhamnées principalement
par leurs étamines alternes avec les pétales et les ovaires libres, se partagent
en trois tribus naturelles :
i.° Les Staphylinées, qui ont des graines osseuses, tronquéés à l’ombilic, dépourvues
d’arille, un albumen nul ou très-mince, des cotylédons épais et des feuilles
composées. C’est à elles que se rapportent le genre Staphylea et le Turpinia de Ven-
tenat, dont le Dalrympelia de Roxburgh paroît faire partie ;
a.° Les Evonymées , qui ont les graines munies d’arille , non tronquées à la base,