chacun concourut à cet établissement , • grâces aux précieux envois de plantes et de
graines, que lui adressèrent les Directeurs de plusieurs jardins publics et les amateurs
les plus distingués de la Botanique , le Jardin de Genève se trouva, dès l’année suivante,
en état de servir à l’enseignement, et contribua déjà à répandre dans le pays
des plantes agréables ou utiles. Ce zèle ne s’est point ralenti, et chaque année de nouveaux
dons volontaires lui donnent le moyen d’accroître le nombre des plantes ou les
moyens de culture et d’enseignement. Dans ce moment même, on y construit un Conservatoire
destiné à loger les herbiers et les collections de graines ; cette construction
est due au don généreux d’un citoyen Génevois, qui a désiré garder l’anonyme et
auquel nous adressons ici l’expression de la reconnoissance publique et de la nôtre
en particulier.
Le goût de la peinture des fleurs étant très-répandu dans la ville, et le Directeur du
Jardin ayant eu occasion (*) d’apprécier le zèle avec lequel les amateurs de cet art
cherehoient les moyens de rendre leurs talens utiles, il les engagea à dessiner, sur
un plan convenu, les plantes qui fleuriroient dans le Jardin, afin d’en conserver le
souvenir et d’en former une collection, utile à la fois à la science de la Botanique et
aux arts du dessin. Cette demande fut écoutée avec faveur et déjà près de 3oo dessins
coloriés, faits d’après nature par les amateurs, ou donnés par les bienfaiteurs du
Jardin, composent cette collection, qui pourra, nous l’espérons, servir un jour d’exemple
de la manière dont l’esprit public peut, dans les petites Républiques, compenser
quelques-uns des avantages des grands Etats. C’est de cette collection que nous nous
proposons d’extraire, de temps en temps, les dessins des plantes qui sont ou nouvelles
pour la science, ou du moins non encore figurées convenablement dans aucun ouvrage,
pour les publier par livraisons successives, en les accompagnant des descriptions et des
notes propres à les faire connoître. Nous ferons nos efforts pour que ce travail puisse
devenir utile à la science, en fournissant aux botanistes des matériaux choisis, et qu’il
puisse peut-être aussi le devenir à Genève, soit en y encourageant l’étude de la Botanique
et celle des arts du dessin, soit en offrant aux personnes dont l’active coopération
a créé ou embelli le Jardin un résultat de cette fondation.
(*) M.r Moçino, l’un, des auteurs de la Flore du Mexique, m'ayant donné tous les dessins originaux de cet
ouvrage pour les publier en son nom, et ayant ensuite souhaité les ravoir à sa rentrée en Espagne, je témoignai le
désir d’avoir la copie des plus importans. Dans l’espace de huit jours les artistes et les amateurs de la ville , par un
accord spontané, ont bien voulu me copier près de mille dessins et ont ainsi conservé tout ce que cette collection con-
tenoit de plus remarquable. Je les prie de recevoir ici l’expression de ma gratitude.
I S f 3 ,
PINUS CA N A RI EN SIS.
P., FpUis $ubulatis ad angulosjcabris', ramorum juniorum inferiorurn solitariis glaucis,
adultohcm ternis yiridibùs lôngissimisy strobilis/niaximis:OVato-oblongis.
Pinus Canariensis. Büchy f l . can. p , 32. e t 3>[\. sine desc.
Hab. in Te^ieriffçe et Magnoe-Çanafice montosis. ■— ( Arbor. )
■ .
PIN DES CANARIES.
D E S C R IP T IO N .
L e s individus en fleurs que j’ai sous les yeux sont élevés de graines, âgés de quatre
ans, et hauts d’environ trois pieds. Leur tige est cylindrique, droite; dans la première
et la seconde année de leur vie , elle resta simple , ensuite elle se ramifia irrégulièrement.
Les rameaux qui,sont nés près de la racine sont restés grêles et semblables
à la tige de la première année ; de tronc s’est élancé, un peu dénudé à' sa base,
e t . légèrement branché au sommet.
g Les feuilles de la jeune tige et des rameaux inférieurs sont éparses, solitaires,
d’un vert glauque, presque gris, étalées, rudes au toucher, et munies sur les bords
de très-petites dentelures ; celles du bas ont à peine 6 à 8 lignes de longueur, et les
supérieures, vont en s’allongeant successivement jusqu’à 2 pouces environ. •
Les feuilles de la tige adulte et des grosses branches naissent trois à trois d’une
gaîne cylindrique et membraneuse, assez déchirée à son sommet; elles sont étalées,
longues de près d’un pied, d’un vert décidé, et nullement glauques, bordées sur
les angles de très-petites dentelures en scie. \