en une petite graine, vert dans tout le reste de sa longueur, presque cylindrique,
mais fortement creusé en gouttière sur le côté supérieur. Ce pétiole devient la côte
moyenne d’une feuille pinnatiséquée ; vers la moitié environ de sa longueur il
commence à porter quelques segmens ovales ou arrondis, opposes ou alternes ;
vers l’extrémité de la feuille ces segmens sont plus rapprochés, opposés, au nombre
de deux ou trois paires, plus grands que les inférieurs et souvent entremêles d autres
segmens très-petits. L’extrémité de la côte moyenne se termine par un segment
impair, à trois lobes, rétréci en coin à sa base et qui paroit évidemment formé du
segment terminal soudé avec deux latéraux. Tous ces segmens sont oblongs ou
ovales, inarticulés avec le pétiole ou la côte commune, légèrement velus, bordés
de dents en scie assez fortes, irrégulières et ça et là surdentelées.
Les feuilles qui naissent le long des tiges différent des précédentes en ce que
leur pétiole est plus court et d’autant plus court qu’il s’agit de celles qui sont situées
plus haut, que le nombre des segmens est aussi graduellement moindre, et que
surtout au lieu de la petite dilatation mèmbraneuse qui se trouve au bas des pétioles
dans les feuilles radicales, on trouve dans celles de la tige deux oreillettes stipulâmes,
foliacées, ovales ou arrondies, et bordées de grosses dents analogues à celles des
segmens.
Les feuilles florales, qui ne sont que celles du sommet de la tige, sont plus rapprochées
entr’elles que les inférieures et semblent dépourvues de pétiole ou de côte moyenne;
elles sont réduites aux deux oreillettes stipulâmes et au segment terminal. Toutes
ces parties sont plus oblongues et plus pointues que dans les feuilles inférieures.
De l’aisselle de chaque feuille florale nait un petit rameau qui porte à «sa base une ou
deux petites feuilles linéaires, entières et munies d’oreillettes stipulaires, étroites,
aigues et entières. Ce rameau se prolonge ensuite en un pédicelle cylindrique,
rougeâtre, uniflore, penché vers le sommet, de manière que les fleurs sont pendantes:;
la réunion dé trois à quatre rameaux semblables forme au sommet de chaque tige
une espèce de petit corymbe lâche et peu fourni.
Le calice est rougeâtre et légèrement velu en dehors; la partie indivise ou qui
correspond au tube est plane, en forme de disque; les vrais lobes sont au nombre de
cinq à s ix , en forme de triangle allongé, pointus au sommet, disposés avant la
fleuraison en estivation valvaire, avec la pointe légèrement tortillée ; de l’aisselle de
chacun de ces lobes part à l’extérieur un appendice oblong, presque linéaire,
de moitié plus court que les lobes et étalé même pendant l’estivation. La surface
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interne du calice est pâle, blanchâtre le long des lobes, jaunâtre sur le disque. De
cette partie jaunâtre ( formée par l’expansion du Torus sur le calice) prennent
naissance les pétales et les étamines.
Les pétales sont insérés à l’aisselle des lobes du côté intérieur, par conséquent
alternes avec les lobes et situés devant les appendices calycinaux. Ces pétales sont
de moitié plus courts que les lobes, obovés, rétrécis en coin à leur base, obtus à
leur sommet, jaunes, avec des veines un peu plus foncées ou un peu rougeâtres.
Les étamines naissent sur le calice disposés en plusieurs séries, au nombre de cent
à cent vingt, environ de la longueur des pétales; leurs filets sont droits, jaunes,
filiformes, un peu en forme d’alène; les anthères sont petites, ovales, vacillantes,
à deux loges, d’un jaune foncé.
Les carpelles sont en nombre très-considérable, (vingt à cent) insérés sur un
polyphore ou prolongement ovoide - oblong du pédoncule, disposés en tête arrondie ;
chacun d’eux se compose d’un petit ovaire ovale, vert et velu, d’un style filiforme,
allongé, d’un vert jaunâtre, qui se termine en un stigmate simple, jaune ét peu apparent.
Après la fleuraison chaque carpelle devient un akène monosperme, ovale-oblong,
ün peii velu, surmonté du style qui persiste, s’allonge un peu, prend une couleur et
se tortille vers le milieu de sa longueur par une espèce d’inflection subite. La graine
est solitaire, dressée dans la loge du fruit.
H I S T O IR E .
Cette espèce a été envoyée au Jardin de Genève sous un nom faux et sans désignation
de patrie, de sorte que nous ignorons complettement ce qui tient à son origine.
C’est une plante vivace, de pleine terre, qui n’exige aucune culture particulière
et se multiplie soit par ses graines, soit par les éclats de ses racines.
Elle fleurit au commencement de Juin.
O B SE R V A T IO N S .
Cette nouvelle espèce appartient à la section des Cariophyllata, c’est-à-dire des
Benoites a calices non réfléchis et à styles tortillés au milieu de leur longueur après
la fleuraison. Elle a du rapport avec le Geum rivale, mais elle s’en distingue: i.° Par
sa structure plus elevée. 2.0 Par ses pétales de moitié plus courts que le calice et