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et de Wallich, mais sa phrase caractéristique répond imparfaitement à notre plante
de Wallich; il dit en effet que sa plante a les feuilles inégalement dentées en scie
et laineuses en dessous. La notre n’est point laineuse, mais garnie de poils roides
et peu nombreux, et elle a les dentelures plus régulières que la plupart des autres*
espèces du genre. Il seroit donc possible que l’espèce recueillie par M. Hamilton
fut différente de celle de M. Wallich.
J’ai reçu depuis la publication du genre Triumfetta dans le Prodromus plusieurs
espèces que j’indiquerai ici succinctement: elles appartiennent toutes à la section
des Bartramia, soit Triumfetta munis de pétales.
1. ° T r iu m f e t t a l o n g i s e t a , T. fo liis ovali- oblongis acuminatissimis inoequaliter
serratis basi quinque-nerviis supeme pilis simplicibus subtils pilis stellatis sparsè
scabris y pedicellis ‘villoso-scabris subcorymbosis pedunculo longioribus, fructibus
longe echinatis.
Cette espèce a été recueillie dans l’île de Cuba près de la Havanne, d où M. Santos-Burat
m’en a envoyé des échantillons. Elle est extrêmement distincte de toutes les espèces
connues, quoique la forme de ses feuilles la rapproche un peu des T. ànnua et
oblongata originaires de l’Inde orientale ; ses boutons de fleurs ont près d’un demi
pouce de longueur, et sont surmontés de petites cornes. Les fruits sont hérissés
de pointes glabres, roides, crochues au sommet et longues de 3 à 4 lignes.
2. ° T r iu m f e t t a T h o n n in g ia n a , foliis ovali-oblongis, inoequaliter crenato - serratis
utrinque attenuatis basi trinerviis utrinque pube stellatâ confertâ 'velutinis. siibtus
candicantibus, serraturis imfimis glandulosis, fascicülis florum brevissimis, fructibus
globosis echinatis inter setas villoso-candicantibus.
Cette espèce a été découverte en Guinée, par M. Thonning, lequel en a donné
un échantillon à M. Puerari, qui a bien voulu me le communiquer avec beaucoup
d’autres objets précieux. Le pétiole des feuilles n’a guères plus de 2 lignes de longueur.
Les fleurs sont petites, agglomérées aux aisseles des feuilles ; leur calice est couvert
d’un duvet velouté, très-court. Les fruits sont petits, globuleux, à quatre loges,
hérissés de soies glabres, courtes, roides et crochues, et couverts entre les soies d’un
duvet blanchâtre.
3. ° Triumfetta acutiloba ^foliis late ovatis basi obtusis subcordcttis quinque-nerviis
apice trifidis lobis acuminatis, margine inoequaliter serratis, pilis simplicibus supernk
sparsis, pilis stellatis subtus in nerviis parcis, foliis floralibus oblongis acuminatis
indivisis trinerviis, pedunculis petiolo longioribus, fructibus echinatis glabriusculis.
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C’est encore à M. Santos-Burat que je dois la communication de cette belle espèce
originaire des environs de la Havanne. Les pétioles sont assez,fortement hérissés, et
la tige l’est très-peu; les calices ont 4 lignes de longueur et se terminent en cornes*; les
pétales sont oblongs, de la longueur du calice; les fruits sont un peu pendans par
l’inflexion des pédicelles, leurs soies sont glabres, roides, longues de 3 lignes et
crochues au sommet.
4-° T r iu m f e t t a t i l iæ f o l i a , (Vahl. herb. ) foliis late ovatis basi obtusis subcordatis
quinque-nerviis, apice trifidis lobis acuminatis, margine serratis serraturis inoequalibus
obtusis glanduloso - callosis, utrinque pube stellatâ scabris, fascicülis axillaribus
paucifioris.
Cette plante a été trouvée aux Antilles par M. West, et m’a été communiquée
par M. Puerari avec une note portant qu’elle est dans l’herbier de Vahl sous le
nom de T. tiliæfolia, et quelle ressemble beaucoup au T. hirta du même auteur.
Son feuillage ressemble à celui de l’espèce précédente, mais la nature de ses
dentelures et celle des poils de la face supérieure ne permettent pas de les
confondre. Son calice est long de 3 lignes, couvert d’un duvet blanchâtre et prolongé
en cornes. Je ne connois pas les fruits.
11 résulte des observations précédentes et de l’addition du T. glabra de Rottler,
faite par M. Sprengel, que le genre Triumfetta est aujourd’hui composé de trente-trois
espèces dont neuf originaires de l’Inde, dix - huit des parties chaudes de l’Amérique,
quatre de diverses parties de l’Afrique et une des îles de la mer du Sud. Le T.
velutina de Vahl a déjà été observé à l’île de France, au royaume d’Oware, et paroît
se retrouver à la Martinique d’après un échantillon de ce pays que M. Duby m’a
communiqué. Les autres espèces n’ont point encore été retrouvées hors des pays
où elles ont été primitivement observées, et je conserve encore quelques doutes
sur l’identité absolue des échantillons du T. velutina citée tout à l’heure.