JUSSIÆA LONGIFOLIA.
J. glabra, caüle triquetro stricto, fo liis lineari-lanceolatis acuminatis subtus ad
margines glandulosis, floribus axillaribus solitariis ped icella tis, ovario tri*aut
tetraquetro.
J. longiFolia D C . mém. soe. Gen. 2 .pa rt. 2. p . feSf.
Habitat in Brasilia & forsan in Guiana. — Annua.
JUSSIÉE A LONGUES FEUILLES.
D E S C R IP T IO N .
L a plante toute entière est glabre; sa racine est fibreuse, blanchâtre; sa tige est
droite, roide, à trois faces planes et à trois angles aigus, qui proviennent des bases
décurrentes des feuilles; elle s’élevoit à trois pieds de hauteur, sans se ramifier dans
les individus que j’ai cultivés ; mais les échantillons que j’en ai vus dans l’herbier de
M. de Saint-Hilaire et dans le Jardin de Paris étoient plus bas et un peu rameux.
Les feuilles sont écartées les unes des autres et disposées en spirale de manière que
la quatrième recouvre la première, ou, en d’autres termes, solitaires sur chaque face
de la tige; elles sont sessiles, étalées ou pendantes à leur sommet, linéaires, un peu
lancéolées, terminées en pointe, longues de 6 à 8 pouces sur 9 à 12 lignes de largeur
, parfaitement entières sur les bords, ou elles offrent une petite quantité de
cils courts, roides et couchés, et en-dessous quelques petites glandes un peu tuberculeuses.
La côte moyenne émet d’un et d’autre côté des nervures pennees.
De l’aisselle de chacune des feuilles supérieures naît un pédicelle droit, tétragone,
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long d’un pouce tout au p lus , qui porte près de son extrémité deux petites brac-
téoles opposées , appliquées et oblongues, et qui se termine par une seule fleur jaune
d’un pouce environ de diamètre.
Le tube du calice est fort adhérent avec l’ovaire, et à trois angles aigus; mais comme
il se termine par quatre lobes, je présume qu’on pourra bien le trouver aussi à quatre
angles. Ce tube est lisse, aminci à sa base, long d’un demi-pouce pendant la fleuraison,
et d’un pouce après elle. Les quatre lobes sont triangulaires , allongés, pointus, entiers
, munis à leur base de cinq veines parallèles, persistens apres la fleuraison,
longs de 6 lignes, et disposés avant l’épanouissement en estivation valvaire.
Les pétales sont au nombre de quatre, alternes avec les lobes du calice, un peu
plus longs qü’eux , c’est-à-dire longs de 7 lignes et larges de 6 , de forme ovée-
arrondie , un peu rétrécis par la base et légèrement échancrés au sommet, régulièrement
penninerves, disposés avant la fleuraison en estivation spirale ou contournée.
Les étamines sont au nombre de h u it, savoir : quatre placées devant les lobes du
calice, quatre entre ces lobes ou devant les ' pétales, naissant toutes sur une espèce
de disque jaune adhérent au calice et couronnant l’ovaire ; leurs filets sont jaunes,
droits, roides,' en forme d’alène, longs d’une ligne et demie, tombant en même
temps que les pétales ; les anthères sont linéaires , un peu courbées au sommet,
droites, insérées sur le filet par leur base, composées de deux loges qui s’ouvrent en
dehors ; le pollen est grenu , très-visqueux.
L’ovaire est enfermé dans le tube du calice, surmonté^ d’un style droit, court et
. épais ; les stigmates sont très-visqueux, au nombre de quatre, réunis en une tête
ovale, épaisse et gluante.
La capsule n’est pas venue à maturité ; d’après l’inspection de l’ovaire, elle paroît
devoir être remplie d’un très-grand nombre de graines et divisée en trois loges ; mais
le nombre naturel doit être celui de quatre, et cette division ternaire semble être
l’effet d’un avortement.
H I S T O IR E .
Cette plante est provenue, dans le Jardin botanique, de graines qui ont été
recueillies au Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire, et que ce naturaliste a bien
voulu me communiquer avec une obligeance dont je le prie d’agréer mes remercîmens.
Un échantillon très-imparfait de mon herbier me fait croire qu’elle se trouve aussi
dans la Guiane française.