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corymbe au sommet de chaque rameau; ce corymbe est composé de plusieurs
pédoncules cylindriques, glabres, longs de deux pouces environ, dressés, tantôt
irrégulièrement rameux, tantôt trichotomes, portant six à huit fleurs; les pédicelles
sont cylindriques; on remarque de petites bractées sous l’origine des pédicelles et
quelquefois sous les têtes de fleurs. Celles-ci ont un involucre cylindracé composé
de huit à dix bractées droites, linéaires, qui semblent soudées par les bords et le sont
réellement un peu par leur base dans leur jeunesse, mais qui ont les bords libres,
au moins vers, le sommet, un peu membraneux et comme sphacellés à l’extremite;
les bases de ces bractées sont renflées, un peu charnues et forment comme une
espèce de toupie calleuse luisante et tuherculée, située sous la tête des fleurs. Le
réceptacle est plane, nu, marqué de petites fovéoles et porte environ vingt fleurs
d’un jaune vif. L e s fleurs extérieures, au nombre de cinq, ont des corolles en forme
de languette, oblongues, étalées, obtuses; elles ne présentent point d’étamines,
mais leur ovaire est fertile.
Les fleurs centrales ont des corolles en tube à cinq lobes oblongs roulés en
dehors; les étamines ont leurs filets libres, grêles, nus; les anthères sont soudés
en tubes, dépourvues d’appendice. Le style est filiforme, divisé à son sommet en
deux branches cylindracées un peu déprimées, renfermées dans le tube des étamines
avant la fécondation, puis saillantes et étalées; ces branches ne portent qu’un petit
nombre de poils balayeurs situés vers leur sommet.
L’ovaire est ovale-oblong, lisse, blanc, glabre, surmonté d’une aigrette à poils
simples, nombreux et très-fins. Les graines ne mûrissent pas complettement dans
nos jardins.
H I S T O IR E .
La Cinéraire précoce est originaire du Mexique, d’où elle a été introduite d’abord
au jardin de Madrid, puis dans plusieurs de ceux de l’Europe méridionale. Elle
a été observée dans son pays natal par les auteurs de la Flore inédite du Mexique,
MM. Sessé, Cervantez et Moçino.
Cette espèce commence à fleurir dans les serres vers le milieu ou la fin de Mars et ses
feuilles ne se développent que vers la fin de la fleuraison ou après qu’elle, est achevée ;
celles des rameaux qui ne fleurissent pas, se développent un peu avant les autres;
On multiplie cette Cinéraire de boutures; on la conserve dans la serre chaude
et on doit avoir soin de l’arroser très-peu pendant l’hiver.
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O B SER V A T IO N S .
La consistance demi-ligneuse et demi-charnue de cette espèce d’arbrisseau a
probablement de l’analogie avec celle des Solidages ligneux de l’île de Ste. Hélène,
auxquels les Anglois ont donné le nom de Cablage-tree ou arbre chou, nom qui
exprimeroit assez bien l’apparence de la tige de notre plante. La Cinéraire précoce
présente un exemple remarquable du développement des lenticelles ( glandes
lenticulaires de Guettard ) ; ces organes y sont peu visibles au moment du premier
développement du rameau; ensuite ils se présentent sous la forme de taches orbiculàires,
mattes, grises, grenues, tantôt planes, tantôt proéminentes et qui atteignent jusques
à 2 et 3 lignes de diamètre; ce sont les plus grosses que j ’aie encore observées:
elles sont faciles à distinguer des cicatrices des feuilles qui ont toujours une forme
transversalement oblongues, comme on peut le voir, en comparant ces cicatrices
marquées sur les rameaux floraux, avec les figures de détail i et 2 qui représentent
les lenticelles.
J’ai toujours trouvé la Cinéraire précoce ayant ses fleurs à deux stigmates et
à une graine, mais dans une autre espèce du même genre, assez répandue dans
les jardins ( le Cineraria Petasitis de Sims ou C. platanifolia de Schranck ) , j’ai
observé quelquefois des fleurs dont le stigmate étoit à trois ou même à quatre lobes, sans
que le nombre des parties de la corolle ou des étamines fut changé; j’ai encore
observé dans les mêmes têtes des fleurs dont le stigmate avoit six ou huit lobes
et alors on trouvoit six à huit étamines, une corolle à six ou huit lobes et un
ovaire à deux ovules. Cette dernière monstruosité paroissoit évidemment formée
par la soudure complette de deux fleurs voisines; quant à la première je doute
si elle n’est pas un indice favorable à l’opinion de ceux qui pensent que les
composées ne doivent l’unité de leur graine qu’à un avortement habituel et que le
nombre naturel devroit en être de cinq.