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Les pétales sont rétrécis en onglet, insérés au sommet du thécaphore, qui, à l’époque
de la fleuraison, est assez court mais qui s’alonge jusqu’à 4 lignes environ au moment
de la maturité du fruit. Chaque pétale a son limbe fortement échancré, à deux lobes
obtus ; le fond de sa couleur est blanc, mais les nervures anastomosées et rouges dont
il est muni lui donnent un aspect élégant, d’où on a tiré son nom. La gorge de chaque
pétale est munie d’une languette courte et rougeâtre. Les étamines au nombre de
dix comme dans tous les Silenés, naissent avec les pétales au sommet du thécaphore,
.cinq devant, cinq entre les pétales, alternativement plus longues et plus courtes.
L ’ovaire est oblqng, un peu épaissi vers le haut, surmonté de trois styles courts
•et droits. La capsule est ovoïde, de la longueur du thécaphore, à trois loges et à
trois valves souvent bifides au sommet. A cette époque le calice qui a persisté est
rétréci fortement par sa base qui entoure le thécaphore, et évasé à son sommet où
il est dilaté et souvent rompu par l’accroissement du fruit.
H IS T O IR E .
Cette espèce est assez commune dans les Jardins de Botanique, ou elle se multiplie
de graines avec facilité. Elle a été observée pour la première fois comme espèce
distincte parM.r Desfontaines, qui lui a donné, en 1804, le nom quelle porte, mais
qui ne connoissoit point sa patrie. Quelques années après, M.r Persoon l’admit dans
son Enchiridion sous le même nom, en y rapportant comme synonyme le Silene bicolor
dé Thore, ce qui a fait croire, soit à lui-même, soit à M.r Desfontaines ( Cat. ed* 2. ),
que cette plante est originaire de Gascogne. Mais le Silené bicolore constitue une
espèce très-distincte de celle-ci, et je possède un échantillon du Silené peint, recueilli
dans l’Orient, au mont Carmel, je crois, par M.r Labillardière.
Le Silene p icta différé du Silene bicolor : 1.° Par sa tige dressée et non étalée;
2.» Par ses feuilles inférieures élargies en spatule et non linéaires; 3.» Paf ses pétales
blancs à raies rouges anastomosées à peu près semblables sur les deux faces, et non
blancs en dessus, rouges en dessous et dépourvus de raies prononcées.
EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.
La partie supérieure de la plante de grandeur naturelle.
1. Une fleur ouverte longitudinalement.
2. Le calice. .
3. Un pétale, vu du côté intérieur.
4. Une fleur ouverte et grossie.
5. Le thécaphore, surmonté de l’ovaire et des trois stigmates.