linéaires, aigues et un peu poilues. Le limbe est ovale-lancéolé, obtus a sa base,
très-fortement prolongé en pointe à son extrémité, bordé de dents en scie, assez
prononcées et sensiblement égales, marqué à ça base de trois fortes nervures sur
les côtés desquels on en aperçoit encore une et quelquefois deux petites et peu
apparentes; ce limbe atteint 3 pouces de longueur sur environ 2 de largeur; sa
consistance est mince, presque membraneuse; la surface supérieure est garnie de
poils simples, couchés, longs, roides, épars sur tout le disque, et munis d’une
espèce de bulbe brun à leur base; l’inférieure n’offre de poils que sur les nervurçs
et elle présente en outre des ponctuations opaques, éparses, qui ne sont autre chose
que les traces des bulbes des poils de la surface supérieure. On a indiqué l’apparence
de ces ponctuations sur le revers de la feuille inférieure de la planche XVII.
Les fleurs sont disposées à l’aisselle des feuilles en petits faisceaux plus courts que
le pétiole; ces faisceaux sont composés de un à trois pédoncules, chargés chacun de
quelques fleurs pédicellées; ces pédoncules sont hérissés de poils roides sur un de
leurs côtés seulement, glabres du côté opposé; les pédicelles sont presqu’entièrement
glabres; les bractées sont linéaires, aigues, bordées de cils roides et allongés.
Le calice se compose de-cinq sépales oblongs, surmontés un peu au-dessous du
sommet d’une corne à peu près cylindrique, chargée de quelques cils roides. et
semblables à ceux des bractées. Avant la fleuraison les sépales sont en estivation
valvaire et forment un bouton à peu près cylindrique, surmonté de cinq cornes.
Les pétales sont jaunes, ovales-oblongs, un peu plus courts que les sépales. Les
étamines sont de la longueur des pétales, au nombre de dix à treize, composées
d’un filet subulé et d’une anthère ovale , à deux loges.
L ’ovaire est ovoïde, presque glanduleux, un peu hérissé et velu, surmonté d’un
style filiforme, qui atteint la longueur des étamines, et se termine par trois ou
quatre stigmates aigus.
Le fruit est formé de quatre carpelles intimément soudés en une capsule globuleuse,
quadriloculaire, légèrement poilue sur la surface et hérissée de pointes roides, longues,
nombreuses, aigues et crochues à l’extrémité en forme de hameçon. Les graines sont
au nombre de deux dans chaque loge, mais je ne les ai pas eu à l’état de maturité.
TÆ&j * 4
H IS T O IR E .
• Cette plante est originaire du Napaul et est provenue dans le Jardin de Genève en
1824, de graines qui nous ont été adressées de Calcutta, par M.-Wallich. Semées-
sous couche au printemps, elles ont donné des pieds qui ont fleuri au mois de
Septembre.
La plante a été annuelle dans nos serres et paroît l’être aussi dans son pays natal.
O B S E R V A T IO N S .
A l’époque où j’ai publié le premier volume du Prodromus qui contient le genre
Triumfètta, je ne possédois qu’une espèce du Napaul dont M. Wallich m’avoit
adressé un échantillon desséché, sous le nom de Triumfètta oblonga; M. Link en
avoit indiqué deux, originaires du Napaul, dans son énumération du Jardin dé
Berlin, et comme mon échantillon s’accordoit mieux avec la description du T.
trichoclada qu’avec celle de son oblongata, je dus rapporter le T. oblonga, de
Wallich au T. trichoclada de Link, et considérer le T. oblongata comme une
espèce qui m’étoit inconnue. Dès lors ayant vu vivante la plante que je viens de
décrire, j’ai reconnu que les deux espèces de Link pouvoient à peine être séparées
comme de simples variétés , et je me suis décidé à les réunir. M. Sprengel a adopté
la même opinion dans le second volume de. son Systema récemment publié, et
nous ne différons ensemble que sur un point de peu d’importance; il donne à
la réunion des deux espèces le nom de T. trichoclada, et je crois plus convenable
de lui conserver celui d’oblongata ; les motifs de ce choix, assez indifférent en
lui-même, sont: i.° Que ce terme est presqu’identique avec celui d'oblonga, par
lequel M. Wallich, véritable inventeur de l’espèce, l’a primitivement désignée. 2. ° Qu’il
y a quelque chose d’un peu bizarre à conserver le nom de trichoclada, à l’une des
espèces du genre qui a les rameaux les moins hérissés de poils. Les deux variétés
ne different qu’en ceci, que la variété B à laquelle je réserve le nom de Link, a
les feuilles un peu plus larges, les nervures plus souvent au nombre de sept et
les parties de la fleur souvent en nombre quaternaire.
M. .Don dans la Flore du Napaul qu’il a publiée postérieurement au premier
volume du Prodromus, admet aussi un T. oblonga qu’il dit avoir reçu d’HamiltOn
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