
SEMPERYIYUM DICHOTOMUM.
S. caule subherbaceo tereti erecto eUckötomo pilis patulis rnottibus hispido, foliis
obovato - spathulatis in petiolis attenuatis molliter villosis, floribus laxe corymbosis,
squamis nectaroideü bilobis parvis.
Hab. in insulis Canariis ex seminibus missis. ( Herba biennis. )
JOUBARBE DICHOTOME.
D E S C R IP T IO N .
C e t t e espèce de Joubarbe est remarquable par la consistance charnue, un peu
molle et délicate de toute la plante; sa tige est cylindrique, blanchâtre, hérissée
de poils longs, mois et étalés ; à sa base elle est un peu tortueuse pu un peu rampante ;
mais bientôt elle se dresse et se bifurque plusieurs fois en rameaux ascendans. Pendant
la première année de sa vie elle s’élève à peine à la hauteur d’un pied, et porte ses
feuilles vers le haut des branches ; à la seconde année elle s’allonge toujours en se
bifurquant, perd toutes ses feuilles inférieures, n’en conserve que quelques uns,
souvent même à moitié le long des dernières ramifications, et chaque rameau se
termine par un corymbe ou une cyme de fleurs qui, réuni aux corymbes voisins situés à
la même hauteur, concourt à former avec eux un grand corymbe irrégulier; à cet
âge de la fleuraison la plante atteint jusqu’à deux pieds de hauteur.
( 7.9 ) ,
Les feuilles sont éparses, rapprochées au bout des branches avant la fleuraison, puis
écartées les unes des autres, d’une consistance molle, étalées presqu’horizontalement,
rétrécies en un pétiole sillonné en dessus et peu convexe en dessous, de la forme d’une
spathule élargie et arrondie; celles qui subsistent à l’époque de la fleuraison ont (y
compris le pétiole) à peine un pouce de longueur et 5 à 6 lignes de largeur; celles de
l’année précédente étoient presque du double plus grandes.
Après plusieurs bifurcations chaque rameau floral se termine par une petite cyme
lâche, dont chaque branche porte cinq à six fleurs d’un beau jaune; chacune de celles-ci
est munie d’un pédicelle hérissé de poils et dépourvu de bractées.
Les fleurs ont de la ressemblance avec celles du S. tortuosum ou du S. vïllosum ;
leur diamètre est de 4 à 5 lignes; le calice se Compose de huit à neuf sépales légèrement
réunis par leur base, linéaires, un peu charnus, d'abord ouverts, puis comme recourbés
ou réfléchis à leur sommet. Les pétales sont en nombre égal aux sépales, alternes avec
eux et insérés très-près de leur base; chacun d’eux est oblong-linéaire, étalé, terminé
en pointe molle et fort acérée. Les étamines sont en nombre double des pétales, situées
alternativement devant eux et entr’eux, d’abord dressées, puis obliquement divergentes,
de couleur jaune, à filets grêles en alêne, à anthères petites et arrondies. Les carpelles
sont aussi de couleur jaune, en nombre égal aux pétales ou quelquefois, par l’avortement
partiel de l’un d’eux, un peu moins nombreux ; chacun d'eux a son ovaire dressé,
triangulaire, à face extérieure convexe, surmonté d’un style filiforme ôu en alêne grêle
et divergent du côté extérieur. A la base d e . chaque ovaire se trouve une écaille
jaunâtre, très-petite, bifide, peu apparente et de laquelle je n’ai pas vu suinter de nectar;
les deux dents qui la terminent sont aiguës, très-petites et divergentes.
Les fruits ne sont pas venus à maturité et ne paroissent offrir rien qui leur soit
particulier.
H I S T O I R E .
Cette belle espèce de Joubarbe est provenue deux fois dans le jardin; une de graines
envoyées de Ténériffe et accompagnées d’un échantillon desséché par M.r Antoine
Courant, l’autre de graines envoyées de l’un des jardins d’Allemagne. Semée au printemps,
sous couche, elle a passé un an chargée de feuilles très-vertes, haute d’environ un
pied et sans indiquer aucune disposition à fleurir, quoique conservée en serre. Dès le